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Titre original :  Noah Timmins, developer of the Hollinger gold mine at Timmins (Ontario Archives, #20230).

Provenance : Lien

TIMMINS, NOAH ANTHONY (Noé Antoine), marchand, promoteur minier et homme d’affaires, né le 31 mars 1867 à Mattawa, Haut-Canada, fils de Noah (Noé) Timmins et d’Henriette (Harriet) Mineur (Miner) ; le 9 février 1891, il épousa à Lachine (Montréal) Marie-Joseph-Lilia Paré, et ils eurent au moins cinq fils et deux filles, dont l’une n’atteignit pas l’âge adulte ; décédé le 23 janvier 1936 à Palm Beach, Floride, et inhumé au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal.

Fils d’un père irlando-canadien et d’une mère canadienne-française, Noah Anthony Timmins grandit dans un environnement catholique bilingue à Mattawa, communauté pionnière située au confluent des rivières des Outaouais et Mattawa. Plaque tournante entre la région du Saint-Laurent et les vastes territoires de l’intérieur du Canada pendant des siècles, l’endroit put maintenir son importance dans le développement de la région grâce à l’arrivée du chemin de fer canadien du Pacifique, à l’automne de 1881. En deux ans, l’expansion du chemin de fer conduisit à la découverte de dépôts de nickel dans la région voisine de Sudbury. La situation stratégique de Mattawa, comme porte d’entrée vers les richesses du « Nouvel-Ontario », aurait des conséquences majeures pour Timmins.

Le père de Noah Anthony était marchand et, autour des années 1880, la famille Timmins dominait les secteurs du bois et de la vente au détail à Mattawa. Noah Anthony jouit d’une enfance proche de la nature, puis fit des études classiques chez les jésuites du collège Sainte-Marie de Montréal. Son frère aîné, Louis Henry, et lui reprirent l’entreprise familiale après la mort de leur père en 1887. Noah Anthony partit pour la Colombie-Britannique deux ans après, en vue de participer à la courte ruée vers l’or de Rossland. Il décrirait ce voyage comme le premier de nombreux « efforts de prospection infructueux dans diverses parties du pays pendant quinze étés ». En 1891, il épousa Marie Joseph Lilia Paré, sœur de la femme de Louis Henry. Grâce au succès de la firme des deux frères à Mattawa, Noah Anthony put engager, une décennie plus tard, trois domestiques à demeure pour sa famille qui, à cette époque, comptait quatre enfants.

Les deux frères passèrent peu à peu du rôle de marchands prospères à celui de promoteurs miniers. En 1903, Alfred La Rose, forgeron et prospecteur à temps partiel, découvrit un filon d’argent le long du Temiskaming and Northern Ontario Railway [V. Jacob Lewis Englehart*], près du futur emplacement de Cobalt. En septembre, en rentrant chez lui à Hull (Gatineau), au Québec, La Rose alla à Mattawa et montra des échantillons à Noah Anthony. Peu après, ce dernier pressa son frère, alors à Montréal, de trouver La Rose et de lui parler. Nulle adresse en main, Louis Henry dut frapper à diverses portes à Hull ; il comprit qu’il avait repéré son homme à la vue d’échantillons de minerai sur une table. Ils conclurent finalement une entente selon laquelle les frères Timmins acquirent 25 % de la concession de La Rose (qui conservait une part de 25 %) pour 3 500 $. Noah Anthony et Louis Henry s’associèrent alors avec les personnes suivantes : John et Duncan McMartin, qui avaient commandité La Rose et possédaient l’autre moitié de la concession, et l’avocat David Alexander Dunlap, qui devint le cinquième membre du groupe plus tard appelé, par le Globe de Toronto, le « quintette La Rose ». (La Rose lui-même vendrait sa part de 25 % au groupe.) Un journaliste du Globe conclut en août 1905 : « Rossland était une théorie. […] Cobalt est un fait. » Il révéla que la première douzaine de livraisons de minerai de la mine avait rapporté 480 000 $ à ses propriétaires. Avec le temps, on extrairait de la mine 26 millions d’onces d’argent.

La singulière habileté de Noah Anthony à saisir les occasions se manifesta à l’automne de 1909, quand le prospecteur Benjamin Hollinger* localisa une veine d’or de plus de 1 000 pieds de longueur dans la région de Porcupine. Dès qu’il entendit les rumeurs de la découverte, Timmins quitta Montréal et se rendit au nord jusqu’à Haileybury, en Ontario, où il trouva le barman John (Jack) MacMahon, bailleur de fonds pour Hollinger. De sa propre initiative (ses associés soupçonnaient « que Porcupine recelait plus de piquants que de lingots », comme le rapporta Alexander Gray, journaliste du Globe), il négocia avec succès une option sur les titres de Hollinger, puis organisa une expédition dans la région de Porcupine. Pendant que Noah Anthony se préparait à retourner dans le nord, son frère lui téléphona et lui annonça sa décision de l’accompagner. Ils se frayèrent un chemin dans une région sauvage quasi impraticable, leurs chevaux défonçant à plusieurs reprises la glace des lacs. Le 1er janvier 1910, les hommes construisirent un camp rustique au site de Hollinger. Gray fit laconiquement observer que leur randonnée « n’était pas un itinéraire pour les novices ». Noah Anthony retourna à Haileybury plusieurs fois cet hiver-là et y embaucha comme agent Albert Thomas Budd. Ce dernier acheta tranquillement près d’une douzaine de concessions supplémentaires. Il avait suivi les instructions : renchérir sur les autres investisseurs potentiels en offrant des acomptes plus substantiels. Les McMartin et Dunlap se joignirent alors à l’entreprise. Quand les demandes de concessions d’autres personnes furent réglées, les cinq hommes formèrent la Canadian Mining and Finance Company Limited. Vint ensuite la constitution de la Hollinger Gold Mines Limited, dont Noah Anthony assuma la présidence.

Il fallut travailler pendant près de deux ans pour rendre la mine, qui rapporta moins de 15 000 $ la première année, pleinement opérationnelle. Entre-temps, le consortium dut soutenir financièrement un ensemble de commerces de détail et construire un hôtel pour assurer la stabilité de la collectivité. En 1911, Noah Anthony organisa la plus grande partie du territoire de la ville, puis Timmins fut constituée le 1er janvier 1912. Le groupe Hollinger, sous sa direction, finança des églises et un hôpital, créa des installations de logement et de loisirs pour les travailleurs, et fournit des services telles l’eau courante et l’électricité. Les estimations initiales de 330 000 $ pour l’achat des concessions de Hollinger et MacMahon conduiraient à près de 600 millions de dollars en production d’or jusqu’à la cessation des travaux souterrains en 1968. Au début du xxie siècle, la mine Hollinger générerait encore des rendements comme exploitation à ciel ouvert.

Tout en « évitant les feux de la publicité », selon le Canadian Mining Journal, Timmins s’engagea dans beaucoup d’autres entreprises, parfois infructueuses. En 1910, le gouvernement ontarien de sir James Pliny Whitney* rejeta sa demande de construction d’un tronçon de chemin de fer dans la région de Porcupine et, en 1924, le premier ministre George Howard Ferguson* bloqua sa tentative d’agrandir un moulin de bois à pâte qu’il avait acheté à James Arthur Little dans la région du lac Nipigon. Avec plus de succès, Timmins soutint financièrement des exploitations d’or et de cuivre dans tout le dominion, et investit dans des mines aussi éloignées qu’en Amérique du Sud. Il siégea également au conseil d’administration de plusieurs sociétés telles que les Mines Noranda Limitée et la Canadian Vickers Limited. Il vécut ses dernières années dans un manoir en pierre conçu pour lui par l’architecte John Smith Archibald, dans le prestigieux Westmount, sur l’île de Montréal.

À l’instar de plusieurs, Noah Anthony Timmins s’intéressait passionnément à l’exploitation des ressources naturelles du Bouclier canadien. Contrairement à la plupart, cependant, il parlait parfaitement le français et l’anglais, et se sentait aussi à l’aise dans les camps forestiers du nord que dans les clubs privés de Montréal. Manifestement, il s’en était « mis plein les poches à Cobalt », comme il le disait en 1935, mais ses succès ne provenaient pas seulement de la chance. Alfred La Rose découvrit de l’argent en 1903 ; Noah Anthony, lui, grâce à son sens des affaires solide, comprit la valeur des échantillons et incita Louis Henry à agir. Les relations commerciales des frères Timmins garantirent des prêts préliminaires des banques montréalaises, et Noah Anthony se montrait fortement persuasif dans les négociations d’ententes. Son éducation reçue à Mattawa s’avéra essentielle tant à Cobalt que dans la région de Porcupine, où il construisit des cabanes en bois rond et contribua au forage de puits principaux qui prouvèrent la présence de minerai exploitable. Selon le Globe, il n’hésitait pas à « hisser son sac à dos sur ses épaules et à suivre des sentiers boueux ». Après avoir subi une crise cardiaque, il mourut le 23 janvier 1936, pendant des vacances en Floride. La Gazette de Montréal conclut que Timmins « était toujours à l’affût de quelque nouvelle aventure dans le domaine des mines ou de la manufacture. […] C’était un bon perdant et un gagnant modeste. »

George Sheppard

Noah Anthony Timmins est l’auteur de « A reminiscent history », Canadian Mining Journal (Gardenvale [Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec]), 56 (1935) : 353–362.

BAC, R233-35-2, Ontario, dist. Renfrew Nord (114), sous-dist. Territoire non-organisé (M) : 43 ; R233-37-6, Ontario, dist. Nipissing (92), sous-dist. Mattawan (O1) : 3.— Charlie Angus et Brit Griffin, « The hammer and the fox », Northern Miner (Toronto), 27 janv. 2003.— Daily Press (Timmins, Ontario), 1985–2009, et plus précisément Karen Bachmann, « Noah Timmins left mark on city », 4 avril 2009 : A2 ; « Noah Timmins was “great mining magnate of Canada” », 25 févr. 2006 : C3.— Gazette (Montréal), 24 janv. 1936.— Globe, 13 oct. 1881 ; 2 août 1905 ; 15 janv., 27 juill. 1910 ; 18 mars 1911 ; 6 déc. 1924 ; 24 janv. 1936.— Globe and Mail, 22 sept. 1950, 20 juin 1963, 29 févr. 1968.— Mathew Horsman, « From general store, Timmins built fortune as mining giant », Financial Post (Toronto), 27 avril 1985 : 53.— Journal of Commerce (Montréal), 12 mai 1928.— New York Times, 24 janv. 1936.— Kerry Abel, Changing places : history, community, and identity in northeastern Ontario (Montréal et Kingston, Ontario, 2006).— Michael Barnes, Gold in the Porcupine ! (Cobalt, Ontario, 1975) ; Timmins : the Porcupine country (Erin, Ontario, 1991).— J. T. Fyles, « Geological setting of the Rossland mining camp », C.-B., Ministry of Energy, Mines and Petroleum Resources, Bull. (Victoria), no 74 (1984).— Mark Kuhlberg, In the power of the government : the rise and fall of newsprint in Ontario, 1894–1932 (Toronto et Buffalo, N.Y., 2015).— « Lode-gold deposits of British Columbia », J. D. Galloway, compil., C.-B., Dept. of Mines, Bull. (Victoria), no 1 (1932).— Doug Mackey, « The Mattawa Timmins family in perspective » : www.pastforward.ca/perspectives/columns/08_10_31.htm (consulté le 25 oct. 2017).— « Noah A. Timmins : the man and his times », Canadian Mining Journal, 57 (1936) : 65–66.— « Noah Timmins : the grand old man of Canadian mining », Quebec Heritage News (Lennoxville [Sherbrooke, Québec]), 3 (novembre 2004–décembre 2006), nos 1–2 : 6–7.— Réseau des rivières du patrimoine canadien, Comité de désignation patrimoniale de la rivière des Outaouais, Une étude de base pour la mise en candidature de la rivière des Outaouais au Réseau des rivières du patrimoine canadien ([Ottawa], 2005).— Steve Rogers, « Raking leaves : golden trinities » : raking-leaves.blogspot.ca/2012/04/golden-trinities.html (consulté le 25 oct. 2017).— Ken Timmins, « Timmins family tree 1800–1980 » (s.l.n.d. ; accessible à la Timmins Public Library).— J. G. Torlone, « The evolution of the city of Timmins : a single-industry community » (mémoire de m.a., Wilfrid Laurier Univ., Waterloo, Ontario, 1979).

Bibliographie générale

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George Sheppard, « TIMMINS, NOAH ANTHONY (Noé Antoine) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/timmins_noah_anthony_16F.html.

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Auteur de l'article:    George Sheppard
Titre de l'article:    TIMMINS, NOAH ANTHONY (Noé Antoine)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2023
Année de la révision:    2023
Date de consultation:    28 mars 2024