HAMELIN DE BOURGCHEMIN ET DE L’HERMITIÈRE, JACQUES-FRANÇOIS, enseigne puis lieutenant de marine, commandant successivement à Contrecœur et au fort Saint-François, seigneur, né à Louze, Maine (département de la Sarthe), le 6 janvier 1664, de François de Bourgchemin, noble et seigneur, et de Madeleine Guitton, décédé, probablement en France, entre la fin de 1695 et le début de 1698.

On ne sait exactement quand Bourgchemin arriva en Nouvelle-France. Quoi qu’il en soit, devenu enseigne de la marine le 17 mars 1687, il était au Canada le 6 novembre suivant puisqu’il épousait à Champlain Elizabeth Dizy, âgée de 15 ans, fille de Pierre Dizy, dit Montplaisir. À son acte de mariage il se faisait appeler chevalier, titre que rien ne justifie, pas même les lettres de noblesse de sa famille, et qui a induit le généalogiste Cyprien Tanguay* à le confondre avec un militaire contemporain vivant en Acadie et nommé Chevalier [V. La Tourasse].

Dès 1690, il se trouvait à Contrecœur pour y diriger la défense contre les Iroquois. Il y reçut le grade de lieutenant réformé, en 1691, grade confirmé le 1er mars 1693 et changé pour celui de lieutenant le 15 avril 1694. Le 24 janvier de cette dernière année, dans un acte des registres paroissiaux de Batiscan, il se disait commandant du fort Saint-François. De 1690 à 1694, on le retrouve à plusieurs reprises à Champlain, à Batiscan et à Sorel, où sa conduite faisait scandale. Ainsi, en février 1690, l’épouse de Bourgchemin s’étant attiré, par sa morgue, une réplique assez vive d’un habitant de Batiscan, le mari châtia l’impertinent à coups de hache. De plus, au début de 1694, le turbulent officier fut dénoncé à Frontenac [Buade] par Mgr de Saint-Vallier [La Croix*], apparemment à tort cependant, pour avoir refusé, de concert avec François Desjordy* Moreau de Cabanac, d’assister à la messe le dimanche de la Sexagésime. C’était à l’époque où, par surcroît, Bourgchemin se trouvait mêlé aux poursuites intentées aux curés Claude Bouquin et Nicolas Foucault*, devant le Conseil souverain, par Desjordy et Marguerite Dizy* Desbrieux. L’ami et la belle-sœur de Bourgchemin venaient d’être frappés d’interdit du haut de la chaire dans les églises de Champlain et de Batiscan par suite d’un mandement de l’évêque condamnant les mœurs de certains officiers de ces villages. Les rebondissements du procès et les bravades des deux officiers envenimèrent la situation. L’affaire traîna en longueur pour aller finalement s’éteindre au Conseil privé du roi en 1695. Cette même année, le cas de Bourgchemin s’aggrava encore : il était accusé de vouloir empoisonner sa femme, et Frontenac, dans sa lettre au ministre des Colonies, le 4 novembre 1695, se disait obligé de le renvoyer en France. On perd sa trace après cette date, mais on présume qu’il repassa dans la métropole où il mourut peu après, puisque sa veuve se remaria le 26 janvier 1698.

Frontenac, probablement pour déplaire à Mgr de Saint-Vallier, avait accordé à Bourgchemin, le 1er mars 1695, une concession qui avait été faite à Pierre Dorfeuille en 1672, et, le 20 juin suivant, une seigneurie sur la rivière Yamaska — le net Bourgchemin —, concession que le roi ratifia le 19 mai 1696. Bourgchemin avait eu 3 enfants d’Elizabeth Dizy : Anne-Marie, baptisée le 10 novembre 1689, François, baptisé le 27 octobre 1691 et inhumé le 7 avril 1703, et enfin Marguerite, dont on sait seulement qu’elle mourut avant 1724.

En collaboration avec Honorius Provost

ASQ, MSS, 132, 133, Laffilard, Officiers français aux colonies, 1627–1780.— Coll. de manuscrits relatifs à la Nouv.-France, I : 580.— Correspondance de Frontenac (1689–99), RAPQ, 1928–29 : 281.— Jug. et délib.— Lettre de M. de Lamothe Cadillac, 28 sept. 1694, RAPQ, 1923–24 : 80–93.— P.-G. Roy, Inv. concessions.— F.-J. Audet, Contrecœur, famille, seigneurie, paroisse, village (Montréal, 1940).— Raymond Douville, Deux officiers « indésirables » des troupes de la marine, Cahiers des Dix, XIX (1954) : 67–83.— Ægidius Fauteux, Le Sieur de Bourgchemin, BRH, XXXVI (1930) – 317–319.— Ovide Lapalice, Histoire de la seigneurie Massue et de la paroisse de Saint-Aimé (s. 1., 1930), 9–22, 416 ; Le Sieur de Bourgchemin, BRH, XXIV (1918) : 273s.— É.-Z. Massicotte, Le Sieur de Bourchemin, ses noms, son âge, sa noblesse, BRH, XXV (1919) : 210–214.

Bibliographie de la version révisée :
Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de la Mauricie et du Centre-du-Québec (Trois-Rivières, Québec), CE401-S7, 6 nov. 1687.

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En collaboration avec Honorius Provost, « HAMELIN DE BOURGCHEMIN ET DE L’HERMITIÈRE, JACQUES-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hamelin_de_bourgchemin_et_de_l_hermitiere_jacques_francois_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2016
Date de consultation:    10 nov. 2024