LA RALDE (La Rade), RAYMOND DE, lieutenant de Guillaume et d’Émery de Caën, fondateur du poste de Miscou, connu au Canada entre 1621 et 1632.

La famille de Caën détint le monopole de la traite vers les années 1620–1627 ; en 1628, il fut partagé avec la compagnie des Cent-Associés jusqu’en 1632, alors qu’il fut accordé de nouveau. pour l’année aux de Caën. La tâche principale de Raymond de La Ralde paraît avoir été la surveillance des vaisseaux basques, flamands, espagnols et français qui faisaient clandestinement la traite dans le golfe du Saint-Laurent, violant ainsi le monopole accordé par le roi à la Compagnie de Caën. En tant que lieutenant des de Caën, La Ralde avait dans cette région des pouvoirs étendus qui, d’ailleurs, lui donnaient fort à faire, ce qui explique qu’on le rencontre tantôt à Gaspé ou à Percé, tantôt dans la baie des Chaleurs et particulièrement à l’île de Miscou, où il avait choisi d’ériger une habitation (ou entrepôt) et où il tenait un magasin au profit de la compagnie. La Ralde paraît être venu régulièrement chaque année en Nouvelle-France.

En 1626, un arrêté du Conseil d’État du roi enjoignait à la Compagnie de Caën de donner à un catholique le commandement de sa flotte, défendant par ailleurs au protestant Guillaume de se montrer dorénavant dans la colonie. Se conformant à cet ordre, Guillaume de Caën confia la flottille qui se rendait au Canada à Raymond de La Ralde, catholique et associé des de Caën puisqu’il avait épousé une sœur ou une fille de Guillaume de Caën, père. De retour en France en automne, La Ralde dut repasser au Canada au printemps suivant. Sagard note en effet sa présence à Québec à la fin d’août 1627. Il lui donne alors le titre de « Vice Admiral de la flotte envoyé par le sieur Guillaume de Caën, pour la traicte de pelleteries. » Dans deux lettres datées du 25 août 1628 et adressées à Charles Ier d’Angleterre et au duc de Buckingham, George Calvert, Lord Baltimore, se plaint d’un « Mons. De la Rade » de Dieppe au sujet des ennuis causés par les Français aux pêcheries anglaises de Terre-Neuve. Il s’agit très probablement de Raymond de La Ralde. Une dernière mention de La Ralde est faite dans les Relations en août 1632, alors qu’il semble se trouver à Québec.

Selon Sagard, Raymond de La Ralde s’entendait mal avec les Jésuites qui l’accusaient de « discourtoisie » et lui prêtaient la « résolution de faire banqueroute à l’Eglise », mais le même auteur ajoute avoir entendu Plus tard que La Ralde « estoit rentré au giron de l’Eglise ».

Marcel Hamelin

Champlain, Œuvres (Laverdière).— Documents inédits, éd. Joseph Le Ber, RHAF, III (1949–50) : 592.— JR (Thwaites).— PRO, CSP, Col., 1574–1660, nos 56, 57.— Sagard, Histoire du Canada (Tross), IV : 812s.— Dionne, Champlain ; Miscou hommes de mer et hommes de Dieu, CF, II (1889) : 445–447.

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Marcel Hamelin, « LA RALDE (La Rade), RAYMOND DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/la_ralde_raymond_de_1F.html.

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Auteur de l'article:    Marcel Hamelin
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    3 déc. 2024