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HORNBY, JOHN, voyageur des régions nordiques et soldat, né le 21 septembre 1880 à Church Minshull, Angleterre, dernier fils d’Albert Neilson Hornby et d’Ada Sara Ingram ; décédé célibataire le 16 avril 1927 sur le bord de la rivière Thelon, Territoires du Nord-Ouest.

Le père de John Hornby, qui appartenait à une famille de magnats du coton de Blackburn dans le Lancashire, fut capitaine des équipes anglaises de cricket et de rugby. Herbert Ingram, son grand-père maternel, avait été propriétaire de l’Illustrated London News. Son frère Albert Henry dirigea l’équipe de cricket du Lancashire. Ses autres frères mourraient avant lui : George en Afrique en 1905 et Walter à la fin de la Première Guerre mondiale, des suites de ses blessures. Comme son père et ses frères, John fit ses études à Harrow (de 1894 à 1898). Il vécut ensuite en Allemagne afin d’apprendre la langue ; il se préparait à une carrière diplomatique, mais ne termina pas sa formation.

En 1904, Hornby vint au Canada pour voir son cousin Cecil Armitstead à Onoway, près d’Edmonton. En 1907, après avoir passé trois ans à explorer la région du lac Sainte-Anne, en Alberta, et à y travailler, il transporta des marchandises pour des arpenteurs du Grand Trunk Pacific Railway. Son premier voyage dans la toundra des Territoires du Nord-Ouest commença l’année suivante : il accompagna alors une expédition de traite et de chasse dirigée par son compatriote anglais James Cosmo Dobrée Melvill. Le groupe passa les hivers de 1908–1909 et de 1910–1911 au Grand lac de l’Ours et visita le district du fleuve Coppermine en 1909–1910. Ce que l’auteur George Whalley appelle l’« attachement fatal » de Hornby pour la toundra date de cette période. Ensuite, Hornby se joignit à l’expédition missionnaire du père oblat Jean-Baptiste Rouvière. En 1912, il se rendit au fleuve Coppermine avec l’ingénieur canadien George Mellis Douglas, qui a raconté ce voyage dans un livre paru à New York en 1914, Lands forlorn […].

Au lendemain du déclenchement des hostilités en 1914, Hornby s’enrôla dans le 19th (Alberta) Dragoons à titre de simple soldat. Il survécut à la première attaque au gaz de l’histoire militaire, survenue à Ypres (Ieper), en Belgique, le 22 avril 1915. En septembre, il sollicita une commission d’officier dans le South Lancashire Regiment et fut nommé lieutenant en second. En juin 1916, à la veille de la bataille de la Somme, il reçut la Croix militaire. Blessé au dos et à l’épaule au cours de ce combat, il fut rapatrié en Angleterre. Une fois guéri, il quitta de sa propre initiative l’hôpital de convalescents où il se trouvait, près de Londres. De retour au Canada dès septembre, il fut démobilisé en décembre pour raisons de santé.

Soutenu financièrement par sa mère, Hornby erra en Colombie-Britannique et dans le Nord. Il chassait et tendait des pièges ; par moments, il avait à peine de quoi survivre. De 1923 à 1925, il fit de l’exploration et du piégeage dans la région du lac de l’Artillerie et de la rivière Thelon avec un officier britannique à la retraite, James Charles Critchell-Bullock. Il alla assister aux funérailles de son père en Angleterre en décembre 1925 et revint au Canada en 1926 en compagnie d’un jeune cousin, Edgar Vernon Christian. Puis tous deux gagnèrent la toundra avec un ex-officier de la Royal Air Force, Harold Challoner Evan Adlard, en vue de passer l’hiver dans la région des rivières Thelon et Dubawnt. Hornby s’enorgueillissait de pouvoir trouver sa subsistance dans cette région inhospitalière – aptitude que d’aucuns contestaient –, mais les troupeaux de caribous en migration ne vinrent pas et, faute d’avoir apporté assez de provisions, les trois hommes moururent de faim au printemps de 1927. Christian, le dernier à succomber, a laissé un journal dans lequel il raconte leur aventure. Leurs corps, laissés sur place par des prospecteurs qui découvrirent leur cabane en juillet 1928, furent inhumés l’été suivant par la Gendarmerie royale à cheval du Canada.

Pourquoi John Hornby alla-t-il se perdre dans le Nord ? Même avant la Grande Guerre, il avait tenté d’y passer l’hiver sans s’être muni de provisions suffisantes. Cependant, après le choc subi pendant le conflit, et qui provoqua probablement chez lui le syndrome de stress post-traumatique, son désir de risquer sa vie et celle d’autrui s’intensifia. On peut penser que le décès de ses deux frères et de son père aggrava le sentiment de culpabilité qu’il éprouvait d’avoir survécu à la guerre. Par une cruelle ironie, en 1927, il entraîna dans la mort deux hommes plus jeunes que lui.

John Ferns

E. [V.] Christian, Unflinching : a diary of tragic adventure, introd. et conclusion par B. D. Roberts (Londres, 1937).— Death in the Barren Ground : Edgar Christian, George Whalley, édit. ([Ottawa], 1980).— Clive Powell-Williams, Cold burial : a true story of endurance and disaster (New York, 2002).— Malcolm Waldron, Snow man : John Hornby in the Barren Lands (Boston, 1931 ; réimpr., introd. par Lawrence Millman, 1997).— George Whalley, The legend of John Hornby (Toronto, 1962).

Bibliographie générale

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John Ferns, « HORNBY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hornby_john_15F.html.

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Auteur de l'article:    John Ferns
Titre de l'article:    HORNBY, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024