LESLIE, JAMES, marchand et homme politique, né à Kair, Kincardine, Écosse, le 4 septembre 1786, fils du capitaine James Leslie, quartier-maître adjoint de James Wolfe* à Québec en 1759, épousa, en 1815, Julia, fille de Patrick Langan, seigneur de Bourchemin et de Ramesay, et décéda à Montréal le 6 décembre 1873.
Avant d’émigrer au Canada en 1804, James Leslie complète ses études à Marischal College et à l’University of Aberdeen. Propriétaire de la firme James Leslie and Co., fondée à Montréal en mai 1809 et spécialisée dans le commerce de gros en alimentation, James Leslie connaît une réussite rapide. Les portes des milieux d’affaires lui sont ouvertes et il contribue à la formation d’une des plus importantes institutions financières du temps, la Banque de Montréal. Il s’y révèle un administrateur énergique, de 1817 à 1829. Avec George Moffatt*, Horatio Gates* et Thomas Torrance, il fait partie du groupe qui encourage la rigidité en affaires et qui considère l’administration de la banque comme une entreprise non familiale.
Comme la plupart des hommes d’affaires de l’époque, Leslie partage son activité entre ses seigneuries de Bourchemin, de Ramesay, du lac Matapédia, et le domaine politique : il représente le comté de Montréal-Est à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, de 1824 à la suspension de la constitution de cette province en 1838. Progressivement, il s’identifie à l’aile modérée du parti patriote, occupant une place à part dans le milieu des commerçants anglais par l’appui qu’il accorde à ce parti. En décembre 1837, avant l’éclatement des troubles armés, Leslie accompagne Louis-Hippolyte La Fontaine* à Québec pour solliciter du gouverneur, lord Gosford [Acheson*], la convocation des chambres dans l’espoir d’éviter l’utilisation de moyens autres que constitutionnels. Aussitôt après l’échec du mouvement insurrectionnel de 1837, Leslie voit d’un oeil favorable l’éventualité d’une union des deux Canadas ; « une union du Haut et du Bas-Canada sera probablement proposée, écrit-il à La Fontaine le 6 janvier 1838, et si elle est basée sur des principes justes et équitables, je ne vois aucune raison sérieuse de m’y opposer » ; mais il ajoute : « il faut toutefois obtenir que la représentation soit basée sur la population et que le Bas-Canada n’ait pas à assumer la lourde dette publique du Haut-Canada ».
L’acte d’Union allant à l’encontre de ces objectifs, James Leslie se présente comme candidat antiunioniste et subit une défaite dans le comté de Montréal à la première élection générale sous le régime de l’Union. Une élection partielle, en décembre 1841, lui permet de rejoindre le groupe des réformistes, dès la session suivante, comme député de Verchères. Réélu dans ce même comté en 1844 et en 1847, Leslie fait partie du ministère de Robert Baldwin* et de La Fontaine de 1848 à 1851 ; d’abord président du Conseil exécutif du 11 mars au 14 septembre 1848, il devient secrétaire provincial le 15 septembre et conserve ce poste jusqu’au 27 octobre 1851. Nommé conseiller législatif le 23 mai 1848, il conserve son siège jusqu’à la Confédération ; il est alors appelé au Sénat canadien, où il siège jusqu’à sa mort.
BNQ, Société historique de Montréal, Collection La Fontaine, Lettres, 39 (copies aux APC).— Audet, Les députés de Montréal, 105s.— Can. directory of parliament (Johnson), 336.— Can. parl. comp., 1872, 63–65.— Turcotte, Conseil législatif de Québec, 145.— Denison, Première banque au Canada, I.
André Garon, « LESLIE, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/leslie_james_10F.html.
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Auteur de l'article: | André Garon |
Titre de l'article: | LESLIE, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 2 nov. 2024 |