Au Canada, du temps de la Nouvelle-France, l’immigration fut principalement d’origine française, puis britannique. De 1838 à 1868, environ 866 000 immigrants vinrent au pays, particulièrement des îles britanniques, dont des milliers de réfugiés que la famine chassait d’Irlande. Le développement économique des provinces et des territoires de l’Ouest dépendant, en grande partie, de leur peuplement, la population du Manitoba, des Territoires du Nord-Ouest et de la Colombie-Britannique doubla durant les années 1880. Entre la fin du xixe siècle et la Première Guerre mondiale, le nombre de nouveaux arrivants monta en flèche : de 21 716 en 1897, il passa à 400 870 en 1913. Beaucoup d’entre eux venaient du centre et de l’est de l’Europe, notamment de l’Ukraine. Le Canada demeurait cependant hostile aux nouveaux arrivants de couleur : une politique limitant le nombre d’immigrants du continent asiatique fut émise et l’immigration noire, en grande partie des États-Unis, fut sévèrement restreinte. Pendant longtemps, le gouvernement refusa d’agir pour améliorer les conditions d’arrivée des immigrants, notamment en implantant de bons hôpitaux pour les soigner, convaincu que cela ne ferait qu’attirer plus de navires d’immigrants en détresse. Attirés par des salaires relativement élevés, les immigrants occupaient pour la plupart des emplois d’ouvriers. Plusieurs se regroupaient dans des quartiers pauvres et surpeuplés, comme « the Ward » à Toronto. Dans les années 1960, d’importants changements furent apportés à la politique d’immigration canadienne, qui devint plus libérale et plus attrayante pour les nouveaux Canadiens.