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McDONALD (MacDonald), ANGUS, prêtre catholique, éducateur et journaliste, né le 4 novembre 1830 à l’Inlet (Fairfield), Île-du-Prince-Édouard, fils d’Angus McDonald et de Mary Campbell, tous deux originaires de l’île, décédé le 29 avril 1889 à Charlottetown.

Né sur le lot 47, dans une région rurale à l’extrémité est de l’Île-du-Prince-Édouard, Angus McDonald passa probablement ses premières années dans des conditions modestes. Malgré le caractère irrégulier de ses premières études dans différentes écoles du comté de Kings, le jeune garçon dut y exceller, car, en 1845, il put s’inscrire à la Central Academy de Charlottetown, école secondaire qui comptait relativement peu d’élèves de la campagne. Reconnu bientôt comme un écolier exceptionnel, il y demeura jusqu’en 1852, année où il entra au grand séminaire de Québec. Retournant à l’Île-du-Prince-Édouard en 1853 ou 1854, apparemment pour cause de maladie, il poursuivit ses études de théologie, « de façon intermittente, dans la mesure où sa santé le lui permettait », à la résidence de l’évêque Bernard Donald MacDonald* à Rustico. Lorsqu’en janvier 1855 Mgr MacDonald fonda un nouveau « séminaire diocésain » à Charlottetown, le St Dunstan’s College, il nomma McDonald recteur, bien que celui-ci n’eût pas encore reçu l’ordination sacerdotale, n’ayant pas atteint l’âge requis par le droit canon. À l’ouverture, le collège accueillit 18 élèves, dont 7 allaient devenir prêtres. Même s’il eut un assistant dès le début, McDonald fit une grave rechute, à cause du surmenage que lui occasionna l’exercice de ses nouvelles fonctions ; il se rétablit pendant l’été de 1855 et, le 21 novembre, il fut ordonné prêtre à Rustico.

En qualité de recteur du St Dunstan’s College, le « père Angus » devint un personnage bien connu dans l’île. À la fin des années 1850 et au début des années 1860, au moment où les partis politiques étaient divisés dans une grande mesure selon l’appartenance religieuse – les protestants appuyant les conservateurs et la minorité catholique, les libéraux – McDonald agit comme principal porte-parole catholique dans une série de querelles « religieuses ». Celles-ci éclatèrent dans la presse locale au début des années 1860 sur des sujets tels que le pouvoir temporel de la papauté, l’« Index prohibitif » et la comparaison du niveau de moralité et d’éducation des pays catholiques et protestants. Les plus grands adversaires de McDonald furent David Laird*, rédacteur en chef du Protestant and Evangelical Witness, et William Henry Pope*, secrétaire colonial tory et rédacteur en chef de l’Islander. McDonald se montra particulièrement irrité du fait que Pope, selon lui, exploitait cyniquement à des fins politiques les préjugés religieux des protestants les plus crédules de l’île. À l’été de 1862, le recteur demanda, de façon directe ou indirecte, au lieutenant-gouverneur George Dundas*, au gouvernement tory local et au ministre britannique des Colonies, le duc de Newcastle, de démettre Pope (qui n’était pas député) de son poste de secrétaire colonial à cause de ses attaques virulentes contre les doctrines et les institutions catholiques. Ce dernier demeura en fonction mais, en privé, Newcastle ordonna en fait à Dundas de le faire taire.

La querelle connut un rebondissement à la fin de septembre après que Pope eut affirmé que tout le clergé catholique, dirigé depuis 1860 par Mgr Peter MacIntyre*, évêque de Charlottetown, se montrait déterminé à obtenir une subvention de l’État pour le St Dunstan’s College et que la façon d’empêcher cela consistait à maintenir les tories au pouvoir lors des élections suivantes. McDonald et Edward Whelan*, rédacteur en chef catholique et irlandais de l’Examiner, répliquèrent en accusant Pope de manquer à sa promesse faite l’année précédente d’obtenir une subvention pour le collège en tant qu’établissement catholique. Pope précisa par la suite qu’une subvention aurait été accordée à la condition que le collège fût laïcisé et il révéla aussi l’imprudente menace proférée par MacIntyre, lorsque celui-ci avait appris qu’il n’était pas possible d’avoir de subvention, de faire tout en son pouvoir pour entraîner la défaite du gouvernement tory. Ces révélations eurent l’effet d’une bombe sur la scène politique locale et menèrent directement à la victoire tory, remportée grâce à l’appui exclusif des protestants lors des élections générales de janvier 1863.

Le 17 octobre 1862, au beau milieu de l’âpre querelle, un journal militant ultramontain, le Vindicator, avait commencé à paraître. On croyait généralement que McDonald en était le rédacteur en chef, bien que, le 13 février 1863, après beaucoup de tergiversations, cette opinion fût démentie dans l’éditorial du journal. Quoi qu’il en soit, la correspondance signée que McDonald envoyait à d’autres journaux avait cessé soudainement, et une grande partie du contenu du Vindicator ressemblait beaucoup aux articles antérieurs de l’abbé : essais sur les taux de criminalité et de naissances illégitimes dans l’Angleterre protestante, ardents plaidoyers en faveur de la papauté contre les prétentions de Victor-Emmanuel II et de Giuseppe Garibaldi et attaques contre les maisons d’enseignement publiques telles que le Prince of Wales College (qui remplaça la Central Academy) et la Normal School à cause de leur caractère « protestant ». Le Vindicator était particulièrement porté aux injures personnelles. En plus de Dundas, Pope et Laird, le révérend David Fitzgerald* comptait parmi ses cibles, ainsi que l’inspecteur d’écoles John Arbuckle père, tous deux orangistes militants, et Joseph, Harding Webster*, directeur de la Normal School. À la suite d’attaques contre Webster pour prétendue conduite inconvenante, on intenta, avec succès, un procès en diffamation contre le propriétaire du Vindicator, Edward Reilly*, et, le 5 octobre 1864, le journal cessa de paraître. McDonald avait aussi continué en privé à défendre sa cause contre Pope auprès du ministère des Colonies, mais cela eut pour effet d’irriter davantage Pope (qui avait été informé des plaintes formulées contre lui) et surtout d’épuiser la patience du personnel de Downing Street à l’égard du recteur du St Dunstan’s College. Pour le premier commis du ministère des Colonies, McDonald était devenu en mai 1863 « cet ecclésiastique sans scrupules ».

Les controverses politiques tournant autour de la « religion et de l’éducation » s’apaisèrent au milieu des années 1860, et McDonald semble avoir dès lors réservé ses énergies à une activité plus conventionnelle. Lorsque la question d’une subvention au St Dunstan’s College se posa de nouveau en 1868, il ne prit pas publiquement part à la discussion. En juin de la même année, le gouvernement libéral le nomma au bureau de l’Éducation comme l’un des deux examinateurs des instituteurs qui avaient le pouvoir d’exempter de la fréquentation de la Normal School ceux qui postulaient leur permis d’enseigner. Sa santé semble s’être encore affaiblie en 1869. On le remplaça au poste de recteur du collège, et, en octobre, Mgr MacIntyre le convoqua à Rome au concile du Vatican pour qu’il y agît à titre de « théologien auprès de l’évêque ». Lorsqu’à l’été de 1870 McDonald revint à l’Île-du-Prince-Édouard, son état physique s’était peu amélioré. On lui confia comme première charge pastorale la cure de la paroisse de Fort Augustus, dans le comté de Queens, et il y demeura jusqu’en 1877, exception faite d’un long séjour à New York en 1873–1874, de nouveau pour raison de santé ; il semble qu’il ait été à demi invalide le reste de sa vie. Il passa son temps dans différentes régions rurales de l’Île-du-Prince-Édouard, Grand River West, West River, Tignish, Rustico, assistant parfois d’autres prêtres. Ses symptômes laissent croire qu’il souffrait d’une forme d’arthrite rhumatoïde chronique. Après un hiver à l’Hôtel-Dieu de Montréal, il retourna à Charlottetown le 19 avril 1889 et mourut dix jours plus tard d’un cancer de l’estomac.

Angus McDonald obtint son plus grand succès comme premier recteur du St Dunstan’s College. Selon les termes de l’historien Laurence Kennedy Shook, il ne possédait « aucune formation scolaire spécialisée », et, s’il est difficile de juger de la valeur de l’enseignement donné au collège, il n’y a aucun doute que, dès le début, l’institution remplissait son but premier, à savoir assurer une formation préparatoire aux futurs prêtres du diocèse de Charlottetown. McDonald lui-même semble s’être révélé un homme d’une grande capacité intellectuelle et, pendant son rectorat, un conférencier populaire, particulièrement au Catholic Young Men’s Literary Institute, traitant de sujets allant des humanités à la question polonaise contemporaine, en passant par l’intempérance. Il obtint moins de succès en tant que journaliste et polémiste, et on peut penser que Mgr MacIntyre l’avait retiré du St Dunstan’s College en partie parce qu’à la fin des années 1860 l’évêque était de plus en plus mécontent du leadership exercé par les libéraux, et que se faisait jour la possibilité d’une alliance avec les vieux ennemis du recteur dans le parti conservateur, alors dirigé par le frère de William Henry Pope, James Colledge.

Ian Ross Robertson

L’auteur désire exprimer sa reconnaissance au professeur Paul Potter du Dept. of Hist. of Medicine and Science, Univ. of Western Ontario (London), pour son diagnostic des symptômes de la maladie attribuée au père Angus McDonald, effectué à partir des rapports qui subsistent.

Presque tous les numéros du Vindicator (Charlottetown), 1862–1864, sont disponibles sur microfilm. L’auteur croit que le père McDonald fut le principal collaborateur de ce journal. Toutefois, au cas où il ne le fut pas, on peut trouver des exemples de ses écrits polémiques dans ses lettres à l’Islander, 1er, 8, 22 févr., 8, 22 mars 1861 ; à l’Examiner (Charlottetown), 16 déc. 1861, 13, 27 janv., 3, 17, 24 févr., 3, 10, 17, 24, 31 mars, 7, 14, 21 avril, 5, 26 mai, 14 juill., 29 sept., 6 oct. 1862. Pour avoir une idée du genre d’atmosphère que McDonald voulait créer au St Dunstan’s College, V. son annonce parue dans le Vindicator, 14 août 1863.  [i. r. r.]

PAPEI, Central Academy, Note-book, 1844–1853.— PRO, CO 226/96 : 248–302 ; 226/98 : 29–39, 66–75, 221–230.— Univ. of Nottingham Library (Nottingham, Angl.), Manuscripts Dept., Newcastle mss, Letterbooks, B-4 : 81s., 230–232 (mfm aux APC).— A.-E. Arsenault, Memoirs of the Hon. A. E. Arsenault, former premier and retired justice, Supreme Court of Prince Edward Island ([Charlottetown, 1951]), 17.— Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1870 : 41.— Examiner, 22 janv. 1855, 16 janv. 1860, 9 janv., 24 juill. 1865, 29 avril, 1er mai 1889.— Herald (Charlottetown), 23 janv., 1er, 15 mai 1889.— Island Argus (Charlottetown), 6 janv., 7 juill. 1874.— Islander, 27 déc. 1845, 24 juill. 1846, 16 juill. 1847, 22 oct. 1869.— Island Farmer (Summerside, Î.-P.-É.), 2 mai 1889.— Island Guardian and Christian Chronicle (Charlottetown), 3 mai 1889.— Monitor (Charlottetown), 22 oct. 1863.— Patriot (Charlottetown), 29 avril 1889.— Prince Edward Island Agriculturist (Summerside), 6 mai 1889.— Summerside Journal and Western Pioneer, 12 août 1869, 2 mai 1889.— J. C. Macmillan, The history of the Catholic Church in Prince Edward Island from 1835 till 1891 (Québec, 1913), c.13–17 et pp.102–106, 117s., 248s., 258, 260s., 282, 285, 291, 301, 305, 307, 318, 397, 408, 425, 455, 460–462.— I. R. Robertson, « Highlanders, Irishmen, and the land question in nineteenth-century Prince Edward Island », Comparative aspects of Scottish and Irish economic and social history, 1600–1900, L. M. Cullen et T. C. Smout, édit. (Édimbourg, [1977]), 234–236 ; « Religion, politics, and education in P.E.I. », c.4–6.— S. N. Robertson, « The public school system », Past and present of P.E.I. (MacKinnon et Warburton), 365a–366a, 369a.— L. K. Shook, Catholic post-secondary education in English-speaking Canada : a history (Toronto et Buffalo, N. Y., 1971), 39–42.— M. O. McKenna, « The history of higher education in the province of Prince Edward Island », CCHA Study Sessions, 38 (1971) : 33–35.— I. R. Robertson, « The Bible question in Prince Edward Island from 1856 to 1860 », Acadiensis, 5 (1975–1976), no 2 : 16s., 21 ; « Party politics and religious controversialism in Prince Edward Island from 1860 to 1863 », Acadiensis, 7 (1977–1978), no 2 : 29–59.

Bibliographie générale

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Ian Ross Robertson, « McDONALD, ANGUS (1830-1889) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonald_angus_1830_1889_11F.html.

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Auteur de l'article:    Ian Ross Robertson
Titre de l'article:    McDONALD, ANGUS (1830-1889)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024