COOPER, JAMES BARRETT, imprimeur, propriétaire de journaux et fonctionnaire, né le 4 novembre 1811 à Londres, fils de James Cooper et d’Ann Skeet ; le 5 juin 1833, il épousa Jane Bagnall, et ils eurent 12 enfants ; décédé le 12 avril 1888 à Upper Stewiacke, Nouvelle-Écosse.
James Barrett Cooper, fils d’un capitaine de navire faisant du commerce entre Londres et Terre-Neuve, déménagea à Terre-Neuve durant son enfance. Après la mort de leur père dans cette colonie, Cooper et ses deux frères s’installèrent à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, avec leur mère qui épousa William Cullen, greffier de la chambre d’Assemblée. Cooper, devenu jeune homme, entra en apprentissage chez James Douglas Haszard*, imprimeur et journaliste bien établi. À 26 ans, il fonda son propre journal, l’hebdomadaire Colonial Herald, and Prince Edward Island Advertiser, avec l’aide de John S. Bremnar ; le premier numéro parut le 5 août 1837. Le journal affichant des principes d’indépendance, il est difficile d’établir à qui allèrent les premières sympathies politiques de Cooper. Une édition augmentée du journal parut le 3 janvier 1841, Cooper et Bremnar étant alors tous deux qualifiés d’éditeurs. Ils publièrent aussi le Prince Edward Island almanack, le recensement de 1841, un almanach sous forme de feuillet, firent de la reliure et de l’imprimerie, exploitèrent un magasin où l’on offrait en vente un vaste choix d’articles de papeterie, de livres et de médicaments. De plus, ils étaient les imprimeurs de la chambre d’Assemblée.
Leur association prit fin par consentement mutuel en mars 1844, et Cooper continua seul de publier le journal et de diriger l’imprimerie. Quatre mois après s’être mis à son compte, Cooper cessa la publication du Colonial Herald, vendit sa maison et son entreprise aux enchères et déménagea à Meadow Bank où il devint fermier. Il arrondit son revenu, probablement modeste, en travaillant comme représentant pour l’Île-du-Prince-Édouard des pilules « de longue vie » Moffat et des tisanes Phoenix et comme commissaire à la Cour des petites créances de la région de Crapaud et de De Sable. En 1847, il fut nommé juge de paix du comté de Queens, poste qu’il occupa durant 36 ans. En outre, il reçut en 1848 le grade de lieutenant dans le premier régiment de milice du comté de Queens, où il devint major par la suite.
En mars 1850, Cooper devint greffier adjoint de la chambre d’Assemblée, dans laquelle les libéraux détenaient la majorité, et en 1853 il habitait Charlottetown de nouveau. Son mandat de greffier adjoint n’ayant pas été renouvelé en septembre 1854, Cooper voyagea aux États-Unis où, apparemment, il donna des conférences sur la tempérance jusqu’à l’automne de 1856. En mai 1857, il lança le Monitor de Charlottetown, qui s’affirma peu à peu comme partisan du parti tory, peut-être à cause du mécontentement qu’éprouvait Cooper envers les libéraux qui ne l’avaient pas renommé à son poste en 1854. Cependant, son appui au parti tory porta ses fruits. En effet, il accepta en 1860 le poste de greffier du Conseil législatif offert par le gouvernement d’Edward Palmer, poste qu’il occupa durant presque sept ans. Cette même année, le Monitor appuya à outrance le protestantisme, le torysme et l’ordre d’Orange, probablement parce que Cooper subissait l’influence des hommes qui lui accordaient leur soutien financier. Après sa nomination en tant que greffier, il se peut que Cooper ait cédé la plupart de ses fonctions de rédacteur à son adjoint, Donald Currie* ; ses adversaires émirent l’accusation que Palmer, le révérend George Sutherland* et le révérend David Fitzgerald* assistèrent aussi Cooper dans ses tâches de rédacteur, mais on ne peut évaluer de façon certaine l’importance de leur participation.
Les efforts soutenus de Cooper en faveur des tories se révélèrent inutiles ; malgré leurs succès aux élections de 1863, la charge d’imprimeur de la reine, que les amis de Cooper, membres de l’ordre d’Orange, auraient voulu qu’il obtienne, fut de nouveau accordée à John Ings, propriétaire de l’Islander. Ce fut un dur coup pour Cooper qui avait grandement besoin de l’appui financier du gouvernement afin de demeurer dans les affaires et, malgré l’aide de quelques presbytériens, le Monitor dut cesser toute publication en 1865. Durant ses sept années d’existence, le Monitor avait eu des échanges continus avec l’Examiner d’Edward Whelan* et, de 1862 à 1864, il s’était engagé dans un débat passionné avec le Vindicator, journal catholique d’Edward Reilly*. Cooper aborda aussi certaines questions, comme le gouvernement responsable, la réforme financière et législative, le code pénal et l’éducation. En conséquence des éditoriaux qu’il écrivit au cours de l’automne de 1863, plusieurs améliorations importantes furent apportées au Prince of Wales College. Avant 1864, le Monitor était partisan de l’union fédérale des colonies de l’Amérique du Nord britannique et publia des articles en faveur de l’union des Maritimes. Mais après que la confédération fut devenue une question de premier plan cette année-là, Cooper répugna à exprimer des opinions précises. En 1866, il avait joint les rangs des opposants à la confédération.
Cooper s’était plus particulièrement intéressé à la question des terres ; il rédigea une pétition en 1859 demandant au gouvernement britannique de trouver une solution qui favoriserait les fermiers à bail. En 1860, il siégea à un comité qui prépara, pour la commission nommée par le gouvernement de Palmer, un mémoire présentant les doléances des descendants des Loyalistes et des soldats licenciés à qui l’on avait promis des terres en 1790. Cooper continuait d’être un défenseur résolu de la tempérance. Il donna des conférences sur ce sujet et joua un rôle prépondérant dans des organismes locaux. Il fut secrétaire de la Charlottetown Temperance Society en 1840, l’un des membres organisateurs en 1841 de la filiale dans l’Île-du-Prince-Édouard de la New British and Foreign Temperance Society, dans laquelle il occupa un poste entre 1843 et 1844. Il devint en août 1850 le premier président de la Prince Edward Island Benevolent Total Abstinence Society. De plus, il fut durant de nombreuses années grand scribe et grand patriarche des Sons of Temperance ; il agit durant plus de 20 ans à titre d’un des représentants de cette association auprès d’autres sections de l’Amérique du Nord britannique ; il fut aussi membre du conseil d’administration de la Temperance Hall Company pendant plus de dix ans. En 1843 et en 1859, il exerça la fonction de vice-président du Charlottetown Mechanics’ Institute et celle de secrétaire en 1853. Ardent partisan de l’ordre d’Orange, il fut grand maître en 1867 et donna des conférences sur l’orangisme. Enfin, il fit aussi quelques prédications pour les méthodistes.
En octobre 1865 le Weekly Bulletin, publié probablement à Charlottetown par les deux fils de Cooper, James et Henry, remplaça le Monitor. Henry avait déjà été l’associé de son père. Le Weekly Bulletin n’eut qu’une brève carrière, mais Henry continua de faire fonctionner l’imprimerie jusqu’à sa mort en 1877. En 1870, le Patriot qualifia Cooper de « scribe de l’Islander », mais on ne connaît pas ses liens avec ce journal. La vie de Cooper ne ‘fut pas exempte de souffrances ni de tristesse : il dut se battre constamment pour que ses journaux continuent de paraître, et seulement deux de ses 12 enfants lui survécurent. Vers 1883 il déménagea à Upper Stewiacke, où il mourut en 1888.
PAPEI, RG 1, Commission books, janv. 1855-mai 1862 : 340 ; RG 18, 1841 census, 1881 census.— Prince Edward Island Héritage Foundation (Charlottetown), J. B. Cooper file.— Î.-P.-E., House of Assembly, Journal, 1838 ; 1852 ; Legislative Council, Journal, 1860 ; 1867.— Colonial Herald, and Prince Edward Island Advertiser (Charlottetown), 5 août 1837–27 juill. 1844.— Examiner (Charlottetown), 25 mai, 15 juin, 24 août, 12 oct. 1857, 6, 13 sept. 1858, 14 févr. 1859, 5 juin, 2, 24 déc. 1860, 25 mars, 24 juin, 28 oct. 1861, 5 janv., 2 févr., 26 oct. 1863, 30 oct. 1865, 17 déc. 1877, 28 mars 1884.— Herald, 1er nov. 1865.— Islander, 8 janv., 12 févr. 1847, 5 juin 1857, 3 nov. 1865, 13 juill., 19 oct. 1866.— Monitor (Charlottetown), 23 mai 1857–8 déc. 1864.— Patriot (Charlottetown), 24 sept., 27 oct. 1870.— Vindicator (Charlottetown), 14 nov., 19 déc. 1862, 16 janv., 6 févr., 3 juill. 1863.— The Prince Edward Island almanack [...] (Charlottetown), 1853 ; 1869–1871 ; 1873–1883.— The Prince Edward Island calendar [...] (Charlottetown), 1847 ; 1850–1851 ; 1855–1859 ; 1861–1868 ; 1870–1872.— Past and present of P.E.I. (MacKinnon et Warburton), 114, 118.— Robertson, « Religion, politics, and education in P.E.I. ».
Jean Layton MacKay, « COOPER, JAMES BARRETT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cooper_james_barrett_11F.html.
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Auteur de l'article: | Jean Layton MacKay |
Titre de l'article: | COOPER, JAMES BARRETT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 8 déc. 2024 |