PRESSART, COLOMBAN-SÉBASTIEN, prêtre, supérieur, grand vicaire, né au Faouët (dép. du Morbihan, France) le 30 septembre 1723, fils de François Pressart, marchand, et d’Angélique Lorans, décédé à Québec le 27 octobre 1777.

Colomban-Sébastien Pressart étudia au collège diocésain de Quimper et y reçut la tonsure ; on lui conféra ensuite les ordres mineurs et la prêtrise à Paris, le 23 décembre 1747. Il arriva au Canada au cours de l’été de 1748, avec Christophe de Lalane, un directeur du séminaire des Missions étrangères envoyé provisoirement à Québec comme supérieur, et fut bientôt admis au conseil du séminaire, nommé l’un des directeurs du petit séminaire (1748–1750), puis du grand séminaire (1750–1752). Il exerça alors les fonctions de procureur (1752–1756), assisté de Joseph-André-Mathurin Jacrau. Le supérieur, François Sorbier de Villars, devant repasser en France pour s’occuper des affaires du séminaire, les directeurs de Paris nommèrent Pressart pour le remplacer le 26 avril 1756, mandat qui fut renouvelé en 1759. Il eut donc la charge de la maison durant les années pénibles de la guerre et du siège de Québec. Durant l’été de 1759, avant les bombardements, les abbés Pressart et Henri-François Gravé* de La Rive, avec quelques élèves des classes avancées, se réfugièrent à Montréal chez les sulpiciens. Pressart y enseigna la théologie et revint à Québec l’été suivant.

En 1762, son mandat de supérieur prit fin et il fut remplacé par Urbain Boiret. Le nombre d’étudiants en théologie étant très faible, Pressart reprit, selon toute apparence, la charge de procureur, assisté encore de Jacrau, devenu valétudinaire. C’était la période des restaurations et la besogne était vaste et lourde, tant au séminaire que dans les fermes et moulins de ses seigneuries. Le petit séminaire rouvrit ses portes en 1765 et il fallut prévoir des salles de classe, tout en accueillant aussi des externes, les jésuites devant abandonner tout espoir de reprendre l’enseignement classique. Cette nouvelle orientation de l’institution reçut l’approbation du séminaire de Paris, qui gardait un certain droit de regard sur les activités de celui de Québec, bien que le gouverneur Murray ne voulut plus accepter d’ingérence étrangère. Pressart, qui, de 1768 à sa mort, porta le titre de « premier assistant » du supérieur, démissionna librement de la procure le 1er juin 1770, pour assumer la direction du grand séminaire jusqu’en 1772. Durant l’exercice de ces diverses charges et même après, il a dû continuer d’enseigner, ce que ses lettres de grand vicaire, émises le 18 octobre 1774, laissent entendre, Mgr Briand l’appelant « professeur de théologie au séminaire de Québec ». Mais les santés s’usaient vite dans ces temps-là et l’on devenait vieillard à 60 ans. Durant le siège de Québec par les Américains (décembre 1775–mai 1776), Pressart subit « une attaque d’apoplexie et de paralysie » qui le laissa très affaibli. Dès la levée du siège, il obtint une chambre à l’Hôpital Général et y fit plusieurs séjours prolongés, ponctués d’attaques d’angine de poitrine, tout probablement. Il mourut au matin du 27 octobre 1777.

Pressart avait-il des connaissances juridiques ? Il aida, en tout cas, Jacrau à rédiger un abrégé de la Coutume de Paris. Cet abrégé, demandé par le gouverneur Guy Carleton* aux prêtres du séminaire de Québec en 1768, servit de base de travail pour la rédaction de l’un des cinq fascicules connus au Canada sous le nom d’ « Extrait des Messieurs », publiés à Londres en 1772 et 1773 sous différents titres anglais. L’ancien procureur général de la province, Francis Maseres*, qui avait été chargé de surveiller la publication de ces fascicules, semble avoir apprécié le travail des prêtres du séminaire : dans sa correspondance, il exprime son admiration pour le « savant Mr. Jacrau [...] et le très intelligent Mr. Pressart [...] ».

Honorius Provost

AHGQ, Communauté, Journal, II.— ASQ, Lettres, M, 160 : P, 120 ; R, 15 ; mss, 12, ff.16, 28, 36, 38 ; Séminaire, 3 : 106–117.— Le séminaire de Québec (Provost), 450.— Philéas Gagnon, Essai de bibliographie canadienne [...] (2 vol., Québec et Montréal, 1895–1913), I : 2s.— A.-H. Grosselin, L’Église du Canada après la Conquête, I.— O’ Reilly, Mgr de Saint-Vallier et l’Hôpital Général.— M. Trudel, L’Église canadienne, II.— Albert David, Les spiritains dans l’Amérique septentrionale au xviiie siècle, BRH, XXXV (1929) :318.— Leland, François-Joseph Cugnet, Revue de l’université Laval, XVII :448–456, 820–834.— P.-G. Roy, L’Extrait des Messieurs, BRH, III (1897) : 78.

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Honorius Provost, « PRESSART, COLOMBAN-SÉBASTIEN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/pressart_colomban_sebastien_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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