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FOWLER, JAMES, ministre presbytérien, botaniste, éducateur et conservateur de musée, né le 16 juillet 1829 à Bartibog, Nouveau-Brunswick, aîné des enfants de George Fowlie et de Jane McKnight ; le 1er juillet 1858, il épousa Mary Ann McLeod (décédée en 1890), de Truro, Nouvelle-Écosse, et ils eurent deux filles ; décédé le 11 janvier 1923 à Kingston, Ontario.
À l’origine, le nom de famille de James Fowler était Fowlie. On ignore pourquoi ou à quel moment précis, jeune homme, il adopta celui de Fowler. Son père et la famille de sa mère avaient émigré d’Écosse et s’étaient installés dans l’est du Nouveau-Brunswick en 1816. George Fowlie finit par établir une ferme avec un moulin à farine et une scierie à Little Branch, dans la baie de Miramichi, et c’est là que James grandit. Il est fort possible que, à la mort de son père en 1843, on se soit attendu qu’il prenne sa place, car il était l’aîné (il avait 14 ans) et avait huit frères et sœurs. Manifestement, ce fut grâce à sa mère, une femme remarquable, qu’il put fréquenter la grammar school du comté à Chatham puis, de 1850 à 1855, faire des études de théologie au Free Church College de Halifax, où il remporta le prix d’études classiques. Après avoir enseigné un moment à l’école secondaire qui était reliée au collège, il retourna dans son coin de pays et fut ordonné en 1857.
Fowler commença à exercer son ministère à Black River, dans le comté de Northumberland, où il était né, mais peu après, il fut muté à Kouchibouguac, dans un comté voisin, celui de Kent. En 1861, il assuma une charge à Bass River, aussi dans le comté de Kent. Déjà, à l’époque, il se passionnait pour l’histoire naturelle et montait des collections. La géologie, la conchyliologie et la météorologie l’intéressaient, mais il préférait la systématique des plantes. Dans les 15 années suivantes, tout en desservant une congrégation rurale à la fois pauvre et étendue, il se consacra à l’étude de la flore locale, puis provinciale. Le fondement de cette activité, et de tous ses travaux subséquents en botanique, était son herbier. Bientôt, il se mit à chercher, en Amérique du Nord et outre-mer, des collectionneurs avec qui il pourrait échanger des spécimens pour élargir l’éventail taxinomique et géographique de son herbier – et à compter sur sa femme pour monter les innombrables échantillons qui s’y ajoutaient chaque année.
Bien que, pendant son séjour à Bass River, Fowler ait correspondu avec le célèbre botaniste Asa Gray, de la Harvard University, et lui ait rendu visite deux fois, son principal mentor en botanique fut au début George William Clinton, de Buffalo, dans l’État de New York. Botaniste amateur accompli, juge distingué et président de la Buffalo Society of Natural Sciences, Clinton vérifia les premières déterminations de Fowler, lui envoya beaucoup de spécimens et le soutint moralement au fil de leur longue correspondance. Fowler noua également des relations importantes avec des scientifiques du Nouveau-Brunswick, surtout les géologues George Frederic Matthew et Loring Woart Bailey, qui publièrent tous deux des communications remarquées sur le contexte climatique et historique de la flore néo-brunswickoise.
Dans les derniers mois de 1875, Fowler écrivit à Clinton qu’une laryngite chronique le contraindrait peut-être à « cesser de parler en public pendant quelque temps, sinon pour la vie ». Après avoir abandonné le ministère en 1876, il passa deux ans à Saint-Jean à terminer le premier catalogue des plantes vasculaires et bryophytes du Nouveau-Brunswick, qui serait publié en 1879 par la province. En 1878, il obtint un poste d’instructeur de sciences naturelles à l’école normale de Fredericton. Sa remarque selon laquelle cette fonction « ne [l’]oblige[ait] pas à parler beaucoup » est étrange, mais elle peut signifier qu’il adaptait le programme à son état. Il fut néanmoins un instituteur influent et populaire. Plusieurs de ses élèves et d’autres personnes inspirées par son exemple assemblèrent d’importantes collections de plantes locales, ce qui lui permettrait de publier en 1885 un catalogue considérablement révisé de la flore provinciale.
Fowler fut nommé en 1880 maître de conférences en sciences naturelles, bibliothécaire et conservateur du musée du Queen’s College à Kingston. Durant 12 ans, il donna dans cet établissement les cours de géologie, de botanique et de zoologie. Il avait été chaudement recommandé pour le poste de maître de conférences par Gray et Bailey, et il fut promu au rang de professeur en 1891. À la création d’une chaire de biologie et de physiologie animales en 1892, il abandonna ses fonctions en zoologie. Lorsque l’enseignement de la géologie passa à la nouvelle School of Mining and Agriculture en 1894, il devint le premier professeur de l’université à être affecté à plein temps à la botanique. Sa principale réalisation à Queen’s fut la constitution d’un grand herbier monté à partir de celui qu’il avait apporté du Nouveau-Brunswick. Composé de presque 50 000 spécimens appartenant probablement à plus de 15 000 espèces au moment où Fowler prit sa retraite en 1907, cet herbier se rangeait alors au deuxième rang au pays par la variété et le nombre de ses pièces, le premier étant celui que John Macoun* avait créé à la Commission géologique du Canada. Au cours de ses années à Queen’s, Fowler continua de collectionner intensivement des spécimens, tant dans l’est de l’Ontario que dans les Maritimes, en grande partie pour que ses élèves aient des matériaux. Par exemple, en 1900 et en 1901, il recueillit lui-même un total de plus de 12 000 échantillons à St Andrews au Nouveau-Brunswick et à Canso en Nouvelle-Écosse en utilisant comme base d’opérations la station mobile de recherche des Stations biologiques marines du Canada.
Bien qu’il ait publié peu de recherches originales, Fowler était très respecté en raison de sa prodigieuse connaissance de la flore de l’est de l’Amérique du Nord. Une renouée maritime qu’il avait recueillie pour la première fois au Nouveau-Brunswick en 1869 fut baptisée en son honneur Polygonum fowleri par un botaniste de Harvard, Benjamin Lincoln Robinson. Comme Fowler travaillait consciencieusement, ses déterminations étaient très fiables. On le consultait surtout sur la désignation des graminées et des carex. Son élève et futur successeur à Queen’s, William Thomas MacClement, a noté à son sujet : « [il] n’attirait pas l’attention du monde sur sa personne ni son travail. On ne pouvait guère trouver homme plus modeste et moins porté à se faire valoir. » Fowler reçut deux diplômes honorifiques de la University of New Brunswick, soit une maîtrise ès arts en 1872 et un doctorat en droit en 1900. Il fut élu à la Société royale du Canada en 1891. La même année, il fut appelé à prononcer le discours inaugural à l’occasion de l’ouverture de la faculté de théologie à Queen’s. Cette invitation témoignait de sa notoriété dans la communauté presbytérienne et de sa maîtrise exceptionnelle de l’hébreu classique, du grec et du latin.
Vers 1904, James Fowler commença à éprouver de sérieuses difficultés de mémoire. Ce mal s’aggrava rapidement après qu’il eut pris sa retraite à l’âge de 77 ans. Il demeura physiquement actif durant de nombreuses années, mais bientôt il ne reconnut plus personne à part sa fille Eliza Annie Law Fowler, qui prit soin de lui jusqu’à ce qu’il meure à l’âge de 93 ans. Durant le demi-siècle suivant, à la Queen’s University, la physiologie prit le pas sur la botanique, et l’herbier fut négligé. Relancé en 1965 sous le nom de Fowler Herbarium, il joue depuis un rôle important dans la recherche moderne sur la systématique et la conservation des plantes.
Les rapports de James Fowler à titre de conservateur de musée ont été publiés dans le Queen’s Quarterly (Kingston, Ontario) de 1893–1894 à 1905–1906. Ses autres publications comprennent : « List of New Brunswick plants », N. B., Secretary for agriculture, Report (Saint-Jean), 1878, app. B : 35–63 ; « Additions to the list of New Brunswick plants [suite du rapport de l’année précédente] », N. B., Secretary for agriculture, Report, 1879 ; « Geology of the Maritime provinces » et « Useful minerals of the Maritime provinces », dans F. B. Roe, Atlas of the Maritime provinces of the Dominion of Canada [...] (Saint-Jean et Halifax, 1879), 8–13 et 13s. ; « Preliminary list of the plants of New Brunswick », N. B., Natural Hist. Soc., Bull. (Saint-Jean), nº 4 (1885) : 8–84 ; « Arctic plants growing in New Brunswick, with notes on their distribution », SRC, Mémoires, 1re sér., 5 (1887), sect. iv : 189–205 ; « Vegetable physiology », Queen’s Quarterly, 3 (1895–1896) : 199–208 ; « How plants use animals : a chapter in ecology », Queen’s Quarterly, 6 (1898–1899) : 188–203 ; « Report on the flora of St. Andrew’s, N.B. », Contributions to Canadian Biology (Toronto), [1] (1901) : 41–48 ; et « Report on the flora of Canso, Nova Scotia », Contributions to Canadian Biology, [2] (1902–1905) : 59–70.
Arch. privées, G. F. MacMillan (Bathurst, N. B.), Généal. de la famille Fowlie.— Buffalo Soc. of Natural Sciences Arch. (Buffalo, N.Y.), Papers of George William Clinton, Fowler à Clinton, 25 juill. 1865–22 févr. 1879.— Library of the Gray Herbarium Arch., Harvard Univ. (Boston), Historic letter coll., Fowler à Asa Gray, 12 oct. 1870–22 mai 1880.— Musée du N.-B. (Saint-Jean), W. F. Ganong fonds, Fowler à L. W. Bailey, 8 juin 1865, 28 janv., 23 févr., 27 sept. 1867, 27 avril, 18 mai, 8 déc. 1869 ; Fowler à G. F. Matthew, 10 déc. 1866 ; Fowler à Ganong, 6 juin 1904 ; W.T. MacClement à Ganong, 3 janv. 1918.— QUA, Office of the University Secretariat fonds, Queen’s Letters Ser., James Fowler, application and testimonials, 1880, locator no 1244.— Daily Telegraph (Saint-Jean), 17 sept. 1880.— R. E. Beschel, A history of the biology department and the Fowler Herbarium of Queen’s University, summarized for the opening of Earl Hall on May 19, 1966 ([Kingston, 1966]) (exemplaire aux QUA, Dept. of biology fonds) ; « Presenting : some early history of the biology department », Queen’s Rev. (Kingston), 40 (1966) : 92–99.— Bernard Boivin, Survey of Canadian herbaria, (Québec, 1980), 86.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— A. A. Crowder, « The collection of bryophytes in the Fowler Herbarium, Queen’s University, Kingston, Ontario », Canadian Field-Naturalist (Ottawa), 88 (1974) : 47–55.— W. D. Hamilton, Dictionary of Miramichi biography ; biographical sketches of men and women born before 1900 who played a part in public life on the Miramichi : Northumberland County, New Brunswick, Canada (Saint-Jean, 1997), 130s.— W. T. MacClement, « “The makers of Queen’s” : James Fowler, m.a., ph.d., f.r.s.c. », Queen’s Rev., 2 (1928) : 2–4.— D. P. Penhallow, « A review of Canadian botany from 1800 to 1895, part ii », SRC, Mémoires, 2e sér., 3 (1897), sect. iv : 1–56.— B. L. Robinson, « The New England Polygonums of the section Aviculare », Rhodora (Boston et Providence, R.I.), 4 (1902) : 65–73.— B. N. Smallman et al., Queen’s biology : an academic history of innocence lost and fame gained, 1858–1965 (Kingston, 1991).— Who’s who (Londres), 1912.
Stephen R. Clayden, « FOWLER, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fowler_james_15F.html.
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Auteur de l'article: | Stephen R. Clayden |
Titre de l'article: | FOWLER, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 8 déc. 2024 |