Provenance : Lien
WORKMAN, THOMAS, homme d’affaires et homme politique, né le 17 juin 1813 à Ballymacash, près de Lisburn (Irlande du Nord), septième fils de Joseph Workman et de Catherine Goudie ; en 1845, il épousa Annie, fille de John Eadie, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 9 octobre 1889 à Montréal.
Thomas Workman immigra au Canada en mai 1827, pour aller rejoindre ses frères à Montréal. Il poursuivit ses études à l’Union School, fondée par son frère Benjamin en 1819. Il y reçut une solide formation commerciale et y fut initié à la grammaire anglaise, aux auteurs classiques et aux mathématiques. Après avoir travaillé au bureau du Canadian Courant, que Benjamin Workman avait acquis de Nahum Mower en 1829, Thomas entra à l’emploi de la firme de marchands montréalais John White and Company. Vers 1834, il devint commis dans l’entreprise de ferronnerie et de quincaillerie en gros de John Frothingham* et de son frère William Workman*. Thomas devint l’un des associés de cette compagnie en 1843, et, après le départ, en 1859, de William Workman et de Frothingham, il prit la direction de la maison, qui, sous sa gouverne, continua de prospérer en restant la plus grande firme canadienne de quincaillerie en gros. Tout en important des marchandises de Grande-Bretagne et des États-Unis, il avait commencé, après 1853, à fabriquer des articles de quincaillerie dans son usine située dans le nouveau quartier industriel de Montréal, le long du canal de Lachine.
Le succès de sa maison poussa Workman à se lancer avec détermination dans d’autres domaines, comme celui de la banque : d’abord membre du conseil d’administration puis vice-président de la Banque Molson, établie en 1855, il en devint par la suite président. De même, Workman s’intéressa, à titre de membre du conseil d’administration, en compagnie de Mathew Hamilton Gault, aux débuts des opérations, en 1871, de la Compagnie d’assurance mutuelle sur la vie, de Montréal, dite du Soleil (nommée en 1882 Compagnie canadienne d’assurance sur la vie, dite du Soleil). Workman en fut le premier président, de 1871 à sa mort, en 1889. Il s’intéressa aussi, entre autres, à la Compagnie d’assurance des citoyens du Canada, la Banque d’épargne de la cité et du district de Montréal, la Compagnie d’assurance de Stadacona contre le feu et sur la vie, et la Compagnie de commerce maritime du Canada ; il fut aussi, de 1863 à 1882, membre du conseil d’administration de l’Association de la bourse et de la chambre de lecture des marchands de Montréal, et il investit beaucoup d’argent dans le secteur immobilier, à Montréal. De 1866 à 1887, il fut juge de paix.
À l’instar d’un certain nombre d’autres jeunes Irlandais protestants qui immigraient dans le Bas-Canada, Workman devint membre du Doric Club, fondé à Montréal en 1836 en vue de maintenir le « lien britannique ». En plusieurs occasions, les 150 membres de ce groupe apportèrent leur concours aux autorités. À titre de volontaire, Workman prit part à la défaite des rebelles, lors de la bataille sanglante de Saint-Eustache, de même qu’à Saint-Benoît, dans les derniers moments de la rébellion de 1837–1838. Bien que les volontaires se fussent acquis la réputation durable d’incendiaires, de pillards et de meurtriers débridés, Workman était fier d’appartenir à cet organisme, dont, plus tard, il rappelait avec attendrissement les exploits.
En 1867, Workman fut élu, sous la bannière libérale, au parlement canadien, comme député de Montréal-Centre, mais il ne chercha à se faire réélire ni en 1872 ni en 1874. En octobre 1875, il était de nouveau élu, cette fois dans Montréal-Ouest, ayant défait Thomas White lors d’une élection partielle chaudement disputée, rendue nécessaire par la destitution du député Frederick McKenzie. Au cours des débats, aux Communes, Workman se fit le défenseur des entreprises montréalaises dans les secteurs de la banque, de l’industrie et du transport maritime. Il ne se porta pas candidat en 1878, et le comté passa à son associé, le conservateur Gault.
Workman aida plusieurs organismes montréalais, en particulier la Société de bienfaisance protestante irlandaise de Montréal, dont il assuma la présidence pendant deux ans, l’Institut Fraser, l’Institution Mackay pour les sourds-muets protestants, et la McGill University. Presbytérien jusqu’en 1840 et fidèle de l’église St Gabriel Street, il se convertit à l’unitarisme sous l’influence du révérend John Cordner*, et fut l’un des fondateurs de l’église du Messie (unitarienne) de Montréal. À sa mort, causée par le diabète, survenue quelques mois après celle de sa femme, Workman laissa de fortes sommes, à prélever sur ses biens évalués à $1000 000, à la McGill University et à des œuvres de charité montréalaises.
AC, Montréal, État civil, Unitariens, Messiah Unitarian Church (Montréal), 11 oct. 1889.— APC, MG 30, D1, 31 : 24.— Arch. de la Sun Life du Canada, compagnie d’assurance-vie (Montréal), Card index to minutes, 1870–1931.— Canada, chambre des Communes, Debates, 1867–1870, 1875–1878 ; Parl., Sessional papers, 1880–1881, VII, no 13.— Parliamentary debates, Dominion of Canada [...] (3 vol., Ottawa, 1870–1872), II–III.— Gazette, 10 oct. 1889.— La Minerve, 10 oct. 1889.— Montreal Daily Star, 10 oct. 1889.— CPC, 1877.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose), I : 778.— Montreal directory, 1863–1887.— Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church.— G. H. Harris, The president’s book ; the story of the Sun Life Assurance Company of Canada (Montréal, 1928).— Phillip Hewett, Unitarians in Canada (Toronto, 1978).— « The company’s first president », Sunshine (Montréal), janv. 1896 : 4.
Gérald J. J. Tulchinsky, « WORKMAN, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/workman_thomas_11F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/workman_thomas_11F.html |
Auteur de l'article: | Gérald J. J. Tulchinsky |
Titre de l'article: | WORKMAN, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 12 déc. 2024 |