Titre original :  Thunderchild, Cree chief, near Battleford, Saskatchewan. Date: [ca. 1895-1896]. Photographer/Illustrator: Geraldine Moodie. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

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PEYASIW-AWASIS (Thunderchild, connu aussi sous le nom de Kapitikow, ce qui signifie « celui qui produit le son »), chef des Cris des Plaines, né en 1849, probablement au bord de la rivière Saskatchewan-du-Sud ; il épousa Mamchwasis puis Ka-kwa, et il eut plusieurs enfants ; décédé le 29 juin 1927 dans la réserve indienne Thunderchild, Saskatchewan.

En 1923, le révérend Edward Ahenakew* consigna les souvenirs que Thunderchild gardait de ses jeunes années, à l’époque où sa famille appartenait à la bande de Mistawasis, un des principaux chefs des Cris des Plaines et le premier à signer le traité no 6 en 1876. Ces histoires parlent de chasses au bison, de la faim qui survint avec la disparition de cet animal, de raids contre les Pieds-Noirs, de sports et de divertissements, de justice et de coutumes tribales. Le traité no 6 mit fin à ce mode de vie. D’abord, Thunderchild rejeta le traité et joignit les rangs de ceux qui, avec Gros Ours [Mistahimaskwa*], espéraient négocier de meilleures conditions. La destruction du bison les força à changer de stratégie. En 1879, Thunderchild, qui avait acquis un certain prestige et rassemblé quelques partisans, accepta le traité. Il figure pour la première fois sur les listes d’indemnisation du traité en août 1879 ; neuf familles payées à Sounding Lake (Alberta) à cette date sont énumérées sous son nom.

La bande de Thunderchild, qui passa quelque temps dans la réserve de Mōsōmin*, se fixa dans sa propre réserve à l’ouest de Battleford (Saskatchewan) en 1883. Dès le début de 1884, le département des Affaires indiennes reconnaissait Thunderchild comme chef. Cette année-là, sur son exemple, les membres de sa bande se mirent à l’agriculture. Au début, ils obtinrent de bons résultats, surtout en matière d’élevage, mais dans les années 1890, des mauvaises récoltes, une détérioration de leur santé et les directives départementales qui limitaient leur marché et leur accès à la machinerie agricole allaient freiner leurs progrès et l’accroissement de leur nombre (ils étaient 177 en 1891).

Thunderchild n’avait pas joué un rôle notable dans le mouvement d’unification des Cris en 1883–1884. Lorsque, en 1885, des hommes de la bande de Faiseur d’Enclos [Pītikwahanapiwīyin*] le pressèrent de s’allier avec eux, il traversa la Saskatchewan-du-Nord pour éviter d’être mêlé aux désordres. Bien que la faim l’ait forcé à trouver refuge au campement de Faiseur d’Enclos, sa loyauté envers la couronne pendant le soulèvement du Nord-Ouest fut reconnue plus tard.

Néanmoins, la ténacité avec laquelle Thunderchild défendait les droits issus des traités et les terres amérindiennes ne fait aucun doute. En 1889, il refusa de transférer une parcelle à l’Église catholique pour la construction d’une école en faisant valoir que la réserve avait déjà une école anglicane. L’école fut bâtie sans sa permission. Après deux années de vaines protestations, il arbora le drapeau et la médaille qui témoignaient qu’il était partie à un traité et poussa sa bande à démolir le bâtiment. Tout en estimant que Thunderchild était dans son droit, le département des Affaires indiennes le contraignit par la suite à accepter l’école. Thunderchild ne s’opposait cependant pas à l’instruction. En 1910, comme sa bande n’avait plus d’école, il fit valoir qu’elle était habilitée par traité à en avoir une et qu’elle en avait besoin pour progresser. Après des années de retards bureaucratiques, la bande en construisit une elle-même et le ministère accepta de payer un instituteur.

Thunderchild croyait que les Blancs et les Cris suivaient le même Dieu, mais qu’on leur avait enseigné des manières différentes de lui rendre hommage. Il appuyait les pratiques religieuses traditionnelles, soutenait que les traités ne restreignaient pas ses droits religieux et s’opposait aux interdits dont le gouvernement frappait les cérémonies issues des temps anciens. Une fois, il déjoua l’agent des Affaires indiennes en obtenant l’approbation du missionnaire catholique et du missionnaire protestant pour une danse du Soleil. En 1897, il fit un court séjour en prison pour avoir participé à une danse des présents. Encore en 1922, on le prévint que, s’il n’arrêtait pas de soutenir les cérémonies traditionnelles, il perdrait son titre de chef.

À compter de 1902, la rumeur voulut que la réserve de Thunderchild, qui se trouvait sur de bonnes terres, soit vendue à des colons et que la bande soit déplacée. En 1908, sous la pression des fonctionnaires et des missionnaires, Thunderchild se résigna à négocier. Après trois scrutins, l’acceptation et le rejet de l’offre gouvernementale recueillaient encore un nombre égal de voix au sein de la bande. Thunderchild trancha en votant en faveur de la vente de la réserve et de l’utilisation du produit pour l’achat d’une autre. La bande s’installa en 1909 dans une nouvelle réserve près de Brightsand Lake. Toutefois, l’entente ne fut appliquée intégralement qu’après la mort du chef en 1927.

Thunderchild, ou Peyasiw-awasis, avait connu le mode de vie traditionnel des Cris des Plaines mais, voyant que le changement était inexorable, il tenta de s’adapter. Le piètre succès de ses efforts ne l’empêcha pas de continuer à défendre les droits de sa bande avec le peu de ressources dont il disposait.

Alan B. McCullough

Nous remercions Blair Stonechild pour son aide concernant les noms de Thunderchild. [ a. b. mcc.]

AN, RG 10, 1017 ; 3563, dossier 82–11 ; 3664, dossier 9834 ; 3668, dossier 10644 ; 3682, dossier 12628 ; 3710, dossiers 19550, 19550-4 ; 3817, dossier 57562 ; 3825, dossier 60511–1, 2 ; 3964, dossier 148285 ; 6294, dossier 623–1 ; 7541, dossier 29105–13 ; 7626, dossier 17105–9 ; 7795, dossier 29105–9 ; 9412–9413 ; 9417–9419 ; RG 18, 134, dossier 189–1897.— Edward Ahenakew, Voices of the Plains Cree, R. M. Buck, édit. (Toronto, 1973).— Canada, Parl., Doc. de la session, rapport du dép. des Affaires indiennes, 1880–1928 ; rapport de la Direction des affaires indiennes, dép. de l’Intérieur, 1879.— Canadian annual rev., 1927/1928.— Federation of Saskatchewan Indian Nations (Saskatoon), Research report on the administration of the Thunderchild band lands.— Jack Funk, Outside, the women cried : the story of the surrender by Chief Thunderchild’s band of their reserve near Delmas, Saskatchewan, 1908 (Battleford, Saskatchewan, 1989).— Robert Jefferson, Fifty years on the Saskatchewan [...] (Battleford, 1929).— Katherine Pettipas, « Severing the ties that bind » : government repression of indigenous religious ceremonies on the prairies (Winnipeg, 1994).— Blair Stonechild et Bill Waiser, Loyal till death : Indians and the North-West rebellion (Calgary, 1997).— J. L. Tobias, « Canada’s subjugation of the Plains Cree, 1879–1885 », dans Sweet promises : a reader on Indian-white relations in Canada, J. R. Miller, édit. (Toronto, 1991), 212–240.

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Alan B. McCullough, « PEYASIW-AWASIS (Thunderchild, Kapitikow) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/peyasiw_awasis_15F.html.

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Auteur de l'article:    Alan B. McCullough
Titre de l'article:    PEYASIW-AWASIS (Thunderchild, Kapitikow)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
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