SYME, JAMES, artiste, chercheur d’or, conserveur de saumon et architecte, né en 1832 à Édimbourg, décédé le 18 avril 1881 à Victoria ; son épouse, Janet, lui survécut.
James Syme étudia les arts appliqués et le dessin, peut-être à la Trustees Academy (plus tard l’Edinburgh School of Design). En 1859, il demeurait à San Francisco et, en 1862, il participa à la ruée vers l’or de la région de Cariboo, Colombie-Britannique. Cette année-là, lui-même et trois autres « mineurs indépendants » procédèrent à l’enregistrement d’une série de concessions minières au ruisseau Williams sous la raison sociale Syme and Co. Les premiers associés avaient abandonné en 1864, année où Syme vendit la moitié de ses intérêts pour $600 et fit cession de l’autre moitié, mais la concession portait encore le nom de Simes Co. en 1866.
Syme était demeuré à New Westminster pendant l’hiver de 1863–1864 et s’y installa à demeure en 1865. Il gagna sa vie, au moins en partie, comme artiste et plâtrier en art décoratif, employant les techniques qu’il avait peut-être apprises à l’école d’Édimbourg, laquelle offrait en 1855 un cours de modelage et de coulage en plâtre. Parmi les œuvres qui restent de cette période, on trouve un médaillon en plâtre de sir James Douglas*, qui fut offert à lady Douglas quand le gouverneur prit sa retraite en 1864, ainsi que les corniches et les plafonds décoratifs de la maison construite en 1865 pour le capitaine William Irving*. Pas une des peintures à l’huile de Syme, exécutées à cette époque ou plus tard quand il habita Victoria, ne semble avoir été conservée ; on a dit qu’elles révélaient « une vigueur innée », mais qu’il y avait « un certain manque de douceur et de délicatesse dans le maniement de son pinceau ». Syme participa aussi aux affaires publiques et à des organisations comme la St Andrew’s Society, le New Westminster Dramatic Club, le New Westminster Volunteer Rifle Corps et les pompiers volontaires de la Hyack Fire Company no 1.
Comme les champs aurifères étaient en baisse, plusieurs chercheurs d’or des débuts commencèrent à exploiter d’autres ressources inutilisées de la colonie. En 1867, Syme entreprit la première tentative sérieuse de mise en conserve du saumon en Colombie-Britannique. Contrairement aux affirmations souvent avancées, ses efforts ne furent pas une simple expérience de « poêle de cuisine », mais une opération effectuée sur une base commerciale. Le produit, présenté en boîtes de conserve d’une, deux et six livres, fut offert en vente « en lots appropriés » par un marchand local. Il gagna des prix lors de l’exposition de New Westminster, et un envoi à titre d’essai en Australie fut bien accueilli. Pendant les saisons de 1867 et de 1868, et peut-être aussi en 1869, Syme dirigea un ancien complexe de salaison sur l’emplacement d’Annieville, sur la rive sud du fleuve Fraser, en face de New Westminster. En 1869, cependant, la colonie était en pleine dépression après la disparition des ruées vers l’or. N’ayant pas les fonds suffisants, Syme fut incapable de maintenir son entreprise et, en septembre, l’établissement qu’il avait occupé était mis en location. Syme retourna à San Francisco, où il travailla à l’atelier du très réputé et populaire artiste Samuel M. Brooks, et il adhéra à des organisations d’entraide écossaises de la ville telles que la St Andrew’s Society et le Caledonian Club.
En 1874, Syme alla à Victoria, pour sa santé, a-t-on dit, et s’y installa bientôt comme architecte, censément bien qualifié par sa formation en Écosse. Il réalisa plusieurs grands travaux, dont le premier édifice abritant le St Joseph’s Hospital à Victoria, ouvert en 1876 par les Sœurs de Sainte-Anne, et l’église catholique St Peter à Nanaimo en 1877. Il dessina aussi les plans de plusieurs résidences, du modeste cottage à la somptueuse demeure, et en surveilla la construction. Après 1877, il ne semble pas avoir été aussi actif, en partie à cause d’une crise qui sévissait dans la construction à Victoria, mais aussi peut-être en raison de cette « série de maladies qui se terminèrent par une hydropisie du foie » dont il mourut à l’âge de 49 ans.
La carrière de James Syme est caractéristique de celle de plusieurs autres, à l’époque où la Colombie-Britannique passa du stade de colonie à celle de province. Ayant relativement peu réussi comme chercheur d’or, il dut s’orienter vers d’autres métiers spécialisés pour lesquels il possédait de la compétence, mais dans lesquels une société naissante ne pouvait l’aider à gagner sa vie comme il en eût été dans un grand centre urbain tel que San Francisco. D’un autre côté, des règlements bien établis ne l’empêchèrent pas, comme cela aurait pu se faire dans une société plus ancienne et plus complexe, de s’adonner à d’autres occupations. Aucun règlement gouvernemental concernant les pêcheries n’entrava ses tentatives de mise en conserve du saumon, et il mérite d’être reconnu comme le fondateur de l’industrie de la mise en conserve du saumon en Colombie-Britannique. Aucune restriction ne l’empêcha non plus de s’y établir comme architecte et d’apporter là aussi une importante contribution.
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H. Keith Ralston, « SYME, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/syme_james_11F.html.
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Auteur de l'article: | H. Keith Ralston |
Titre de l'article: | SYME, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 6 déc. 2024 |