DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LESAGE, DAMASE – Volume XV (1921-1930)

né le 28 mars 1849 à Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse, Québec)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

MAUGUE-GARREAU, MARIE-JOSÈPHE, dite de l’Assomption, sœur de la Congrégation de Notre-Dame, supérieure de la communauté (supérieure générale), baptisée à Montréal le 30 décembre 1720, fille de Marie-Anne Maugue et de Pierre Garreau, dit Saint-Onge, décédée à Montréal le 16 août 1785.

Marie-Josèphe fut la première Maugue-Garreau au Canada. Son nom vient de l’alliance des patronymes de sa mère, fille de Claude Maugue*, greffier de Montréal, et de son père. Comme celui-ci avait eu plusieurs enfants de sa première femme, on distingua ceux qu’il eut de la seconde en les nommant Maugue-Garreau.

C’est en 1738 que Marie-Josèphe entra au noviciat de la Congrégation de Notre-Dame, à Montréal. Elle fit profession deux ans plus tard, sous le nom de sœur de l’Assomption qu’avait porté Marie Barbier*. À son contrat de profession passé le 22 décembre 1740, soit une vingtaine de jours après la mort de son père, sa mère promit de payer une dot de 2 000# à la congrégation. En 1766, après 26 ans de service à la communauté, sœur de l’Assomption en fut élue supérieure générale, remplaçant à ce poste Marie-Marguerite Piot de Langloiserie, dite Saint-Hippolyte. Comme cette dernière, elle fut aux prises avec la misère du temps et dut s’efforcer de réorganiser la communauté sur le plan matériel. La correspondance de sœur de l’Assomption avec l’abbé de l’Isle-Dieu, vicaire général des colonies, et avec le nouveau procureur général de la communauté en France, Jean-Louis Maury, révèle les pertes financières subies par la congrégation. Lors de la liquidation du « papier de Canada », en 1763, les lettres de change furent réduites à la moitié de leur valeur et les ordonnances, cartes et certificats, au quart. La communauté perdit ainsi 7 700# pour les lettres de change, au delà de 12 500# pour les ordonnances et cartes déclarées en France et près de 20 000# pour les ordonnances et certificats déclarés au Canada. En 1770, une nouvelle réduction par décret royal fit passer l’intérêt de 4 à 2 1/2 p. cent sur tous les biens du Canada, assimilés aux effets de France. Cette correspondance donne également la liste des titres et effets que possédait alors la congrégation en France, ainsi que le revenu annuel qu’elle en retirait. On constate que ce revenu décroissait constamment, ce qui était de nature à aggraver une situation que la guerre et la Conquête avaient déjà considérablement détériorée.

L’administration de sœur de l’Assomption fut rendue plus lourde encore par l’incendie du 11 avril 1768 qui détruisit une partie de Montréal, dont la maison et l’église de la congrégation construites après le feu de 1683. Les sœurs se réfugièrent alors à l’Hôtel-Dieu où l’on divisa la salle Royale « au moyen de rideaux et de couvertures, en diverses parties dont on fit dortoirs, classes, infirmerie, salle de communauté ». C’est là qu’elles continuèrent à enseigner aux élèves, pensionnaires et externes. Le 8 septembre, elles entraient dans leur maison, rebâtie et exhaussée d’un étage grâce à des dons multiples s’élevant à environ 50 000#. Pour compléter les sommes nécessaires à cette reconstruction et à l’organisation d’une école pour externes, les sœurs durent vendre quelques terres ainsi que des couverts, tasses et gobelets en argent. Elles renoncèrent également aux services d’un médecin, qu’elles payaient 200# par an, « jusqu’à ce que quelque maladie sérieuse vînt les surprendre ». La communauté se trouva bientôt devant un nouveau sujet d’inquiétude. À cause de l’appauvrissement du peuple, les pensionnaires se faisaient de moins en moins nombreuses. Pour éviter « que l’Institut ne se ralentisse », les sœurs durent se résigner à recevoir des demi-pensionnaires, solution pour laquelle elles avaient eu de la répugnance jusque-là. En 1769, la situation financière de la communauté était telle qu’elle ne put apporter aucune aide pécuniaire lors de la reconstruction de la mission de la basse ville de Québec, détruite pendant le siège de la ville [V. Marie Raizenne*, dite Saint-Ignace].

Ce sont sans doute ces difficultés qui inspirèrent à sœur de l’Assomption l’idée de réunir les biens-fonds de la communauté, afin de pouvoir les mieux exploiter. Elle vendit presque toutes les terres venues à la communauté comme héritage de certaines sœurs et résolut d’acquérir le fief de Saint-Paul qui était mis aux enchères. Ce fief, qui constituait les deux tiers de l’île Saint-Paul (île des Sœurs), avoisinait le fief de La Noue à la Pointe-Saint-Charles que les religieuses possédaient déjà par achat et par donation de Jeanne Le Ber*. Les sœurs agirent par un intermédiaire, Étienne Augé, à qui fut adjugé le fief pour 832 louis, le 16 août 1769. Quelques personnes contestèrent auprès du gouverneur Guy Carleton* la vente qui suivit. Mais celui-ci, après avoir autorisé verbalement sœur de l’Assomption à acquérir le fief, ratifia son autorisation par un écrit signé de sa main et muni de son sceau. L’immense ferme de l’île Saint-Paul, jointe à la métairie de la Pointe-Saint-Charles, formait, avant la lettre, un véritable complexe agricole.

Durant le mandat de sœur de l’Assomption comme supérieure, la communauté continua à vivre, sur le plan spirituel, de l’élan acquis pendant son premier siècle d’existence. Par contre, les difficultés financières obligèrent la religieuse à porter tous ses efforts sur l’administration matérielle de la communauté. Elle le fit avec esprit d’initiative et sens des affaires.

Andrée Désilets

ACND, Fichier général ; Personnel, III ; Registre général.— ANQ-M, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Montréal, 30 déc. 1720.— Tanguay, Dictionnaire, IV : 170 : V : 578.— Galarneau. La France devant l’opinion canadienne.— Lemire-Marsolais et Lambert, Hist. de la CND de Montréal, V.— Claude Lessard, L’aide financière donnée par l’Église de France à l’Église naissante du Canada, RHAF, XV (1961–1962) : 171–188.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Andrée Désilets, « MAUGUE-GARREAU, MARIE-JOSÈPHE, dite de l’Assomption », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maugue_garreau_marie_josephe_4F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/maugue_garreau_marie_josephe_4F.html
Auteur de l'article:    Andrée Désilets
Titre de l'article:    MAUGUE-GARREAU, MARIE-JOSÈPHE, dite de l’Assomption
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    28 mars 2024