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GRILLOT DE POILLY, FRANÇOIS-CLAUDE-VICTOR, officier, ingénieur militaire, né le 15 mars 1726 à Fort Barraux, près de Grenoble, France, fils de Claude-Victor Grillot de Poilly, également officier du génie, décédé le 24 février 1761 à Göttingen dans l’électorat du Hanovre (République fédérale allemande).

François-Claude-Victor Grillot de Poilly servit dans l’artillerie de 1740 à 1743 ; il entra alors dans le génie. Après trois années de campagne passées à faire le siège de villes d’Italie (1745–1748), au cours desquelles il fut un certain temps prisonnier de guerre, il servit pendant sept ans aux forteresses de Grenoble, de Perpignan et de Bayonne. Il demanda alors un poste dans les colonies, et fut envoyé à l’île Royale (île du Cap-Breton) en 1755, pour servir sous les ordres de Louis Franquet. Il dirigea en partie, à Louisbourg, la réparation et la reconstruction de la forteresse et des bâtiments publics. Franquet, qui l’estimait beaucoup, recommanda par deux fois qu’on lui accorde la croix de l’ordre de Saint-Louis.

Poilly reçut l’ordre d’effectuer, en février et en mars 1757, un relevé topographique en vue de mettre à jour les cartes déjà existantes, de suggérer les améliorations nécessaires aux routes et de proposer des réparations aux fortifications et aux bâtiments publics. Il se déplaçait surtout en raquettes et, avec les hommes qui l’accompagnaient, il parcourut la plus grande partie de l’île, à l’exception toutefois du cap du Nord. Le journal de 12 pages qu’il tint de cette expédition donne de bons aperçus sur la topographie, les ressources existantes et l’usage qu’on en faisait, les routes, les constructions, et les habitants, fort dispersés, français ou micmaques. Ses observations le persuadèrent que ce que l’île pouvait offrir en matière d’agriculture, de bois de construction et de gibier pourrait être mieux exploité. Il fallait davantage d’habitants dans la vallée de la rivière Miré (Mira) pour en développer l’agriculture ; on devrait envoyer des bœufs dans la péninsule située entre le Bras du Nord-Est (East Bay) au sud et Petite Brador (St Andrew’s Channel) au nord, pour tirer la charrue et fournir l’engrais nécessaire à la culture de certaines céréales. Il faudrait équiper de nouvelles fermes sises près de Port-Dauphin (Englishtown, N.-É.) avec des charrues et leur fournir du bétail. Les Micmacs chassaient du gibier dont on pouvait utiliser les peaux, mais le marché de la fourrure n’était pas exploité. Les forêts étaient riches de nombreuses essences qui pouvaient servir à la construction, mais on manquait de scieries. Des raisons d’ordre économique et militaire rendaient indispensable l’amélioration des routes et des pistes. Il fallait aussi renforcer les ouvrages de défense de Port-Toulouse (Saint-Peters, N.-É.) et de Port Dauphin. Quant aux ports du grand lac de La Brador (Bras d’Or Lake) et du petit lac de La Brador (Great Bras d’Or), qui constituaient un excellent moyen de communication pour le commerce intérieur, ils pouvaient fournir un bon abri pour les navires qui fuyaient les maraudeurs anglais. Les observations de Poilly nous renseignent sur l’attitude du gouvernement français à l’endroit du développement économique de l’île Royale. Bien que la raison d’être de la colonie fût la pêche, le gouvernement aurait bien voulu voir l’économie se diversifier, à la condition qu’il n’en coûtât rien à l’État.

Poilly tint également un journal personnel des événements de 1758, depuis le Jour de l’An jusqu’à la reddition de Louisbourg à Jeffery Amherst* et à Edward Boscawen au mois de juillet. Après le siège, il ajouta à ces pages son évaluation de la défense de Louisbourg. Ce document, qui contient 127 feuillets et qui est accompagné d’une carte, traite avant tout du siège pendant lequel Poilly eut à diriger les réparations, la construction des ouvrages de défense et les reconnaissances destinées à inspecter les préparatifs d’attaque de l’ennemi.

Il parle également des principales activités des mois d’hiver. Les habitants de Louisbourg et la garnison donnèrent plusieurs bals et réceptions à l’occasion de mariages tandis que les premières escarmouches avaient lieu sur mer. Lorsque le Prudent, commandé par Jean-Antoine Charry Desgouttes, entra dans le port le 24 avril, les deux-tiers de l’équipage étaient malades. Les 50 recrues qu’amenait de France le bateau parurent à Poilly être le rebut de l’humanité. Le débarquement imminent des Anglais suscita des prières publiques et une procession du Saint-Sacrement, qui eut lieu par toute la ville le 1er juin. Lorsque le siège débuta, Poilly se rendit compte que les défenseurs de Louisbourg n’étaient pas prêts et n’avaient ni formé les plans nécessaires, ni accumulé l’équipement et les réserves voulues. Pareil manque de préparation était inexcusable, puisque depuis deux ans l’on s’attendait à l’attaque. Le gouverneur Drucour [Boschenry] était un bon officier, très loyal, mais peu fait pour commander une colonie assiégée. Franquet était en mauvaise santé ; Jean Mascle de Saint-Julhien était égoïste et jaloux, et ne mettait guère à profit sa vaste expérience. Le lieutenant de roi, Claude-Élisabeth Denys de Bonnaventure, « étoit un gros homme [...] ne pouvant quasi marcher, homme d’une grande ardeur pour le service mais sans tête, opiniatre et braillard à l’excès ». Quant à Desgouttes, il aurait pu se couvrir de gloire en sacrifiant son escadre, afin de détruire la flotte d’invasion dans la baie de Gabarus, mais il choisit de sauver ses bateaux à tout prix. À la vérité, Poilly trouve fort peu de bien à dire des officiers de marine.

Poilly fut fait prisonnier lors de la capitulation, puis relâché. Il revint alors en France, où il fut envoyé en garnison, dans le génie, à Thionville en 1759. Il reçut la croix de Saint-Louis en 1760 et mourut avant d’avoir pris sa retraite.

F. J. Thorpe

Le journal de Grillot de Poilly, pour 1757, est à la bibliothèque du CTG, mss in fol., 210f ; celui de 1758 se trouve sous la cote mss in 4°, 66, ff.3–129.— AN, Col., C11B, 35, ff.282–283 ; 36, ff.262, 268–270 ; 38, ff.169–170.-CTG, Archives, art. 3, 15 ; Bibliothèque, mss in fol., 208.— SHA, Xe, 4, 5 ; Ya, 183.— Léon Jacob, Un journal inédit du siège de Louisbourg (Île du Cap-Breton) en 1758, Mélanges d’histoire offerts à M. Charles Bémont [...] (Paris, 1913), 619–652.— Mc Lennan, Louisbourg, 259s., 284s., 287, 301.

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F. J. Thorpe, « GRILLOT DE POILLY, FRANÇOIS-CLAUDE-VICTOR », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/grillot_de_poilly_francois_claude_victor_3F.html.

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Auteur de l'article:    F. J. Thorpe
Titre de l'article:    GRILLOT DE POILLY, FRANÇOIS-CLAUDE-VICTOR
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    19 mars 2024