GUILLOT, dit Larose, FRANÇOIS, soldat, marchand, capitaine de milice, né le 25 décembre 1727 à Asnelles (dép. du Calvados, France), fils de Jacques Guillot et de Marguerite Loiseleur ; il épousa Marie Létourneau, née Rateau, le 25 juillet 1763 à Québec ; décédé avant 1785, probablement aux États-Unis.

François Guillot, dit Larose, serait arrivé au Canada en 1740 comme soldat, puis se serait établi à Québec comme marchand après la Conquête. En 1767, il s’installe à Rivière-du-Loup (Louiseville) où il devient bailli, puis, également, capitaine de milice. En 1774, il cède le bail d’un moulin qu’il avait acquis quatre ans plus tôt des ursulines de Trois-Rivières.

Avant tout homme d’affaires, Guillot mise sur les possibilités qu’offre l’invasion américaine de 1775, d’autant plus que la majorité de ses concitoyens sont gagnés à cette cause. Dès l’arrivée des Américains à Trois-Rivières, il laisse percer ses sympathies. Le 4 décembre 1775, Conrad Gugy, propriétaire de plusieurs seigneuries dans la région, est lavé de l’accusation portée contre lui par Guillot de menacer de faire fouetter les Canadiens sympathiques aux rebelles.

Au début de mai 1776, François Guillot et un compagnon, Pierre Dupaul, se joignent aux troupes américaines qui viennent de lever le siège de Québec et à celles qui évacuent Trois-Rivières, et les accompagnent à Sorel, où arrivent bientôt des renforts venus de la Nouvelle-Angleterre. Au début de juin, tous deux participent aux préparatifs de l’attaque contre Trois-Rivières, conçue pour reprendre la ville et enrayer l’avance des troupes britanniques. Un régiment, commandé par le général de brigade William Thompson, traverse le fleuve et met pied à terre à Pointe-du-Lac dans la nuit du 7 juin. François Guillot sert de guide et conduit Thompson au domicile d’un habitant de l’endroit, Antoine Gautier, à qui on demande de conduire la force aux portes de Trois-Rivières. Gautier semble se prêter de bonne grâce à cet ordre, conseille au général Thompson de ne pas s’aventurer par le chemin du roi, semé d’éclaireurs, et suggère de passer par les bois de Sainte-Marguerite et la région des forges du Saint-Maurice. Mais il dépêche en même temps sa femme auprès du capitaine de milice Landron, qui se rend à Trois-Rivières avertir la garnison locale et lui permettre de se préparer à l’attaque. Entre temps, l’armée de Guy Carleton* atteint Trois-Rivières.

Après un combat au cours duquel les Américains perdent plus de 500 officiers et soldats, tués ou blessés, Thompson est fait prisonnier. François Guillot revient à Sorel avec ce qui reste de la petite armée, puis il gagne Chambly, Saint-Jean, l’île aux Noix. Selon l’historien François-Xavier Garneau*, il obtint le commandement d’une compagnie de « braves canadiens-français », sous les ordres du colonel Moses Hazen*, et combattit dans la région du fleuve Hudson.

Par la suite, on perd sa trace. Il semble qu’il mourut aux États-Unis, mais on ignore où et quand. Peut-être était-il décédé lorsque les administrateurs de sa succession, Alexander Davison et John Lees*, firent annoncer, dans la Gazette de Québec du 13 août 1778, que ses propriétés étaient à vendre en vertu d’une ordonnance de la Cour des plaids communs. Il l’était en tout cas en 1785, puisque, le 20 janvier de cette année-là, sa veuve se remaria en troisièmes noces avec Augustin Sicard, de Rivière-du-Loup.

Raymond Douville

AD, Calvados (Cæn), État civil, Asnelles, 25 déc. 1727.— ANQ-MBF. Greffe de J.-B. Badeaux, passim ; Greffe de Benoît LeRoy, passim.— Invasion du Canada (Verreau).— La Gazette de Québec, 8 sept. 1768, 7 sept. 1769, 4 oct. 1770.— J.-E. Bellemare, Histoire de Nicolet, 1669–1924 (Arthabaska, Québec, 1924).— Lanetot, Le Canada et la Révolution américaine, 162s.— Germain Lesage, Histoire de Louiseville, 1665–1960 (Louiseville, Québec, 1961).— J. [-P.]-A. Maurault, Histoire des Abénakis, depuis 1605 jusqu’à nos jours ([Sorel, Québec], 1866).— Raymond Douville, La dette des États-Unis envers les ursulines de Trois-Rivières, Cahiers des Dix, 22 (1957) : 137–162.— J.-J. Lefebvre, Les Canadiens-français et la Révolution américaine, Soc. historique franco-américaine, Bull. (Boston), 1946–1947, 50–71.— Riclès [Richard Lessard], François Guillot, dit Larose, L’Écho de Saint-Justin (Louiseville), 11 juin 1936 :1.

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Raymond Douville, « GUILLOT, dit Larose, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/guillot_francois_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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