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KINGSTON, GEORGE TEMPLEMAN, météorologue, auteur, professeur et fonctionnaire, né le 5 octobre 1816, fils de Lucy Henry Kingston et de Francis Sophia Rooke, et frère de l’auteur William Henry Giles Kingston ; il épousa Henrietta Malone en 1851, et ils eurent un fils ; décédé le 21 janvier 1886 à Toronto.
George Templeman Kingston naquit près d’Oporto (Porto), au Portugal, où son père, marchand de vin anglais, séjournait périodiquement. À l’âge de 14 ans, après des études élémentaires en Angleterre, il entra dans la marine royale comme midshipman et mérita une médaille d’or en mathématiques au collège naval de Portsmouth. Toutefois, à l’âge de 26 ans, constatant que la vie en mer ne convenait pas à son tempérament, il quitta la marine et s’inscrivit au Gonville and Caius College de la Cambridge University. En 1846, il reçut, avec distinction, sa licence en mathématiques, se taillant une place parmi les candidats rangés dans la première classe à l’examen de spécialisation en cette matière, et il obtint une maîtrise ès arts en 1849. Après avoir enseigné un certain temps à l’Eton College, il vint en 1852 s’installer au Canada où il devint le premier directeur d’une école navale à Québec. Son association avec l’University of Toronto débuta lorsque cette école ferma ses portes en mai 1855.
En 1839, le gouvernement britannique avait fondé à Toronto un observatoire magnétique où l’on faisait également des observations météorologiques. Un personnel militaire britannique en assurait la bonne marche et John Henry Lefroy l’avait dirigé de 1842 à 1853. Cette année-là, le professeur John Bradford Cherriman* de l’University of Toronto s’occupa de l’administration de l’observatoire au nom du Conseil législatif de la province du Canada. Cherriman fut nommé professeur de météorologie et directeur de l’observatoire en mai 1855, et, au même moment, Kingston fut chargé de l’enseignement de la philosophie naturelle à l’University of Toronto. Mais avant que celui-ci ait pu entrer en fonctions, Cherriman, qui était le beau-frère de Kingston, s’arrangea pour obtenir ce poste qu’il jugeait apparemment plus avantageux, de sorte qu’à son arrivée à Toronto au mois d’août, Kingston se vit contraint d’accepter la charge, devenue vacante, de professeur de météorologie et de directeur de l’observatoire. Ensemble, ces postes lui procuraient un traitement de £450, dont l’université versait le tiers et la province, les deux tiers.
Pendant la décennie précédant la Confédération, Kingston semble avoir été occupé à administrer l’observatoire et à donner des cours de météorologie à l’université et à l’école normale locale. Avec la collaboration d’Egerton Ryerson, surintendant en chef de l’Éducation du Haut-Canada, il créa, en 1858, un programme d’observations météorologiques pour quelque 12 écoles secondaires. Ce programme dura moins de 20 ans, mais il avait fourni une base pour les études climatologiques à venir. Cependant, au Canada, durant la période précédant la Confédération, les observations et autres travaux scientifiques n’étaient pas considérés d’un grand intérêt pour le public. Il s’avérait donc difficile d’obtenir les fonds nécessaires pour conserver l’observatoire. De 1855 à 1864, Kingston publia dans le Canadian Journal les moyennes météorologiques annuelles à Toronto. Il poursuivit également des travaux connexes. Ainsi, il écrivit plusieurs articles pour cette revue, tout en étant membre et deux fois vice-président du Canadian Institute qui la publiait.
L’observatoire devint la propriété du gouvernement fédéral en 1867, cependant que l’université en conservait l’administration. Kingston déplorait cette anomalie et constata qu’il n’existait que trop peu d’observateurs des phénomènes météorologiques, qu’il n’y avait pas de véritable description de la climatologie du Canada et que les organismes existants se révélaient incapables de remédier à la situation. D’autres pays organisaient alors des services nationaux de météorologie et, après la fondation, au début de l’année 1870, d’un tel service par le Congrès des États-Unis, Kingston parvint à convaincre Peter Mitchell*, ministre de la Marine et des Pêcheries, des avantages d’un réseau de stations météorologiques pour faire les observations sur le temps et émettre des bulletins prévoyant les tempêtes. Par conséquent, le 1er mai 1871, on affecta une somme de $5 000 à des fins météorologiques et climatologiques au sein de ce ministère pour la durée d’un an. Ce furent les débuts d’un service météorologique national, bien qu’il n’eût pas été spécifiquement créé par une loi ou un décret ministériel. Kingston commença immédiatement à organiser un petit réseau de postes d’observation, ajoutant les stations de Kingston, Port Dover et Port Stanley à celle de Toronto. Le premier échange de données météorologiques entre le Canada et les États-Unis se fit en janvier 1872. À titre de surintendant intérimaire, Kingston déposa plus tard au cours du même mois le « premier rapport du Bureau météorologique du dominion du Canada », appelé le Service météorologique à partir du 31 décembre 1876.
Au début, les observations météorologiques quotidiennes étaient recueillies par les quatre stations situées au sud de l’Ontario mais, dès la fin de l’année 1872, le réseau s’étendait de Winnipeg à Halifax. Le service américain communiquait au Canada les bulletins prévoyant des tempêtes, dans le cadre de l’échange des données climatologiques canadiennes et américaines. On engagea du personnel supplémentaire, dont Charles Carpmeal*, qui allait par la suite succéder à Kingston. Un des nouveaux stagiaires publia, en octobre 1876, le premier bulletin prévoyant une tempête préparé au Canada et un autre, en 1877, les premières prévisions météorologiques générales. Ces bulletins prévoyant les tempêtes, qu’on communiquait aux marins par des combinaisons de paniers d’osier suspendus à des poteaux dans les ports des Grands Lacs, de la voie maritime du Saint-Laurent et le long de la côte Atlantique, s’avéraient des plus importants à cette époque. On transmettait les prédictions météorologiques par télégraphe tous les jours à 75 villes et villages du Canada, et les bulletins étaient ensuite affichés.
Affligé d’une mauvaise santé, Kingston quitta ses fonctions en 1880. Son rôle dans la création et l’organisation du service national de météorologie pourrait lui valoir le nom de « père de la météorologie canadienne ».
On peut trouver la liste des publications de George Templeman Kingston dans Morgan, Bibliotheca Canadensis.
Canada, Service de l’environnement atmosphérique (Downsview, Ontario), Letterbooks of the superintendent of the Meteorological Service, 1870–1880.— Canada, Parl., Sessional papers, 1872, IV, no 5, app.13 ; mars–août 1873, IV, no 8, app.16 ; 1874, III, no 4, app.27 ; 1875, V, no 5, suppl.4 ; 1876, V, no 5, suppl.3 ; 1877, V, no 5, suppl.3 ; 1878, II, no 1, suppl.3 ; 1879, III, no 3, app.46 ; 1880, VI, no 9, app.34.— Royal Meteorological Soc., Quarterly Journal (Londres), 13 (1887) : 122s.— Dominion annual register, 1886.— John Patterson, « A century of Canadian meteorology », Royal Meteorological Soc., Quarterly Journal, 66 (1940), suppl. : 16–33.— A. D. Thiessen, « The founding of the Toronto Magnetic Observatory and the Canadian Meteorological Service », Royal Astronomical Soc. of Canada, Journal (Toronto), 34 (1940) : 308–348.— M. K. Thomas, « A century of Canadian meteorology », Canada, Service de l’environnement atmosphérique, Annual report of operations ([Toronto]), 1971–1972 : 1–20.— Andrew Thomson, « Professor George T. Kingston, 1817–1886 », Canadian Meteorological Service, Monthly report ([Toronto]), avril 1971 : [1]–5.
Morley K. Thomas, « KINGSTON, GEORGE TEMPLEMAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kingston_george_templeman_11F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/kingston_george_templeman_11F.html |
Auteur de l'article: | Morley K. Thomas |
Titre de l'article: | KINGSTON, GEORGE TEMPLEMAN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 8 oct. 2024 |