WINNINNEWAYCAPPO (Captain Jecob), agent indien (leading Indian), probablement de la nation crise, décédé à l’automne de 1799 dans le district de Martin Falls (Ontario).
Winninnewaycappo – connu, par les trafiquants de la Hudson’s Bay Company, sous le nom de Captain Jecob – paraît pour la première fois au fort Albany (Fort Albany, Ontario) pour y échanger des fourrures, à l’automne de 1769. Par la suite, il fut l’un des premiers arrivés au poste, à chaque mois de mai, descendant en canot la rivière Albany à partir de son territoire de chasse aux environs des lacs Eabamet et Makokibatan. Il semble que son influence atteignit son apogée pendant les années 1771 à 1784, alors que le nombre de ses canots de traite varia de 5 à 11, et que celui de ses gens s’éleva à 31.
À titre d’agent indien, Jecob rendit de précieux services aux trafiquants de la Hudson’s Bay Company sur la côte [V. Matonabbee ; Wapinesiw]. Excellente source de renseignements sur ce qui se passait dans l’arrière-pays du fort Albany, il se faisait aussi le promoteur des intérêts de la compagnie parmi les Indiens de l’intérieur des terres, au delà du poste de Gloucester House (lac Washi, Ontario). En 1777, il proposa de « rassembler des Indiens pour descendre au [fort] Albany » et, l’année suivante, au mois d’août, il avironna jusqu’à Gloucester House en compagnie d’un autre agent indien, Newaukeshickwab, et de 11 canots. Ravitaillant en esturgeons, caribous et oies sauvages ce poste nouvellement établi, Jecob joua un rôle décisif quant à la subsistance des hommes de la compagnie, qui tentaient de vivre à même les ressources de la région. En 1778, il avertit John Kipling, chef de poste à Gloucester House, que « Metawiss et son groupe [... devaient] venir ici pendant l’hiver pour [les] tuer ». Bien que cette attaque n’eût pas lieu, le rapport de Jecob est une indication de son alliance (non officielle, il est vrai) avec la Hudson’s Bay Company.
Jecob était aussi un chaman doué de grands pouvoirs qui entrait en communication avec les esprits de la forêt. En 1786, il se brouilla avec Assup, un autre chaman que l’on « considérait comme un dieu », quand un des fils d’Assup abandonna une fille de Jecob. Elle fut trouvée « dans les bois, presque nue et gelée à mort ». Jecob jura de se venger : quatre ans plus tard, Assup fut « presque mis en pièces par un ours noir » – les ours agissant souvent sous l’influence des chamans.
En 1799, Jecob faisait la traite à Martin Falls. En mai 1800, des membres de sa famille, voyageant dans cinq canots, apportèrent la nouvelle qu’il était mort « l’automne précédent ». A. Martin Falls, Jacob Corrigal qualifia sa mort de « grande perte ».
HBC Arch., B.3/a/62–65 ; B.78/a/2–4, 6–8, 13, 16–18, 21 ; B.123/a/5–6.
James R. Stevens, « WINNINNEWAYCAPPO (Captain Jecob) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/winninnewaycappo_4F.html.
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Auteur de l'article: | James R. Stevens |
Titre de l'article: | WINNINNEWAYCAPPO (Captain Jecob) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 3 déc. 2024 |