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CORMACK, WILLIAM EPPES (Epps), explorateur, entrepreneur, philanthrope, agronome et auteur, né le 5 mai 1796 à St John’s, Terre-Neuve, second des quatre enfants d’Alexander Cormack, décédé célibataire le 30 avril 1868 à New Westminster, Colombie-Britannique.
William Eppes Cormack était le fils d’un marchand écossais arrivé à St John’s vers 1783, alors qu’il était l’un des associés de la Hart, Eppes, and Company, société qui faisait principalement le commerce du bois de construction et de diverses fournitures avec Québec et les Antilles. Sa mère était une des filles de William Eppes, commissaire adjoint et marchand à St John’s. Après 1805, la famille déménagea en Écosse ; William étudia aux universités de Glasgow et d’Édimbourg et il obtint une maîtrise ès arts de cette dernière. À Édimbourg, il fut fortement influencé par le professeur Robert Jameson qui lui donna le goût de l’histoire naturelle, particulièrement dans les domaines de la botanique, de la géologie et de la minéralogie, et qui devait lui servir de conseiller et de mentor au cours de sa fructueuse carrière d’explorateur et de collectionneur scientifique.
Cormack quitta l’Écosse vers 1818 pour conduire un groupe d’émigrants écossais à l’Île-du-Prince-Édouard où ils s’installèrent sur les bords de la rivière Hunter, près de Charlottetown ; à cet endroit, il fut agent des terres pour le compte de David Rennie, un marchand de Glasgow. D’un tempérament nerveux et énergique, il pouvait rarement se satisfaire d’une seule occupation ou demeurer longtemps à la même place. À la fin de 1821 ou au début de 1822, il retourna à St John’s où sa famille possédait des biens et des intérêts commerciaux. John Peyton, de Twillingate, le décrivit à cette époque comme un homme de haute taille, souple, énergique et d’une grande endurance.
Quelques mois plus tard, Cormack décida d’entreprendre ce qu’aucun Européen n’avait tenté d’accomplir avant lui : l’exploration de l’intérieur de Terre-Neuve. Malgré plus de trois siècles de présence anglaise dans l’île, seul le littoral était peuplé en 1822, tandis que les régions intérieures étaient pratiquement inconnues. Cormack poursuivait trois buts : satisfaire sa curiosité au sujet de l’intérieur du pays et de ses ressources, donner un nouvel essor à la colonisation en ouvrant l’arrière-pays et établir des rapports amicaux avec les Béothuks ou « Red Indians » qui habitaient encore ces régions.
L’opposition du gouverneur Charles Hamilton* à l’expédition fit que son aide de camp, le magistrat Charles Fox Bennett*, qui s’était porté volontaire avec enthousiasme, ne put se joindre à Cormack. Celui-ci eut pour seul compagnon Joseph Sylvester*, un jeune chasseur micmac de la baie d’Espoir. Durant le mois de juillet 1822, Cormack et Sylvester s’entraînèrent en vue de la traversée de l’île ; ils franchirent, à pied, les 150 milles séparant St John’s de Placentia et revinrent par les baies de la Trinité et de la Conception. Cette tentative apprit à Cormack qu’il pouvait se fier à son compagnon (et apprit probablement à Sylvester qu’il pouvait avoir confiance en Cormack) ; elle lui indiqua l’équipement dont il avait besoin et le persuada que le moment le plus propice à l’expédition serait le début de l’automne, moment de l’année où l’on peut se nourrir le plus facilement des produits de la nature. Ils allaient traverser Terre-Neuve en ligne droite par le centre de l’île, depuis la baie de la Trinité sur la côte est jusqu’à la baie de Saint-Georges sur la côte ouest.
Le 30 août, munis d’un équipement léger, Cormack et Sylvester se mirent en route. Ils se rendirent en bateau de St John’s à Bonaventure, village de pêcheurs situé du côté ouest de la baie de la Trinité, près de l’actuel New Bonaventure, et de là, le 3 septembre, remontèrent le bras nord du détroit de Random. Le 5 septembre au matin, Cormack et son guide s’enfoncèrent dans les épaisses forêts de l’intérieur en entreprenant l’escalade des montagnes du littoral. Ils avançaient lentement et péniblement à cause de la végétation dense, de la chaleur accablante et des mouches. En moins de cinq jours, le paysage changea d’aspect et ils virent des marais et des rochers dénudés en grand nombre. Après avoir franchi la rivière Clode Sound, ils observèrent que le terrain commençait à s’élever de nouveau et ils se trouvèrent bientôt sur une immense crête de granit dont le point culminant, « The Look Out », offrait aux voyageurs une dernière vue de la côte ; à l’ouest, nota Cormack, « l’intérieur mystérieux s’étalait sous nos yeux, un paysage sans limites, un tapis émeraude ; un vaste bassin ». L’expédition allait s’avérer longue et dangereuse, mais l’enthousiasme des voyageurs, au début, était soutenu par la richesse des fruits sauvages et l’abondance du gibier. Ayant épuisé leurs provisions, ils résolurent d’assurer eux-mêmes leur subsistance à la façon des Indiens et, le 11 septembre, ils quittèrent les hauteurs de la crête pour se diriger vers le centre est de l’île.
Ils traversèrent alors une région où le sol était composé en grande partie d’une belle tourbe noire et compacte, recouverte d’une herbe raide ; il s’agissait de vastes plaines (Cormack les appelait des « savanes ») qui s’étendaient vers le nord et le sud, interrompues par des cours d’eau et des lacs souvent bordés d’arbres. Il leur fallut un mois de labeur pour franchir ce secteur ; ils durent faire de nombreux crochets pour contourner les nappes d’eau et parfois construire des radeaux de fortune afin de traverser les lacs plus vastes. Ils devaient parcourir jour après jour une distance de 20 à 30 milles pour progresser de cinq à sept milles vers l’ouest. Comme on peut le constater en lisant son carnet de voyage, publié par la suite sous le titre de Narrative, Cormack nota avec soin et précision, après chaque journée de voyage, ses observations concernant les conditions atmosphériques, le sol, la flore et la faune. Dans tout ce territoire, ils n’aperçurent qu’une seule montagne : un pic granitique qui se dressait solitaire au milieu de la plaine dans toute sa splendeur et que Cormack baptisa mont Sylvester en l’honneur de son compagnon.
Au début d’octobre, ils avaient atteint le centre de l’île et le paysage prit un nouvel aspect : ils se trouvaient devant une chaîne de montagnes que Cormack appela les montagnes de Jameson (maintenant les monts Jamieson) du nom de son professeur à Édimbourg. Ils arrivèrent bientôt à l’étang Pipestone – que Cormack appela lac Serpentine – près du point de rencontre le plus à l’est des routes suivies par les Micmacs pour aller de l’ouest à la baie d’Espoir. Sylvester proposa de renoncer à l’expédition et de prendre la direction sud vers la baie d’Espoir. Cormack craignait que l’hiver les surprenne avant qu’ils n’aient atteint la côte ouest, mais il décida d’aller de l’avant ; il conclut une nouvelle entente avec son guide en lui promettant, notamment, des vivres et une croisière en Europe, puis ils reprirent leur marche vers l’ouest.
Ils parcoururent ensuite une région où les montagnes se succédaient de façon irrégulière et le carnet de voyage de Cormack s’enrichit de nombreuses observations sur les diverses formations géologiques. Alors qu’il contemplait un des lacs situés entre les montagnes, Cormack repéra le camp d’un Indien ; il s’agissait d’un Montagnais nommé James John qui, pour la seconde fois, était venu du Labrador avec sa femme micmaque pour passer la saison de la chasse à Terre-Neuve. Les voyageurs passèrent une divertissante soirée au camp ; l’Indienne, à la demande de Cormack, chanta plusieurs chansons dans sa langue, et Sylvester étonna ses hôtes en leur racontant ce qu’il avait vu à St John’s. Le Montagnais leur apprit que le territoire des Béothuks était tout près mais que ceux-ci, en cette saison, se trouvaient probablement bien plus au nord, au lac Red Indian. Il leur dit également qu’ils pouvaient atteindre la baie de Saint-Georges en deux semaines de marche s’ils connaissaient la meilleure façon de s’y rendre. Après une journée de repos, Cormack et Sylvester poursuivirent leur voyage.
Le 16 octobre, ils constatèrent à leur réveil que le sol était recouvert de trois pieds de neige. Le gibier étant leur moyen de subsistance et l’hiver approchant rapidement, Cormack était plus que jamais impatient de presser le pas au risque d’épuiser l’énergie qui leur restait. Deux jours plus tard, ils se remirent en route à la faveur d’un dégel et, cette journée-là, ils arrivèrent à un campement de chasseurs micmacs où ils furent encore une fois accueillis avec cordialité. Ces Micmacs appartenaient à une bande de quelque 150 Indiens dont le territoire couvrait les régions du centre sud et du sud-ouest de l’intérieur. Ils expliquèrent à Cormack que l’intérieur de l’île était réparti entre leur tribu, un groupe plus restreint de Montagnais du Labrador et les Béothuks. Ils affirmèrent eux aussi à Cormack qu’il ne devait pas s’attendre à trouver les Béothuks si loin dans le sud à cette période de l’année.
Reprenant leur expédition le 21 octobre, les voyageurs traversèrent une région montagneuse où leur marche était ralentie par d’épaisses broussailles, des étangs gelés et une neige épaisse. De plus, le gibier à plumes avait disparu. Cormack sentait que ses forces déclinaient et « qu’elles ne [pourraient] pas obéir à la volonté et traîner la carcasse plus longtemps que deux semaines ». Le 29 octobre, ils trouvèrent un autre campement de huit Micmacs. Comme ils étaient encore à cinq jours de marche de la côte, Cormack engagea deux Indiens pour les accompagner durant la dernière étape du voyage. En arrivant au sommet d’une arête neigeuse, le 1er novembre au soir, Cormack vit enfin la baie de Saint-Georges. Presque à bout de forces, il dévala la pente abrupte en suivant le cours du ruisseau Flat Bay et, le 4 novembre, il atteignit les établissements jersiais et anglais de la côte. Quelques jours plus tard, il fit ses adieux à Sylvester qui désirait passer l’hiver sur le littoral avec ceux de sa race.
Comme tous les navires de l’Europe et de la colonie avaient quitté la côte ouest depuis un mois, Cormack prit dix jours de repos à Saint-Georges puis il entreprit de suivre le littoral vers le sud, allant à pied ou en embarcation d’un village de pêcheurs à l’autre, avec l’espoir d’atteindre la baie de Fortune et de s’embarquer sur l’un des navires des grandes compagnies avant qu’ils n’aient tous pris la mer en vue de gagner l’Europe pour la saison hivernale. Le 16 décembre, après « une expédition de quatre mois d’efforts, de plaisirs, de peines et d’inquiétudes », Cormack s’embarqua à Little Bay, baie de Fortune, et il arriva à Dartmouth, en Angleterre, le 10 février 1823.
Cormack n’avait atteint qu’un objectif sur les trois qu’il s’était fixés au départ : l’étude géographique de l’intérieur. Il avait exploré et décrit cette région de l’île avec une précision qu’aucun voyageur ne parvint à égaler par la suite ; parmi les récits de voyage se rapportant à Terre-Neuve, il est indiscutable que son Narrative est le classique du genre. Il avait fait, dans le domaine de la botanique, les observations les plus importantes depuis celles de sir Joseph Banks* en 1766 et, en ce qui concerne la minéralogie et la géologie, il avait ouvert la voie aux travaux qui furent effectués par Joseph Beete Jukes en 1840 et aux études géologiques menées à Terre-Neuve, en 1864, par Alexander Murray* et James Patrick Howley afin de compléter les travaux de William Edmond Logan*. Cormack avait échoué, toutefois, dans la poursuite des deux autres objectifs. Il fallut attendre presque un siècle avant que le chemin de fer, les routes et la colonisation ne permettent l’accès à l’intérieur de l’île. Lorsque J. G. Millais, célèbre lui aussi pour avoir exploré l’intérieur, publia en 1907 Newfoundland and its untrodden ways, il est certain que ce titre était bien choisi car, à l’exception de Grand Falls, l’île ne comptait, après quatre siècles de colonisation européenne, aucune ville de quelque importance dont les habitants ne pouvaient apercevoir la mer ou bien en respirer l’odeur. Enfin, Cormack n’était pas arrivé à prendre contact avec les Béothuks, mais il allait poursuivre ses efforts en vue d’atteindre cet objectif.
Il passa l’hiver puis le printemps de 1823 en Écosse où le professeur Jameson examina et l’aida à identifier les fragments de pierre qu’il avait ramenés de Terre-Neuve. Le 22 juillet, Cormack écrivit à lord Bathurst, le ministre des Colonies, en lui faisant parvenir un croquis de l’intérieur de l’île et quelques notes sur la route qu’il avait suivie ; il soulignait en particulier la condition dans laquelle se trouvaient les Béothuks et il exprimait son intention de mener d’autres recherches sur ce sujet et d’étudier plus à fond les ressources naturelles de la colonie. Aucune réponse à cette lettre n’a été retrouvée. Quelques jours plus tard, il s’embarqua pour St John’s.
Jusqu’à la fin de la décennie, Cormack demeura la plupart du temps dans cette ville où, en 1825, s’étant associé à John Thompson, un marchand originaire de Greenock, en Écosse, il fit le commerce du bois et des produits alimentaires avec le Canada. Durant ses loisirs, il étudia la flore coloniale et il envoya des spécimens de plantes à la Linnean Society ; il écrivit une monographie sur les pêcheries britanniques et françaises en Amérique ; il participa au débat relatif à la question du gouvernement représentatif [V. Laurence O’Brien ; Brooking] et, avant tout, il fit de nouvelles tentatives pour entrer en contact avec les survivants de la tribu des Béothuks. Le 2 octobre 1827, il fonda la Beothic Institution en vue de se mettre en rapport avec les « Red Indians » ; cette société groupait des personnages éminents de la communauté terre-neuvienne ainsi que le professeur Jameson, John Barrow, secrétaire de l’Amirauté, et John Inglis*, évêque anglican de la Nouvelle-Écosse. Président et trésorier, Cormack travailla inlassablement à la réalisation des projets de l’organisme. Ses efforts lui permirent finalement de mener une seconde expédition à l’intérieur de l’île en 1827.
En compagnie de trois Indiens, un Abénaquis du Canada, un Montagnais du Labrador et un jeune Micmac de l’île, Cormack quitta St John’s par bateau à la mi-septembre. Le mauvais temps les empêcha d’obliquer au nord à l’endroit prévu, White Bay, et ils ne purent s’engager vers l’intérieur que le 31 octobre, à l’embouchure de la rivière des Exploits, à la baie Notre-Dame. Après avoir parcouru quelque 200 milles dans l’intérieur en 30 jours, ils revinrent épuisés de leur voyage. Dans un passage émouvant, Cormack raconta comment ils avaient découvert, au lac Red Indian, la principale résidence d’hiver des Béothuks, qui n’était plus qu’un lieu désert. Parmi les ruines du campement, reposant dans un des tombeaux de bois, ils avaient trouvé le squelette de Mary March [Waunathoake*]. Ils n’avaient rencontré aucun Béothuk, mais, au Grand Lac de la baie Badger, ils avaient découvert des traces, et Cormack était convaincu qu’une bande appartenant à cette tribu infortunée et vouée à l’extinction était passée par là, l’année précédente, avec deux canots.
Dès lors, il consacra tous ses efforts à la recherche de ces survivants. Il estimait que la présence d’Européens au sein d’une expédition pouvait restreindre les chances d’établir des rapports amicaux avec la tribu ; aussi, s’adjoignant des Montagnais et des Micmacs en qui il avait confiance, il organisa, sous le patronage de la Beothic Institution, deux autres voyages de recherche dans les régions inexplorées du nord de l’île. Ses espoirs étaient avivés par le fait que trois femmes béothuks avaient été capturées par un groupe de trafiquants de fourrures en 1827, mais les deux expéditions ne permirent pas de découvrir la tribu. Cependant, Cormack ne cessa jamais d’approfondir la culture de ces Indiens : il rassembla, au profit de la Beothic Institution, un grand nombre d’objets qui leur étaient propres et, ayant hébergé durant plusieurs années, à St John’s, la dernière survivante connue, Shawnawdithit*, il recueillit des renseignements importants sur les gens de sa tribu, leurs coutumes, leurs croyances, leurs déplacements et leur langue. Cormack croyait, semble-t-il, que cette nation malheureuse était d’origine scandinave. Mais, découragé par le fait que les autorités locales ne semblaient pas s’intéresser suffisamment au problème, il perdit peu à peu l’espoir d’empêcher la disparition des autochtones de Terre-Neuve.
À l’automne de 1828, Cormack écrivit à John Inglis qu’il envisageait « un changement de profession ». Son association commerciale avec Thompson fut dissoute au début de l’année suivante. Le 10 janvier, il fit parvenir à Inglis le texte sur les pêcheries qu’il avait rédigé, expliquait-il, pour la Société d’histoire naturelle de Montréal. À la fin du mois, il s’embarqua pour Liverpool, en Angleterre, où il demeura quelque temps chez John MacGregor*, l’écrivain et statisticien écossais qui avait vécu à l’Île-du-Prince-Édouard. Il avait divers projets en tête, notamment la préparation d’un volume intitulé « Sketches of Newfoundland interior, aborigines or Red Indians, fisheries, &c. », qui devait évidemment réunir plusieurs textes auxquels il travaillait depuis quelques années. Il revint à St John’s en mai 1829 et il réduisit encore son activité commerciale en louant les locaux qu’il possédait en bordure de la mer ; il fut même déclaré insolvable.
Vers 1830, Cormack était à l’Île-du-Prince-Édouard où il s’occupait d’installer les immigrants britanniques et d’exporter du grain en Grande-Bretagne. Il partit pour l’Australie en 1836. Dès le 17 septembre 1829, il avait offert au ministre des Colonies, sir George Murray*, de « parcourir et explorer la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Galles du Sud en n’importe quel sens ». On sait peu de chose de ses activités en Australie si ce n’est qu’il cultiva le tabac avec grand succès durant deux ou trois ans. S’étant rendu en Nouvelle-Zélande en 1839, il acheta de vastes terres des indigènes pour faire l’élevage des chevaux et du bétail. En outre, il exporta des espars à Londres pour l’Amirauté et il enrichit sa collection de plantes. Il dut quitter la Nouvelle-Zélande lorsque des troubles éclatèrent à la suite de l’intervention du gouvernement britannique dans les affaires des premiers colons. Vers 1848–1849, on croit qu’il se rendit en Californie où il se lança dans diverses entreprises commerciales et minières ainsi que dans l’horticulture expérimentale.
À l’exception de quelques voyages en Grande-Bretagne et d’un autre bref séjour à Terre-Neuve en 1862, Cormack passa ses dernières années en Colombie-Britannique. Il prit une part active à la lutte pour l’établissement du gouvernement représentatif dans la colonie et il fut membre de l’administration municipale de New Westminster où il résidait. Il contribua à la fondation d’une société d’agriculture ; en qualité de secrétaire, il correspondit avec la Royal Highlands and Agricultural Society of Scotland sur la possibilité de produire du fourrage et du grain de provende. Comme à son habitude, il collectionnait inlassablement des échantillons de la flore et de la faune de la côte ouest et il s’occupait des affaires indiennes. En 1862, il aida à préparer la section ichthyologique d’une exposition qui fut tenue en Colombie-Britannique. Parmi ses correspondants, ses connaissances ou ses amis se trouvaient sir William Hooker, Michael Faraday, Thomas Hodgkin, de l’Aborigines Protection Society, John McGregor, l’écrivain britannique John Wilson et son ami de l’université le 2e marquis de Breadalbane.
Il fut, jusqu’à la fin, un adepte des sports de plein air ; il aimait avec passion la pêche et le patinage et, en 1855, il révisa un traité de patinage écrit par Robert Jones en l’augmentant de ses propres observations. À 70 ans, il était encore capable d’étonner ses amis par l’élégance de ses évolutions sur la glace. Selon un ami qu’il s’était fait vers la fin de sa vie, il avait un « tempérament optimiste et gai, généreux et aimable ; ses manières étaient agréables et dignes ». Cormack mourut après un mois de maladie, en avril 1868.
À Terre-Neuve, un cairn de granit en bordure de l’actuelle route de la baie d’Espoir signale que Cormack et Sylvester passèrent par là dans leur marche vers l’ouest. Sur les bords de la rivière Humber, un village agricole fondé en 1947 porte le nom de Cormack.
Les récits de voyage de W. E. Cormack ont été publiés : W. E. Cormack, Account of a journey across the Island of Newfoundland, in a letter addressed to the Right Hon. Earl Bathurst, secretary of state for the colonies, &c. &c., with a map of Mr Cormack’s journey across the Island of Newfoundland, Edinburgh Philosophical Journal, X (1823–1824) : 156–162 ; Report of Mr W. E. Cormack’s journey in search of the Red Indians in Newfoundland, read before the Boeothick Institution at St John’s, Newfoundland, Edinburgh New Philosophical Journal, VI (1828–1829) : 318–329 ; Patriot (St John’s), 27 oct., 3, 10, 17, 24 nov., 1, 8 déc. 1856 ; Narrative of a journey across the Island of Newfoundland, the only one ever performed by a European (St John’s, 1856 ; réimpr., 1873) ; Narrative of a journey across the Island of Newfoundland in 1822, F. A. Bruton, édit. (Londres et Toronto, 1928). Il a aussi écrit On the natural history and economical uses of the cod, capelin, cuttle-fish, and seal, as they occur on the banks of Newfoundland, and the coasts of that island and Labrador[...], Edinburgh New Philosophical Journal, I (1826) : 32–41. Il a aussi édité : Robert Jones, The art of skating practically explained [...] (Londres, 1855). [g. m. s.]
Arts and Culture Centre (St John’s), Provincial Reference Division, Census of the district of St John’s, 1794–1795 ; W. E. Cormack to John Peyton, 28 oct. 1828.— Memorial University of Newfoundland, Maritime History Group Archives (St John’s), Cormack file.— PABC, Colonial correspondence ; John Copland correspondence ; W. E. Cormack correspondence.— PRO, CO 194/66.— British Columbian (New Westminster, C.-B.), 9 mai 1868.— Newfoundlander, 19 sept. 1827, 22 mai, 26 juin, 9 août 1828.— Patriot (St John’s), 20 oct. 1856.— Public Ledger (St John’s), 14 déc. 1827, 24 juin, 2, 5 sept. 1828.— Royal Gazette (St John’s), 18 sept., 6, 13 nov. 1827, 19 févr. 1828, 1er juill., 21 oct. 1829.— Keith Matthews, A « who was who » of families engaged in the fishery and settlement of Newfoundland, 1660–1840 ([St John’s], 1971), 90.— J. P. Howley, The Beothucks or Red Indians ; the aboriginal inhabitants of Newfoundland (Cambridge, Angl., 1915), 129–252.— J. G. Millais, Newfoundland and its untrodden ways (Londres, 1907), 24–30, 197–199.— J. G. Rogers, Newfoundland (Oxford, 1911), 159–169.
G. M. Story, « CORMACK, WILLIAM EPPES (Epps) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cormack_william_eppes_9F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/cormack_william_eppes_9F.html |
Auteur de l'article: | G. M. Story |
Titre de l'article: | CORMACK, WILLIAM EPPES (Epps) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 5 déc. 2024 |