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SABREVOIS DE BLEURY, CLÉMENT DE, seigneur et marchand, baptisé à Boucherville (Québec) le 16 juillet 1702, fils de Jacques-Charles de Sabrevois* et de Jeanne Boucher, décédé à Montréal le 18 avril 1781.

Bien qu’issu d’une famille de militaires, Clément de Sabrevois de Bleury ne suivit pas les traces de ses frères, Charles de Sabrevois et Christophe de Sabrevois de Sermonville, qui entrèrent dans les troupes de la Marine. Il se tourna plutôt vers le commerce. Au début de 1726, il s’associa pour cinq ans avec la veuve de Claude de Ramezay*, Marie-Charlotte Denys de La Ronde, pour exploiter un moulin à scier, construit par Ramezay dans la seigneurie de Chambly. À cause de ses liens de parenté avec les Boucher et les Hertel, Bleury se mêla facilement à l’élite de la société montréalaise. La liste des témoins à la signature de son contrat de mariage avec Charlotte Guichard, à Montréal le 19 août 1728, prend l’allure d’un annuaire des grands noms de la ville dans le monde militaire, commercial et seigneurial. En 1731, Bleury était associé à Louis Lepage* de Sainte-Claire pour l’approvisionnement en bordages des chantiers maritimes de la colonie, et, à titre d’encouragement, l’intendant Hocquart leur permit de couper 2 000 pieds cubes de chêne dans des seigneuries ne leur appartenant pas. En 1732, Bleury exploita une entreprise de bois de construction dans les seigneuries de Chambly et de Longueuil. Il s’essaya aussi au commerce intercolonial en construisant à Chambly, la même année et de concert avec son beau-père, Jean Guichard, un brigantin de 76 tonneaux qu’ils envoyèrent à la Martinique avec une cargaison de vivres. Toutefois, Bleury ne continua pas dans cette direction. Prudent, semble-t-il, il préférait garder ses entreprises près de lui, de manière à pouvoir constamment les mieux surveiller.

En avril 1733, son frère Charles et lui obtinrent des concessions sur la rivière Richelieu ; mais ils n’étaient intéressés qu’à en tirer du bois de construction. En 1741, les deux seigneuries de Bleury et de Sabrevois seront réunies au Domaine du roi, leurs propriétaires ayant négligé d’en promouvoir le peuplement. En 1734, Bleury s’associa pour une longue période à son oncle Jean-Baptiste Boucher* de Niverville dans la construction et l’exploitation d’une scierie dans la seigneurie de Chambly. Bleury convint d’avancer les fonds requis, tandis que son oncle fournirait l’emplacement et le bois pour alimenter la scierie. Quatre ans plus tard, Bleury passa avec Pierre Lupien*, dit Baron, un contrat pour la fourniture de bois de construction aux chantiers navals du roi à Québec. L’extrême prudence de Bleury en affaires se manifesta quand il entreprit de diversifier ses investissements, malgré la prospérité de ses entreprises de bois de construction.

Au cours des années 1740, il acheta des terres et des rentes et, de plus, il commença de fournir au gouvernement des approvisionnements et des services de transport. De 1740 à 1748, il acheta au moins cinq lots dans la seigneurie de Chambly, près de l’île Sainte-Thérèse. Il prêta aussi de l’argent et toucha des revenus de rentes annuelles et d’obligations. En 1743, il effectua, pour le gouvernement, des transports pour une valeur de 7 654# ; quatre ans plus tard, la valeur de ces transports atteignait 48 263#. En 1747 aussi, il fournit des marchandises au gouvernement pour un montant de 83 104#, soit plus de la moitié, en valeur, des achats faits par le roi à Montréal. Bref, Bleury était devenu un marchand extrêmement prospère.

Depuis son mariage il avait vécu à Chambly ; en 1746, il acheta un emplacement à Montréal, rue Saint-Gabriel, et y déménagea bientôt avec sa famille dans une maison neuve, afin de se rapprocher des bureaux du gouvernement. Quatre ans plus tard, son frère Charles et lui réussirent à rentrer en possession des seigneuries qu’ils avaient perdues neuf ans plus tôt. Afin d’éviter de les perdre de nouveau, ils allèrent en France où ils obtinrent du roi confirmation des nouvelles concessions. La montée de Bleury vers un statut social éminent connut son sommet en 1754, année où deux de ses enfants, Jean-Clément et Marguerite, se marièrent au cours d’une double cérémonie – magnifique – de mariage, à Montréal. Les principaux témoins étaient le gouverneur Duquesne et l’intendant Bigot, et les autres invités comptaient parmi les membres des familles les plus importantes du Canada.

Quand éclata la guerre de Sept Ans et qu’on décida de fortifier la région du lac Champlain, qui donnait accès à la colonie, Bleury se trouva dans son élément. Il devint le chef des services de transport de l’intendant dans cette région. Son énorme flotte de bateaux, dont chacun était construit pour porter trois tonnes de marchandises, fit régulièrement la navette entre les forts Saint-Jean et Carillon (Ticonderoga, New York). En 1756, selon Bougainville*, l’« amiral sur le lac Champlain » recevait 18s. pour chaque livre de marchandises qu’il transportait pour le roi. Comme Bleury, du 22 septembre au 25 octobre 1756, envoya 179 bateaux à Carillon, ses revenus bruts potentiels, tirés du seul transport des marchandises, étaient immenses. En outre, les bateaux transportaient des vivres et des marchandises à vendre à son propre compte. On ne peut pas encore déterminer à quel degré Bleury tira profit de cette activité dont il se retira à un moment donné, en 1757, peut-être à cause d’une fièvre récurrente plutôt que par suite de difficultés commerciales. En 1749, il avait failli mourir d’une infection.

Après la Conquête, Bleury restreignit encore son activité. En 1764, il vendit les seigneuries de Bleury et de Sabrevois à Gabriel Christie et à Moses Hazen*. Ses revenus personnels semblent avoir été considérables, puisque, par la suite, il vécut dans une calme retraite, rue Saint-Gabriel. Bleury, s’il réussit comme marchand, ne fut pas un entrepreneur qui eut le goût du risque. Ses entreprises furent d’un caractère local, souvent menées en association avec des parents, et il obtint probablement ses plus grands succès grâce à ses liens avec les autorités gouvernementales.

James S. Pritchard

AN, Col., C11A, 60, ff.406–408 ; F2B, 11.— Bégon, Correspondance (Bonnault), ANQ Rapport, 1934–1935, 1–277. Bougainville, Journal (A.-E. Gosselin), ANQ Rapport, 1923–1924, 202–393.— Coll. des manuscrits de Lévis (Casgrain), IX.— P.-G. Roy, Inv. concessions, IV ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, VI.— Tanguay, Dictionnaire, VII.— J.-N. Fauteux, Essai sur l’industrie. Mathieu, La construction navale. Cameron Nish, Les bourgeois-gentilshommes de la Nouvelle-France, 1729–1748 (Montréal et Paris, 1968). É.-Z. Massicotte, Les Sabrevois, Sabrevois de Sermonville et Sabrevois de Bleury, BRH, XXXI (1925) : 77–84.

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James S. Pritchard, « SABREVOIS DE BLEURY, CLÉMENT DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/sabrevois_de_bleury_clement_de_4F.html.

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Auteur de l'article:    James S. Pritchard
Titre de l'article:    SABREVOIS DE BLEURY, CLÉMENT DE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024