MacDONELL (McDONELL), JEAN-FRANÇOIS-MARIE-JOSEPH (appelé couramment John MacDonell-Bélestre ou John Bélestre-MacDonell), avocat, né à Montréal le 21 octobre 1799, fils d’Angus (Ignace) MacDonell, Écossais, lieutenant d’artillerie, et de Marie-Anne Picoté de Bélestre, décédé à Saint-Anicet, Bas-Canada, en 1866.

En 1812, l’année même de la mort de son père, Jean-François-Marie-Joseph MacDonell quitte le collège de Montréal où il est étudiant. Quelques années plus tard, on le retrouve étudiant en droit chez James Stuart* de Montréal. C’est là qu’il est admis au barreau, le 3 août 1821.

En 1834, MacDonell, ami de Ludger Duvernay*, met le jardin de sa maison, rue Saint-Antoine, à la disposition du journaliste et de ses amis pour la célébration de la première Saint-Jean-Baptiste. Les convives, environ 60, se composent d’Irlandais, d’Américains et de Canadiens. Jacques Viger*, alors maire de Montréal, préside le banquet où les discours alternent avec les chants de circonstance. On boit entre autres au peuple, à Louis-Joseph Papineau*, Louis Bourdages*, Elzéar Bédard*, au réformiste irlandais Daniel O’Connell et à ceux du Haut-Canada, au gouvernement des États-Unis, au clergé « libéral ». Parmi les convives, on retrouve aussi Thomas Storrow Brown*, Clément-Charles Sabrevois de Bleury, Louis-Hippolyte La Fontaine, Edmund Bailey O’Callaghan* et George-Étienne Cartier*. Les participants décident que la célébration de la fête sera annuelle. En 1836 cependant, le groupe des réformistes s’est scindé. Les « radicaux », fidèles à Papineau, célèbrent à l’hôtel Rasco, rue Saint-Paul, tandis que les « modérés », qui s’alignent sur Bédard et Sabrevois de Bleury, se réunissent dans le jardin de MacDonell. À cette occasion, MacDonell revendique la paternité de la fête. Évidemment, la Minerve de Duvernay ne fait pas beaucoup de publicité à cette manifestation dissidente. En 1837, même scénario : tandis que 100 Patriotes dînent à l’hôtel Nelson, les modérés, avec Sabrevois de Bleury, MacDonell et Frédéric-Auguste Quesnel, célèbrent une dernière fois chez MacDonell.

L’avocat est tout de même arrêté en novembre 1838 à cause de ses sympathies envers les Patriotes. Il subit son procès en 1839 et est relâché après quelques mois de détention. Il retourne ensuite à l’exercice de sa profession, à Montréal, jusqu’en 1850. Il déménage alors à Saint-Anicet, où il meurt en 1866.

En 1835, MacDonell avait épousé Elizabeth Pickell, sœur de l’avocat John Pickell, député du bourg de William Henry (Sorel).

Michèle Guay

APC, MG 30, D62, 19, p.678 ; 20, pp.648–661.— La Minerve, 30 juin 1836.— Fauteux, Patriotes.— Rumilly, Hist. de Montréal, 1 : 141.— Benjamin Sulte, La Saint-Jean-Baptiste, Mélanges historiques, Gérard Malchelosse, édit. (21 vol., Montréal, 1918–1934), XV : 40, 111–117.— [F.-A.-] H. Larue et al., Les fêtes patronales des Canadiens-français, Revue canadienne (Montréal), VII (1870) : 485–496.

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Michèle Guay, « MacDONELL (McDONELL), JEAN-FRANÇOIS-MARIE-JOSEPH (John MacDonell-Bélestre, John Bélestre-MacDonell) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macdonell_jean_francois_marie_joseph_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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