DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

SAINT-AMANT, ANNETTE (Frémont) (baptisée Marie-Jeanne-Annie), enseignante et journaliste, née le 1er juillet 1892 à L’Avenir, Québec, fille de Joseph-Charles Saint-Amant et de Marie Dionne ; le 26 décembre 1918, elle épousa à Prince Albert, Saskatchewan, Donatien Frémont*, et ils eurent une fille ; décédée le 4 août 1928 à Winnipeg et inhumée au cimetière de la cathédrale de Saint-Boniface (Winnipeg).

Annette Saint-Amant est petite-fille et fille de notaire. Natif de Deschambault, au Bas-Canada, son père s’est établi à L’Avenir, où il pratique à compter de 1884 ; également écrivain, il est le premier historiographe de la partie est du comté de Drummond. La jeune Annette étudie d’abord à L’Avenir, au couvent des Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge, puis poursuit ses études chez les ursulines de Québec en 1907. Désireuse d’obtenir un brevet d’enseignement, elle s’inscrit en 1908 à l’école normale Laval, à Québec, comme élève pensionnaire chez les ursulines, et obtient l’année suivante un diplôme d’école académique en français et un diplôme d’école modèle en anglais, avec grande distinction. Malheureusement, des problèmes de santé l’obligent à se rendre au sanatorium de Gabriels, dans l’État de New York. Pendant sa convalescence, elle collabore de temps à autre à certains journaux de Montréal, dont le Devoir. Elle rentre dans sa province natale en 1912.

Cette année-là, l’abbé Louis-Pierre Gravel, fondateur de Gravelbourg, en Saskatchewan, cherche désespérément des institutrices pour les enfants des colons installés dans cette partie des Prairies. Annette et sa sœur aînée Maria répondent à l’appel. En août, elles prennent les « gros chars » vers l’Ouest canadien, où elles enseigneront dans une école rurale près de Gravelbourg. Elles se consacrent non seulement à leurs élèves, mais travaillent aussi d’arrache-pied dans les organisations canadiennes-françaises. Elles s’y occupent de théâtre, organisent des concours, montent des spectacles et font du journalisme.

C’est en Saskatchewan qu’Annette Saint-Amant fait la connaissance de Donatien Frémont. Français d’origine, Frémont est arrivé à Montréal en 1904 et il travaille depuis 1916 au Patriote de l’Ouest (Prince Albert) à titre de rédacteur adjoint. Le rédacteur en chef de l’époque, le père oblat Achille Auclair, rêve depuis longtemps d’une page féminine pour l’hebdomadaire. Après avoir lu certains articles rédigés par Annette Saint-Amant, il demande à Frémont de la rencontrer pour la convaincre d’assumer la direction de cette page. Le 8 mai 1918, le père Auclair annonce qu’elle sera responsable de la chronique « En famille ». « D’inspiration patriotique et religieuse d’abord, comme le précise Annette Saint-Amant, [cette] page n’en sera pas moins variée ni pratique » et ne se « borner[a] pas aux quatre murs du foyer ». À compter du 15 mai, Mlle Saint-Amant crée aussi une chronique intitulée « le Coin des enfants ». Au fil du temps, entre Donatien et Annette se développe une grande amitié que les liens du mariage viennent consacrer le 26 décembre 1918 ; leur seule enfant, Marie, naît le 2 décembre 1919.

Le Patriote de l’Ouest connaît toutefois des difficultés financières et, en mai 1923, la direction du journal ne peut plus retenir les services des Frémont, qui partent alors pour le Manitoba. Au début de juillet, Donatien assume le poste de rédacteur en chef du journal la Liberté, fondé par Mgr Adélard Langevin* à Saint-Boniface en mai 1913. Comme la Patrie, la Presse ou le Devoir de Montréal, l’hebdomadaire publie déjà une page féminine que rédigent d’habiles chroniqueuses, dont Gertrude (Emma Gelley) et Jacqueline des Érables (Alice Gagnon). Mme Frémont prend charge de cette page et, sous sa direction, celle-ci est rajeunie et enrichie. À compter du 10 mars 1926, elle en ouvre une intitulée « le Coin des enfants », où elle signe ses articles sous le pseudonyme de Mère-Grand ; après sa mort, sa sœur Paule se chargera de la chronique pendant 18 ans. À la Liberté, Annette Frémont est le bras droit de son mari : elle l’assiste dans la rédaction du journal par ses conseils et rédige sous le couvert de l’anonymat plusieurs articles, dont la chronique « Livres à lire ».

Annette Frémont meurt le 4 août 1928, à l’âge de 36 ans, des suites d’une longue maladie. La notice nécrologique publiée dans la Liberté souligne qu’elle « possédait à un degré rare ce don inné qui consiste à présenter sous une forme attrayante et sans prétention un conseil utile, une idée originale, une opinion salutaire ». L’année suivante, son mari réunit 37 chroniques de la journaliste dans un volume intitulé l’Art d’être heureuse, dont le chanoine Lionel Groulx* signe la préface. Pendant dix ans, Annette Frémont aura été une voix importante pour les femmes et les enfants francophones de l’Ouest canadien. Elle a compté parmi les trois ou quatre femmes de son époque qui ont le mieux manié la plume. Son mari devait lui survivre jusqu’en 1967.

Monique Hébert

Annette Saint-Amant est l’auteure de l’Art d’être heureuse (Montréal, 1929 ; réimpr., Winnipeg, 1931).

ANQ-MBF, CE403-S15, 1er juill. 1892.— ANQ-Q, ZQ137, dossiers 359–362.— Roman Catholic Chancery Office (Prince Albert, Saskatchewan), Sacred Heart Cathedral, RBMS, 26 déc. 1918.— A.-F. Auclair, « En famille », le Patriote de l’Ouest (Prince Albert), 8 mai 1918.— La Liberté (Saint-Boniface [Winnipeg]), 1920–1926, 8 août 1928, juill. 1993 (cahier spécial).— Hélène Chaput, Donatien Frémont : journaliste de l’Ouest canadien (Saint-Boniface, 1977).— École normale Laval, Annuaire (Québec), 1908–1910.— Nadia Fahmy-Eid, « la Presse féminine au Québec (1890–1920) : une pratique culturelle et politique ambivalente », dans Femmes et Politique, sous la dir. de Yolande Cohen (Montréal, 1981), 101–115.— Robert Rumilly, Chefs de file (Montréal, 1934), 113–121.— J.-C. Saint-Amant, L’Avenir, townships de Durham et de Wickham ; notes historiques et traditionnelles, avec précis historique des autres townships du comté de Drummond (Arthabaskaville [Victoriaville], Québec, 1896).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Monique Hébert, « SAINT-AMANT, ANNETTE (Frémont) (baptisée Marie-Jeanne-Annie) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/saint_amant_annette_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/saint_amant_annette_15F.html
Auteur de l'article:    Monique Hébert
Titre de l'article:    SAINT-AMANT, ANNETTE (Frémont) (baptisée Marie-Jeanne-Annie)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    18 mars 2024