WHITE, GEORGE HARLOW, peintre, né vers 1817 à Londres, fils d’Elizabeth Harlow, une des sœurs aînées de l’artiste George Henry Harlow ; on ne connaît rien de certain au sujet de son père ; décédé célibataire le 18 décembre 1887 à la Charterhouse de Londres.
George Harlow White entra à l’une des écoles de la Royal Academy de Londres le 2 janvier 1836. Il donna pour adresse la Charterhouse, où sa mère était sous-gouvernante. Il était recommandé par Henry Sass ; il avait probablement étudié à son école, considérée comme préparatoire à l’académie. Malheureusement, il n’existe pas de documents concernant les progrès des étudiants de l’académie. Les premières œuvres qu’il exposa en Angleterre comprenaient des études de portrait, et certains indices laissent croire qu’il travailla comme illustrateur. Toutefois, conformément au goût profond de l’époque victorienne, il s’intéressa de plus en plus aux paysages pittoresques, et, de 1839 à 1871, il travailla dans cette tradition en Écosse, en Irlande, dans le pays de Galles et dans les comtés situés aux alentours de Londres.
Le 17 septembre 1871, le Prussian arrivait à Québec, en provenance de Liverpool, avec à son bord un certain « Geo H White, de sexe masculin, célibataire, âgé de 50 ans, manœuvre ». Le souvenir qu’il a laissé de son séjour de six ans au Canada est constitué presque entièrement de centaines de petits dessins au crayon et de quelques aquarelles, la plupart minutieusement datés, titrés et signés de sa main. On a affirmé qu’il avait acheté une ferme en friche dans le canton d’Oro, Ontario, mais aucune preuve documentaire ne vient confirmer cette assertion, bien que ses dessins indiquent que son pied-à-terre était bien dans ce canton et que Shanty Bay fut sa première adresse au Canada. Il vécut probablement avec George Street, un franc-tenancier d’Oro depuis 1871, qui eut aussi un domicile à Barrie à partir de 1875. Ses dessins et aquarelles révèlent que White concentra son activité dans le comté de Simcoe (cantons d’Oro et de Vespra, et Barrie) en 1873 et 1874, effectuant des visites estivales dans la région de Muskoka. En 1874 et 1875, il parcourut la région d’Owen Sound puis retourna dans celle de Muskoka où il produisit quelque 70 dessins dans la région de Huntsville. En 1876, il poussa ses pérégrinations jusqu’à Ottawa, Québec et la région comprise entre Montréal et le lac Ontario, puis, apparemment, dans l’Ouest canadien. Contrairement à ses autres œuvres, les dessins qu’il réalisa dans l’Ouest – une vingtaine au total – ne sont pas datés ni signés. Ils sont catalogués, dans la collection John Ross Robertson de la Metropolitan Toronto Library, sous des noms de lieux tels que rivière de la Paix et fort Dunvegan (Dunvegan, Alberta), Yellowhead, mont Robson, Savona’s Ferry (Savons), Kamloops, Lytton, Salmon Cove et rivière Skeena, en Colombie-Britannique. Même si le catalogue les a tous datés d’octobre 1876, il est hautement improbable que White ait pu visiter et dessiner tous ces endroits en un mois. Des études portant sur les forêts, les lacs, les arbres et la vie des pionniers dans les terres non défrichées, de même que des scènes de rues et du bord de la mer, intéressantes pour la topographie et l’histoire, constituent sa modeste contribution à la documentation iconographique du Canada au xixe siècle.
White fut élu membre dé l’Ontario Society of Artists en mars 1873 et continua d’exposer sous le patronage de cette société jusqu’en 1886. La majorité des œuvres qu’il soumit étaient des aquarelles sur des sujets britanniques et, à cet égard, il ne constituait pas une exception : le goût de l’époque victorienne, dans ses manifestations canadiennes, trouvait ses modèles en Grande-Bretagne, et le paysage pittoresque, avec ses sujets romantiques, était dominant dans les expositions canadiennes. White fut aussi un exposant prolifique de l’Association des beaux-arts de Montréal (musée des beaux-arts de Montréal) et de l’Académie canadienne des arts (devenue, le 19 août 1880, l’Académie royale canadienne des arts), même après son retour en Angleterre au cours de l’année 1877 ; le 18 septembre de cette année-là, il était accepté comme « poor brother » (vieillard assisté) à la Charterhouse, à Londres, sur la recommandation de lord Chelmsford. En 1880, lors de la première réunion annuelle de l’Académie canadienne des arts, Lucius Richard O’Brien*, de Shanty Bay, fut élu premier président et White membre honoraire non résidant.
White apporta avec lui la tradition anglaise du dessin et de la peinture exécutés en observateur amoureux de la nature. Son expérience canadienne n’amena pas de modifications notables dans son style et il continua de représenter des paysages de Grande-Bretagne dans ses principales peintures, sans excepter celle qu’il soumit pour l’obtention du diplôme de membre de l’Académie royale canadienne des arts, The River Conway, North Wales, datée de 1885. John William Harrell Watts*, premier conservateur de la Galerie nationale du Canada, l’avait « rencontré à l’époque de l’Exposition coloniale [Londres, 1886] et trouvai[t] qu’il était un bon vieux gentleman plein de bonhomie ».
On peut trouver dans Harper, Early painters and engravers, une liste des établissements qui conservent des œuvres de George Harlow White. Les APC, l’Art Gallery of Hamilton (Hamilton, Ontario) et diverses collections privées possèdent d’autres œuvres du peintre. [f. k. s.]
Agnes Etherington Art Centre, Queen’s Univ. (Kingston, Ontario), G. Harlow White corr. and catalogue raisonné records.— Musée des beaux-arts de Montréal, Bibliothèque de référence, ms Watts.— Art Gallery of Ontario : the Canadian collection (Toronto, 1970).— La Galerie nationale du Canada, Catalogue of paintings and sculpture, R. H. Hubbard, édit. (3 vol., Ottawa et Toronto, 1957–1960), III.— George Harlow White, rca, 1817–1887 [...], F. K. Smith, compil. ([Kingston, 1975]).— Landmarks of Canada ; what art has done for Canadian history [...] (2 vol., Toronto, 1917–1921 ; réimpr. en 1 vol., 1967), 1.— A. H. Robson, Canadian landscape painters (Toronto, 1932).— F. K. Smith, « A Victorian artist in Canada : George Harlow White, RCA, 1817–1887 », Canadian Collector (Toronto), 12 (1977), no 2 : 40–43.
Frances K. Smith, « WHITE, GEORGE HARLOW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 15 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/white_george_harlow_11F.html.
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Auteur de l'article: | Frances K. Smith |
Titre de l'article: | WHITE, GEORGE HARLOW |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 15 oct. 2024 |