LA MOTTE DE LUCIÈRE, DOMINIQUE, compagnon d’exploration de Cavelier de La Salle, commandant du fort Conti, à Niagara, capitaine suppléant des gardes des fermes du roi, issu de famille noble, né en 1636 à Vernix (Normandie) de Jean de La Motte et de Clémence de Badon, décédé à Montréal le 18 septembre 1700.

En 1678, il accepte de suivre La Salle en Nouvelle-France et lui prête 1 374#. Il s’embarque avec lui à La Rochelle le 21 juillet, et arrive à Québec le 15 septembre. La Salle le charge de conduire ses gens et ses effets à Ville-Marie, puis à Cataracoui. La Motte repart le 18 novembre de cet endroit pour aller choisir l’emplacement du fort Conti sur la rivière Niagara. Après avoir traversé mille dangers, il entre dans la rivière le 6 décembre. Le lendemain, il visite le grand saut, « le plus grand qui soit au monde », écrit Hennepin* qui l’accompagne. Les deux voyageurs ont pour mission de faire accepter par les Tsonnontouans la construction d’un fort sur la rivière et de la grande barque que La Salle avait commandée. Les Iroquois ne disent ni oui ni non. Cependant, peu de temps après, La Salle étant parvenu à convaincre les Indiens, les charpentiers se mettent à l’œuvre pour construire le Griffon.

La Motte ne peut demeurer longtemps sur les chantiers. Menacé de perdre la vue, il revient à Montréal. Il y épouse, le 24 décembre 1680, Alixe de La Feuillée, veuve de Louis Des Granges de Mauprée. Il habite rue Notre-Dame. La Motte ne jouit pas longtemps de l’estime de La Salle puisque l’ombrageux explorateur le range, en 1682, au nombre de ses innombrables persécuteurs réels ou imaginaires, l’accusant d’avoir tout mis en œuvre, au temps de l’expédition de la rivière Niagara, pour lui enlever ses employés.

Le 26 juillet 1683, La Motte demande et obtient là seigneurie abandonnée de Lussaudière. L’année suivante, il achète un terrain rue Saint-Jacques, voisin de chez-lui. Il fait agrandir sa demeure en 1691, pour en louer une partie à Alphonse Tonty*, puis à Mme de Lamothe Cadillac.

Cependant, il vit dans la pauvreté et, en 1697, il reconnaît devoir aux Sulpiciens la somme de 1 092#. Le 9 juillet 1699, il rend foi et hommage pour son fief de Lussière (Lucière) et il est nommé, en octobre, capitaine-commandant suppléant des gardes des fermes du roi pour le gouvernement de Montréal, au traitement de 400# par année. Il meurt le 18 septembre 1700, deux mois avant son épouse.

On l’a confondu avec plusieurs homonymes dont, notamment, Pierre Lamotte de Saint-Paul et Louis de La Rue, chevalier de La Motte.

Léopold Lamontagne

Découvertes et Établissements des Français (Margry), I : passim ; II : 7–10, 229s.— Royal Fort Frontenac (Preston et Lamontagne), 34, 476.— Louis Hennepin, Voyage ou nouvelle découverte dun très grand pays [...] (Amsterdam, 1704), 72–91.— Philéas Gagnon, Noms propres au Canada-Français [...], BRH, XV (1909) : 55.— Les La Mothe du Régime français, BRH, XL (1934) : 49–54.— Charles de La Roncière, Le Père de la Louisiane, Cavelier de La Salle (Tours, 1936), 26–29.— Léon Lemonnier, Cavelier de La Salle et lExploration du Mississippi (Paris, 1942), 74–79.— É.-Z. Massicotte, Les Actes de foi et hommage conservés à Montréal, BRH, XXVI (1920) : 94 ; Dominique de La Motte, sieur de Lucière, BRH, XXVII (1921) : 189 ; Le Travail des enfants, à Montréal, au XVIIe siècle, BRH, XXII (1916) : 57.— Parkman, La Salle and the discovery of the great west, 116s., 123–129.— Sulte, Mélanges historiques (Malchelosse), VIII : 98s.— Roger Viau, Cavelier de La Salle (s. l., 1960), 46–49.

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Léopold Lamontagne, « LA MOTTE DE LUCIÈRE, DOMINIQUE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/la_motte_de_luciere_dominique_1F.html.

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Titre de l'article:    LA MOTTE DE LUCIÈRE, DOMINIQUE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    6 déc. 2024