RICHARDSON, JAMES, fermier, instituteur et géologue, né le 29 mars 1810 dans le Perthshire, Écosse, aîné de quatre enfants ; il épousa Barbara McConnachay, de Lachine, Bas-Canada, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 18 novembre 1883, à Matane, Québec.

James Richardson immigra au Canada en 1829 et travailla comme ouvrier agricole à Lachine ; plus tard, il enseigna dans le comté de Beauharnois, près de Montréal, avant d’être engagé par William Edmond Logan*, directeur de la nouvelle Commission géologique du Canada, à titre d’adjoint dans les levés hydrographiques effectués sur le lac Supérieur en 1846 et 1847. Pendant les étés suivants, tout en vivant dans le comté de Beauharnois, Richardson remplit les fonctions d’adjoint dans une série de recherches qui portèrent surtout sur l’interprétation de la géologie des Cantons de l’Est, au Bas-Canada, de la frontière américaine jusqu’au début de la péninsule gaspésienne. Ces recherches comprirent des travaux effectués le long de la rivière Chaudière en 1850, près de Beauharnois et de Coteau-du-Lac en 1851 et le long de la rive nord du fleuve Saint-Laurent, de l’île de Montréal jusqu’à la rivière Saint-Maurice et l’île d’Orléans, en 1852.

Richardson joua un rôle prépondérant dans la formation d’une collection de spécimens minéralogiques des régions d’Ottawa et de Québec qui fit partie des objets exposés par le Canada à l’Exposition universelle de Paris en 1855. Cette collection attira à la Commission géologique du Canada la reconnaissance dont elle avait tant besoin et, à Logan, des honneurs personnels.

En 1856, on accorda à Richardson un poste permanent d’« explorateur » au sein de la Commission géologique. Bien qu’au début il eût été « engagé pour faire de menus travaux », il avait démontré « une certaine habileté naturelle et une grande curiosité » ; il avait appris les principes de la géologie et de la cartographie en travaillant sur le terrain et grâce à son association avec Logan et d’autres membres du personnel de la commission. Ces compétences allaient maintenant l’aider à assumer la direction du travail sur le terrain. Le premier des 14 rapports de Richardson sur des études géologiques dans diverses parties du Canada, intitulé « On the geology and topography of the island of Anticosti and the Mingan islands », fut publié en 1857 comme une partie du rapport cumulatif de la Commission géologique pour les années 1853 à 1856. Le levé à l’île d’Anticosti ajouta de nouveaux spécimens importants de fossiles aux collections qui augmentaient rapidement, lesquelles deviendraient plus tard les éléments essentiels des collections des musées nationaux du Canada.

Suivirent des explorations géologiques considérables le long de la côte de Gaspé et de la rive nord du Saint-Laurent. En 1860, Richardson devint le premier au Canada à employer la photographie pour enregistrer les particularités géologiques lors de l’arpentage polygonal de la côte nord et des côtes de Terre-Neuve. Il fit d’autres travaux sur la côte nord-ouest de Terre-Neuve en 1861 et 1862 qui aboutirent à une carte à grande échelle de la région. Malheureusement, ni les rapports ni la carte ne furent jamais publiés ; pourtant, ils ont plus tard été considérés comme un modèle de travail dans la région, et le premier directeur de la Geological Survey of Newfoundland, Alexander Murray, les utilisa.

Richardson étudia en détail la région de Québec, tant au nord qu’au sud du Saint-Laurent, de 1863 à 1870. Logan fut incité à faire un commentaire dans un rapport en 1863 voulant que, bien qu’il s’avérât « un explorateur précieux et infatigable », Richardson avait tout de même besoin « d’aide pour mettre ses observations sous forme de rapport ». Cette période féconde de travail sur le terrain connut une interruption pendant plusieurs mois, en 1867, à cause de la participation du Canada à l’Exposition universelle de Paris. Les rapports de Richardson sur ses études des sols canadiens mettaient l’accent sur les gisements dont on pourrait éventuellement faire l’exploitation minière, comme ce fut le cas dans son « Report of the country north of Lake St. John » en 1870. Ce rapport avait exigé un voyage pénible en canot au nord, vers le lac Mistassini, pendant lequel il remarqua pour la première fois des gisements de pyrite cuivreuse au lac Chibougamau.

L’acquisition du Nord-Ouest par le Canada et l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération en 1871 amenèrent des défis nouveaux et de taille à la Commission géologique. Richardson accompagna Alfred Richard Cecil Selwyn*, directeur de la commission depuis 1869, en Colombie-Britannique, où il allait passer une partie des neuf prochaines années à effectuer des études sur le terrain particulièrement longues, mettant l’accent sur les charbonnages et les tracés possibles de chemins de fer. Ces travaux permirent encore d’ajouter d’importants spécimens de fossiles à la collection nationale et d’obtenir des documents photographiques intéressants de la côte de la Colombie-Britannique. Parmi les points saillants de ces années, il y eut l’arpentage polygonal de la route du Cariboo en 1871 et des études spécialisées des charbonnages de l’île de Vancouver, notamment ceux de Nanaimo, de Comox et de Cowichan, qui revêtaient une grande importance pour le chemin de fer transcontinental projeté.

L’inlet de Richardson, dans les îles de la Reine-Charlotte, fut ainsi nommé en 1878 par George Mercer Dawson* en reconnaissance de la contribution de Richardson à l’exploration géologique au Canada. Bénéficiant d’une pension de retraite, à la suite de la nouvelle loi sur la fonction publique, il prit sa retraite à contrecœur en 1880, mais celle-ci fut suivie de travaux temporaires d’accumulation de spécimens pour le McGill College de Montréal. Richardson remplit aussi pendant un certain temps les fonctions de conservateur des collections à la Commission géologique qui, en 1881, fut entièrement intégrée à la fonction publique lorsqu’elle déménagea de Montréal à Ottawa.

Pendant la carrière de Richardson, la géologie se transforma, de discipline en grande partie d’autodidactes, en celle d’hommes hautement qualifiés ayant reçu une formation professionnelle spécifique. Les contributions les plus remarquables de Richardson furent cependant l’accumulation qu’il fit de spécimens de minéraux et l’innovation que représenta l’utilisation de la photographie dans le travail d’arpentage géologique.

David R. Richeson

APC, RG 45, 156, nos 2 883–2 884 ; 169, nos 1 476–1 479, 2 609–2 612 ; 170, nos 1 482–1 485, 1 496–1 509, 2 613 ; 171, nos 1 510–1 524.— Early Canada : a collection of historical photographs by officers of the Geological Survey of Canada, E. Hall, compil. (Ottawa, 1967), 6–11.— Geological Survey of Canada, Report of progress for the years 1853–54–55–56 (Toronto, 1857), 191–245 ; Report of progress from its commencement to 1863 [...] (Montréal, 1863), iv ; Report of progress for 1870–71 (Ottawa, 1872), 283–308 ; Report of progress for 1871–72 (Montréal, 1872), 73–100.— Gazette, 22 nov. 1888.— Dominion annual register, 1883 : 326s.— Wallace, Macmillan dict., 627.— F. J. Alcock, A century in the history of the Geological Survey of Canada (Ottawa, 1948).— Zaslow, Reading the rocks.

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David R. Richeson, « RICHARDSON, JAMES (1810-1883) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/richardson_james_1810_1883_11F.html.

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Auteur de l'article:    David R. Richeson
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    7 déc. 2024