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Titre original :  Thomas D. Green, Montreal, QC, 1882. Notman & Sandham. January 18, 1882. http://collections.musee-mccord.qc.ca/en/collection/artifacts/II-63486.1

Provenance : Lien

Green, Thomas DANIEL, membre des Six-Nations de la rivière Grand, ingénieur, arpenteur et sportif, né le 21 décembre 1857 près de Brantford, Haut-Canada, fils de Daniel Green et de Mary Crawford ; le 11 septembre 1889, il épousa à Prescott, Ontario, Mary (Minnie) Catherine Plumb (décédée le 26 mai 1935), et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 29 novembre 1935 à Rocky Mountain House, Alberta.

Les ancêtres des Six-Nations de Thomas Daniel Green arrivèrent dans le sud du Haut-Canada, au milieu des années 1780, pour rejoindre Joseph Brant [Thayendanegea*] dans la concession de Haldimand, le long de la rivière Grand. À la bataille de Beaver Dams [V. James FitzGibbon*], qui survint pendant la guerre de 1812, le chef Peter Green, grand-père de Thomas Daniel, combattit du côté des Britanniques. La famille Green adopta une agriculture de style européen et établit une ferme au nord-est de Brantford. Peter Green était membre du Conseil des Six-Nations au moment où, en 1841, les terres de la confédération furent regroupées pour former la réserve Six-Nations. Les Green appartenaient à l’Église d’Angleterre et fréquentaient la chapelle mohawk, où l’on inhuma dans un lot familial les deux premières générations présentes au Canada.

Thomas Daniel, le benjamin de six enfants, n’avait que sept ans lorsque son père mourut en 1865. Sa mère continua d’exploiter leur ferme, située à l’extérieur de la réserve. Près de leur maison se trouvait la Howell’s School, où Thomas Daniel fit ses études primaires. En janvier 1873, à l’âge de 15 ans, l’adolescent doué entra au Mohawk Institute de Brantford, fondé par Robert Lugger* et dirigé par la New England Company. Sa bonne performance après deux ans dans ce pensionnat pour Autochtones, où il travailla comme moniteur (aide-enseignant) dans ses temps libres, incita le directeur Robert Ashton à recommander qu’il passe l’examen d’admission du Brantford Collegiate Institute. En 1875, Thomas Daniel obtint la meilleure note parmi les 41 candidats du comté de Brant.

Thomas Daniel réussit bien à l’école secondaire. À la fin de sa première année, il remporta des prix dans ses cours d’anglais, de latin et de mathématiques, ainsi que pour ses connaissances générales. Impressionné par les progrès de Thomas Daniel, Ashton prit des dispositions pour qu’il puisse loger encore deux ans au Mohawk Institute tout en fréquentant le Brantford Collegiate Institute. James Mills*, directeur de l’établissement, décrivit Green comme « un jeune homme [qui possédait] de bonnes capacités, au-dessus de la moyenne ; un comportement réfléchi et studieux ; et une persévérance infatigable ».

Green termina ses études secondaires en 1878 et entra au McGill College à Montréal, où il étudia le génie civil. La New England Company lui accorda une bourse annuelle de 50 $ pour sa scolarité, montant égalé par le Conseil des Six-Nations. Au terme de sa première année, Green reçut des récompenses en mathématiques et en chimie. Satisfait des excellents résultats de ce dernier, le Conseil doubla la somme qu’il lui octroyait. Green obtint son diplôme avec distinction en 1882. Il réussit les examens finaux pour devenir arpenteur des terres fédérales en 1884. Il deviendrait bientôt arpenteur-géomètre de l’Ontario et, plus tard, arpenteur-géomètre de l’Alberta.

Lawrence Vankoughnet, surintendant général adjoint des Affaires indiennes, considérait le nouveau diplômé du McGill College comme un modèle pour les autres étudiants issus des Premières Nations. En 1884, alors que Green travaillait temporairement comme dessinateur sous l’autorité d’Édouard Deville*, inspecteur en chef des levés au ministère de l’Intérieur, Vankoughnet recommanda le « jeune homme méritant » pour un poste à la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. Malheureusement, Green ne fut pas embauché. On ignore dans quelle mesure la discrimination raciale y joua un rôle. Compte tenu de son excellent dossier scolaire, il est étrange qu’il ait eu du mal à trouver du travail à temps plein. Le jeune ingénieur ne parvint pas non plus à décrocher un emploi permanent dans la fonction publique. Même si le premier ministre sir John Alexander Macdonald* écrivit à deux reprises, d’abord en 1885, puis en 1886, qu’on devait « encourager » le nouveau diplômé du McGill College, son appui n’y changea rien.

Au milieu des années 1880, Green arpenta, du printemps à l’automne, des réserves au Manitoba et dans les Territoires du Nord-Ouest. Apparemment, il fit de son mieux pour que les Premières Nations obtiennent autant de terres que possible. Dans une lettre adressée le 9 mars 1885 à Macdonald, qui occupait également le poste de surintendant général des Affaires indiennes, il expliqua qu’il avait accru la superficie des concessions des réserves « pour tenir compte des marais et autres terrains inutilisables et ainsi acquérir une quantité de bonnes terres se rapprochant autant que possible de celle demandée ». Au printemps de 1885, Green se trouvait dans le Nord-Ouest, où il vit de ses propres yeux les perturbations causées par la protestation menée par Louis Riel*.

Le 8 mars 1886, Green, alors à Regina, écrivit à Macdonald pour lui offrir des conseils avisés. Envoyer l’armée n’était pas un bon moyen pour gagner la confiance des peuples autochtones des Plaines, expliqua-t-il. Il faudrait plutôt faire venir à Ottawa « près d’une douzaine des principaux chefs des différentes tribus d’Indiens du Nord-Ouest », pour qu’ils y rencontrent le premier ministre. « De bons interprètes, honnêtes et fiables » devraient être embauchés pour les accompagner. Il conviendrait de faire voir aux visiteurs « les principales attractions et villes de l’Ontario et du Québec » et « les réserves indiennes les plus prospères de ces provinces ». Bref, écrivit Green, « montrez-leur que leurs frères indiens prospèrent dans ces provinces ; faites-leur comprendre que l’Indien peut subsister comme l’homme blanc là où il n’y a pas de gibier ; et faites-leur comprendre que le gouvernement ne souhaite pas les exterminer ».

Green avait adoré le hockey lors de ses études au McGill College. Durant ses hivers à Ottawa, il joua dans le nouvel Ottawa Hockey Club, tout comme Albert Peter Low*, qui avait obtenu son diplôme en génie en même temps que lui. En 1886, Green fut élu capitaine de son équipe. Il comptait de nombreux amis dans la ville. L’année précédente, on l’avait invité à joindre la Civil Service Lodge No. 148 de l’ordre maçonnique ; il était aussi actif au sein de l’Association of Dominion Land Surveyors. Excellent orateur, il possédait, selon une notice nécrologique, « une formidable maîtrise de la langue anglaise ». Les membres de l’Ottawa Hockey Club choisirent leur capitaine talentueux pour les représenter à l’assemblée de fondation de l’Amateur Hockey Association of Canada. Le groupe se réunit à Montréal et élut Green président de la première ligue de hockey rassemblant plusieurs clubs, dont serait issue la Ligue nationale de hockey. Green participa également comme joueur, et parfois comme arbitre, aux matchs interministériels à Ottawa. Il pratiqua aussi le curling avec le Rideau Curling Club et l’équipe du ministère de l’Intérieur.

À la fin des années 1880, les emplois à temps plein au gouvernement fédéral échappaient toujours à Green. Finalement, en 1891, il obtint un poste permanent de dessinateur au service technique du département des Affaires indiennes, le seul ministère prêt à l’embaucher, mais y subit de la discrimination. Il s’était qualifié comme arpenteur et en exerçait les fonctions, mais il recevait pourtant une rémunération de commis de troisième classe considérablement moins élevée, pour le même travail, que celle de ses anciens condisciples employés au département. Il démissionna en 1893. La même année, il décrocha un emploi à temps partiel au ministère de l’Intérieur ; pour son travail dans la partie nord du district d’Alberta, il toucha un salaire d’arpenteur pour la première fois. En 1894, il accompagna John Stoughton Dennis, inspecteur en chef des levés, dans une nouvelle entreprise : l’évaluation de la distribution d’eau dans le district à des fins d’irrigation. En 1895, il poursuivit cette tâche, puis retourna, en décembre, au département des Affaires indiennes comme arpenteur adjoint. Il réalisa une grande partie de son travail au Yukon, où il s’occupa de concessions minières. Alors qu’il se trouvait à Dawson City, il écrivit pour soumettre, à nouveau, sa démission en 1899, époque d’apogée de la ruée vers l’or. Il justifia sa décision par le fait qu’il lui était interdit, comme employé du gouvernement, de jalonner ou d’acheter des concessions et d’obtenir une licence de mineur.

Green mena une carrière fructueuse au Yukon. L’ingénieur et arpenteur s’associa au géologue Joseph Burr Tyrrell* pour fonder la firme de génie-conseil Tyrrell and Green, ingénieurs miniers et arpenteurs. Le partenariat se révéla idéal, car chacun possédait des connaissances et des compétences différentes. Green et sa femme Mary Catherine, qui n’était pas issue des Premières Nations, vivaient dans une attrayante demeure à Dawson City. Grand sportif encore à 45 ans, Green participa en 1903 à un match de boxe amical ; son adversaire le mit K.-O. au deuxième round. Les Green quittèrent le Yukon en 1907 et parcoururent l’Europe durant six mois.

Thomas Daniel Green s’établit ensuite, avec sa femme, à Rocky Mountain House, en Alberta, où il avait achevé la subdivision du site. En 1910, le couple obtint une concession statutaire à trois milles au sud du village. Green continua d’exercer comme arpenteur et se joignit à la loge maçonnique de l’endroit. En 1934, les Green s’installèrent à Edmonton pour la santé de Mary Catherine, qui mourut dans cette ville en 1935. Six mois plus tard, au cours d’une visite à Rocky Mountain House, Green la suivit dans la mort. Le journal local, le Mountaineer, écrivit : « La figure familière de T. D. Green, gentleman affable très respecté qui, en raison de sa vaste expérience, s’avéra un compagnon des plus intéressants en toutes circonstances, nous manquera beaucoup. » On célébra les funérailles de Green à Edmonton avec les pleins honneurs maçonniques.

Donald B. Smith et Floyd Doctor

Le rapport de Thomas Daniel Green sur ses activités d’arpenteur en 1893 a paru dans Canada, Parl., Dép. de l’Intérieur, Doc. de la session, 1894.

AO, RG 80-5-0-169, no 006773.— Arch. privées, Floyd Doctor (Brantford, Ontario), Green family, geneal. information and photographs.— BAC, MG26-A, vol. 290, L. Vankoughnet to Sir John A. Macdonald (central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=530556&lang=fra, pp.132810–132813) ; vol. 424, T. D. Green to Sir John A. Macdonald (central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=478556&lang=fra, pp.206289–206291) ; vol. 432, T. D. Green to Sir John A. Macdonald (central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=478558&lang=fra, pp.212907–212908) ; RG10, vol. 2068, dossier 10308, James Mills to the Six Nations Council, 5 avril 1878, et J. T. Gilkinson to superintendent general of Indian Affairs, 25 sept. 1878 (les deux lettres sont accessibles à central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=2062076&lang=fra, pp.13, 15) ; vol. 2093, dossier 16030, J. T. Gilkinson to superintendent general of Indian Affairs, 22 déc. 1879 (central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=2067345&lang=fra, p.9) ; vol. 2520, file 106926, memorandum, 15 juill. 1891 (central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=2062815&lang=fra, p.9) ; vol. 3685, dossier 13033, T. D. Green to superintendent of Indian affairs, 9 mars 1885 (central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol&id=2058358&lang=fra, pp.16–24) ; RG15-DII-1, vol. 291, dossier 57629, L. Vankoughnet to Sir John A. Macdonald, 8 juill. 1885 et A. M. Burgess to E. Deville, 4 août 1885 (heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_t12558, images 158–160).— MUA, RG 7, Students’ directory, 1878–1882.— « Knockout in two rounds », Yukon World (Dawson City, Yukon), 11 févr. 1903.— Ruth Lefler, « A man of firsts », Brantford Expositor, 27 janv. 2013.— Mountaineer (Rocky Mountain House, Alberta), 29 mai, 4 déc. 1935.— Ottawa Citizen, 8, 10 déc. 1886.— Ottawa Evening Journal, 10 janv., 13 févr. 1895 ; 30 janv. 1896 ; 28 janv., 22 févr., 20 déc. 1897 ; 17 déc. 1898 ; 1er mars 1907.— Winnipeg Tribune, 19 févr. 1892.— Assoc. of Ontario Land Surveyors, Annual report (Toronto), 1936 : 124–125.— Civil Service Lodge No.148, « Renowned members » : www.csl148.ca/lodge/renownedmembers (consulté le 25 juill. 2018).— Alex Inglis, Northern vagabond : the life and career of J. B. Tyrrell (Toronto, 1978).— Paul Kitchen, Win, tie, or wrangle : the inside story of the old Ottawa Senators, 1883–1935 (Manotick, Ontario, 2008).— Judy Larmour, Laying down the lines : a history of land surveying in Alberta (Calgary, 2005).— McGill Univ., Annual calendar (Montréal), 1879–1880 : 155 ; 1882 : 110, 124.— Six years’ summary of the proceedings of the New England Company […] (Londres, 1879).— The valley of the Six Nations : a collection of documents on the Indian lands of the Grand River, C. M. Johnston, édit. (Toronto, 1964), 189–192, 203–204.

Bibliographie générale

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Donald B. Smith et Floyd Doctor, « GREEN, THOMAS DANIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/green_thomas_green_16F.html.

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Auteur de l'article:    Donald B. Smith et Floyd Doctor
Titre de l'article:    GREEN, THOMAS DANIEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2023
Année de la révision:    2023
Date de consultation:    28 mars 2024