HALE, ROBERT, médecin, homme politique, officier, né le 12 février 1702 (ancien style), à Beverly, Massachusetts, fils du docteur Robert Hale et d’Elizabeth Clark, décédé le 20 mars 1767 à Beverly.
À l’âge de 16 ans, Hale, qui fréquentait encore l’école secondaire de Beverly, commença ses études à Harvard College où il obtint un diplôme en 1721. Après avoir enseigné quelque temps à Exeter, New Hampshire, il entreprit des études médicales sous la direction de Joseph Manning, d’Ipswich, Massachusetts. En 1723, il compléta son apprentissage et, le 11 décembre de la même année, il épousait Elizabeth Gilman. Il s’établit avec sa nouvelle épouse à Beverly, où il assuma le poste de principal à l’école secondaire, en plus de s’occuper de sa pratique médicale. À l’été de 1731, Hale fit un voyage d’affaires en Nouvelle-Écosse à bord du schooner Cupid dans lequel il avait des intérêts financiers et visita Annapolis Royal, ainsi que des établissements de la région de Chignectou. Bien que non exempt de préjugés, il observa avec intérêt les mœurs acadiennes. On trouve dans son journal des notes concernant le port des sabots, l’exploitation des mines de charbon et les effets douloureux des innombrables piqûres de moustiques. Le prêtre de l’endroit lui apparaît « habillé comme un fou en jupon », et il n’est guère impressionné par les femmes vêtues « de façon telle qu’on dirait des fourchées de foin, et qui très souvent ont leurs bas descendus jusqu’aux talons ».
Le docteur Hale, qui allait finir par détenir tous les postes importants à Beverly, fut nommé juge de paix en 1733. La même année, il fut élu pour la première fois à la Chambre des représentants du Massachusetts. Le 21 décembre 1737, il épousa en secondes noces Elizabeth Clark. En 1740, il fut l’un des organisateurs et l’un des membres du conseil d’administration de la banque foncière du Massachusetts, une affaire conçue dans le but de remédier au manque de numéraire dans la colonie. Lorsque le gouverneur, Jonathan Belcher, se fut opposé au plan, le Conseil du Massachusetts ordonna aux membres du conseil d’administration de la banque de démissionner des postes où ils avaient été élus, mais la Chambre des représentants se rangea du côté de Hale. Celui-ci reçut par la suite plusieurs postes, dont celui de directeur de la loterie provinciale.
Hale fut mêlé aux préparatifs de l’expédition de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1745, en tant que membre de la commission chargée du transport. Quand l’expédition se mit en route, Hale était devenu colonel du 5e régiment de la Nouvelle-Angleterre, poste que lui avait accordé le gouverneur, William Shirley, en reconnaissance de son appui politique et afin de combler les pertes – environ £125 – qu’il avait subies lors de l’échec du projet de la banque foncière. À Louisbourg. le régiment de Hale fut affecté à la surveillance, et lui-même fit partie du conseil de guerre, du 14 avril au 6 juillet. Il tomba malade et se querella avec William Pepperrell, prétendant que ce dernier refusait de fournir de l’aide médicale au régiment. Pepperrell fit remarquer que Hale avait illégalement retiré « environ deux compagnies [...] pour les affecter à son propre service ». Apparemment la maladie de Hale n’était pas grave car il trouva amplement de temps pour ouvrir une ferme à Louisbourg, laquelle pendant plus d’un siècle fut connue chez les pêcheurs yankees sous le nom de «jardin du colonel Hale ». Au retour de Hale au Massachusetts à la fin de l’été de 1745, on le récompensa de ses services en le nommant shérif du comté d’Essex. C’est à ce titre qu’il veilla en 1756 à répartir 36 exilés acadiens dans les petites villes de ce comté.
Hale représenta la province du Massachusetts à une rencontre qui eut lieu avec les Iroquois à Albany en 1747. En 1749, il fut défait comme candidat à la Chambre des représentants et ne fut pas réélu avant 1754. En 1755, le gouverneur Shirley le choisit pour tenter de persuader le New Hampshire de participer à l’expédition menée contre le fort Saint-Frédéric (Crown Point, N.Y.), sur le lac Champlain. Grâce aux efforts de Hale et à sa promesse de fournir gratuitement les vivres aux troupes, le New Hampshire s’engagea à fournir 500 hommes au lieu de 400, tel que demandé. Hale proposa une série de plans pour l’expédition, et on le considérait comme éligible au poste de commandant. Lorsqu’on préféra donner ce poste à John Winslow*, un soldat plus expérimenté, Hale refusa de s’engager comme médecin.
On connaît peu de chose de la vie de Hale après cette époque. Au printemps de 1766, après s’être dévoué une trentaine d’années sans interruption pour le public, et ce parfois de façon éminente, le docteur Hale « fut étrangement atteint d’une perte presque totale de l’usage de ses membres et de sa raison, demeurant dans cet état jusqu’à sa mort » survenue le 20 mars 1767.
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Robert L. Wagner, « HALE, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hale_robert_3F.html.
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Auteur de l'article: | Robert L. Wagner |
Titre de l'article: | HALE, ROBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |