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Titre original :  Photograph H. Shorey, Montreal, QC, 1881 Notman & Sandham 1881, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 15 x 10 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. II-61213.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

SHOREY, HOLLIS, tailleur, marchand, manufacturier et homme politique, né le 2 décembre 1823 dans le hameau de Barnston, Bas-Canada, fils de Samuel E. Shorey, cordonnier, et de Fanny Jones ; en 1844, il épousa Fanny Wheeler (décédée en 1850), et ils eurent un fils et une fille, puis Clara Gibson, et de ce mariage naquirent aussi un fils et une fille ; décédé le 30 juin 1893, peut-être dans le Maine, et inhumé le 3 juillet 1893 à Montréal.

Hollis Shorey fit des études commerciales dans une école secondaire de Hatley, au Bas-Canada ; en 1839, il commença son apprentissage auprès d’un tailleur local. Il ouvrit par la suite une boutique de tailleur à Barnston. Il avait 19 ans lorsque son père mourut en le laissant seul soutien de sa mère et de ses huit frères et sœurs. Comme il disposait de peu de capital, Shorey continua de confectionner des vêtements pour hommes et garçons, mais ses clients devaient fournir eux-mêmes le tissu. Il prit plus tard un associé et exploita avec lui une boutique de tailleur et un magasin général à Barnston jusqu’à ce qu’il découvre, quatre ans plus tard, qu’il avait été escroqué. Il forma alors une nouvelle société, qui dura quatre ans. En 1861, il quitta Barnston pour aller à Montréal.

Vers la fin des années 1850, l’industrie du vêtement avait déjà acquis une importance considérable dans l’activité économique de Montréal. Par la suite, peut-être à cause de la guerre de Sécession, elle continua à prendre de l’expansion. Shorey se fit vendeur itinérant dans les Cantons-de-l’Est pour des manufacturiers de Montréal. En décembre 1866, il se lançait à son compte dans la fabrication de vêtements et, en 1869, il s’associait à son gendre, Edward A. Small. L’entreprise acquit une excellente réputation ; en août 1870, les associés étaient « solvables pour tout ce qu’ils [voulaient...], dignes de confiance et économes », selon le représentant de la R. G. Dun and Company, maison d’évaluation du crédit des sociétés, qui ajoutait cependant : « Ils ne sont pas en position de force [...] pour le commerce qu’ils s’apprêtent à faire. » Le représentant avait sous-estimé le capital qui soutenait l’entreprise de Shorey. Il l’évaluait à 40 000 $ mais, en réalité, la firme disposait d’une somme de 67 000 $, également répartie entre le capital fixe et le fonds de roulement. Elle comptait 305 employés, dont 280 femmes ; de ce nombre, 75 étaient âgées de moins de 16 ans. À cette époque, l’entreprise de Shorey versait annuellement 24 000 $ en salaires et 112 000 $ pour l’achat de tissus qui devaient servir à la confection de manteaux, pantalons et gilets d’une valeur globale de 153 000 $. En 1871, l’entreprise emménagea dans des locaux plus spacieux rue Sainte-Hélène. Décrit comme un « tailleur artisan », Shorey s’occupait de la production dans la manufacture tandis que Small allait se procurer des textiles auprès de fabricants de laine dans sa région natale du centre de l’Angleterre, et parfois chez des fabricants canadiens.

En 1874, la firme comptait entre 700 et 1 000 employés, pour la plupart des ouvriers saisonniers. Seulement 75 d’entre eux travaillaient à la manufacture ; il s’agissait d’hommes salariés, dont des tailleurs, qui dessinaient des habits pour hommes et garçons, et des coupeurs, qui préparaient les différents morceaux. Le reste de l’effectif était constitué de femmes et de filles qui, selon le système d’exploitation patronale ou sweating system alors à la base de toute cette industrie, cousaient à la maison les morceaux de vêtements ; ceux-ci étaient ensuite recueillis et rapportés à l’usine pour être vérifiés, repassés et distribués. Ces travailleuses vivaient à Montréal ou à l’intérieur d’un rayon de 30 milles, dans la campagne avoisinante reliée à la ville par chemin de fer. Malgré la conjoncture difficile et, au dire des manufacturiers, la faiblesse des tarifs, l’industrie des vêtements de confection à Montréal était apparemment très rentable, en dépit de son instabilité. Shorey et Small, du moins, continuèrent à prospérer ; en 1876, un représentant de la R. G. Dun and Company déclarait : « Ils ont un très bon excédent [... et] ont leur entreprise bien en main, compte tenu des circonstances. »

Les affaires de Shorey ne cessèrent de prendre de l’expansion dans les années 1880 ; ses fils remplacèrent Small, qui quitta l’entreprise en 1886. Vers le milieu des années 1880, la firme était le fleuron d’une industrie devenue la deuxième en importance à Montréal quant à l’emploi et à la valeur de la production. En 1888, Shorey employait environ 150 personnes dans sa manufacture et quelque 1 450 autres à l’extérieur. Les tailleurs de Montréal, surtout les femmes, qui gagnaient la moitié du salaire des hommes, étaient les moins bien payés des gens de métier ou presque. Pourtant, écrivait George Maclean Rose : « l’entreprise [...] traite d’une manière très libérale ses employés, et les relations entre ces derniers et leur employeur sont des plus cordiales ». De toute façon, le système d’exploitation patronale rendait toute grève impossible. À l’autre bout de la chaîne de production, soit le secteur des ventes, Shorey s’entendit officieusement avec les manufacturiers de vêtements de Montréal afin de réduire la concurrence parmi les vendeurs itinérants. Il fit des voyages assez loin pour voir comment était le marché ; en 1884, par exemple, il prit le train pour aller visiter des clients dans l’ouest du Canada où, disait-il, « tout le monde était très prospère [...] les gens [...] étaient de bons clients, qui achetaient seulement les meilleurs articles et à de bons prix ». En 1893, l’année de son décès, il était le plus important producteur au Canada et effectuait des ventes dans tout le dominion, et même à Terre-Neuve et dans les Antilles. Son entreprise occupait un vaste immeuble de six étages au coin des rues Notre-Dame et Saint-Henri, où 125 tailleurs et coupeurs préparaient des morceaux pour 1 500 travailleurs à l’extérieur. Elle témoignait de son dynamisme et de son savoir-faire, mais n’avait rien d’une manufacture moderne. Au début des années 1900, elle n’existait plus.

Hollis Shorey voyagea beaucoup, sans doute surtout pour ses affaires ; il visita l’Europe et les États-Unis. De religion anglicane, c’était en politique « un conservateur convaincu ». Pendant 18 ans, il fit partie du conseil du Bureau de commerce de Montréal et participa activement à ses délibérations sur des questions comme l’expédition, les frais de transport par chemin de fer, le besoin d’une gare commune et la réciprocité. Devant la menace d’une épidémie de variole en 1885 [V. Alphonse-Barnabé Larocque de Rochbrune], il dirigea la vaste campagne du bureau en faveur de la vaccination. Président de l’Association sanitaire de Montréal et administrateur de plusieurs hôpitaux, il occupa aussi le poste de président de la Citizens’ Association. À ce titre, il appuya les efforts qui visaient à mettre à jour les preuves d’actes de corruption commis par les représentants municipaux ; de 1890 à 1892, il fut conseiller municipal. Il mourut le 30 juin 1893.

Gerald Jacob Joseph Tulchinsky

AN, RG 31, C1, 1871.— ANQ-M, CE1-69, 30 juin 1893.— Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada.— Canada, chambre des Communes, Journaux, 1874, app. 3 ; Commission royale sur le travail et le capital, Rapport, Québec.— Montreal illustrated, 1894 [...] (Montréal, [1894]), 292.— Gazette (Montréal), 26 sept. 1885, 19 juin, 29 sept. 1886, 29 juin 1887, 4 mars 1891.— Montreal Daily Star, 19 avril, 9 août 1884, 20 janv., 8 nov. 1887, 17 juill. 1891.— Canadian album (Cochrane et Hopkins), 2 : 339.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth).— E. J. Chambers, The book of Montreal : a souvenir of Canada’s commercial metropolis ([Montréal, 1903]).— Jean Hamelin et Yves Roby, Histoire économique du Québec, 1851–1896 (Montréal, 1971), 270.— Fernand Harvey, Révolution industrielle et Travailleurs ; une enquête sur les rapports entre le capital et le travail au Québec à la fin du 19e siècle (Montréal, 1978).

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Gerald Jacob Joseph Tulchinsky, « SHOREY, HOLLIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/shorey_hollis_12F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/shorey_hollis_12F.html
Auteur de l'article:    Gerald Jacob Joseph Tulchinsky
Titre de l'article:    SHOREY, HOLLIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024