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WARBURTON, GEORGE AUGUSTUS, administrateur de la Young Men’s Christian Association (YMCA), prohibitionniste et défenseur de l’environnement, né le 4 octobre 1859 à Sandford, Somerset, Angleterre, fils de Samuel Warburton et d’Elizabeth Jones ; en octobre 1881, il épousa à Port Byron, New York, Louise H. Johnson, et ils eurent une fille et deux fils ; décédé le 21 février 1929 à Toronto.

En 1869, George Augustus Warburton émigra aux États-Unis avec ses parents. La famille s’installa à Brockport, dans l’État de New York, où il fréquenta l’école. Jeune adolescent, il abandonna ses études et travailla avec son père forgeron. Peu après, il se convertit et commença à prêcher les fins de semaine en tant que laïque wesleyen. On le surnommait « le petit prédicateur du centre [de l’État] de New York ». Désolé d’avoir quitté l’école, ce garçon brillant continuait de s’instruire en lisant beaucoup.

Grâce à sa prédication, Warburton se fit remarquer par le YMCA, qui l’envoya acquérir une formation en secrétariat à Newburgh, dans l’État de New York. Sa carrière longue et diversifiée au sein de cet organisme débuta quelques mois plus tard, en 1880, par sa nomination au poste de secrétaire général du YMCA à Watertown. Il s’acquitta si bien de ses tâches que, peu après, il fut invité à Syracuse, où il fut secrétaire général de 1881 à 1883. Au cours de ces années, il fit grande impression sur Cornelius Vanderbilt, qui cherchait quelqu’un à qui confier la responsabilité du Railroad YMCA de New York. Nommé secrétaire de cette association en 1884 à l’âge de 25 ans, Warburton exercerait cette fonction durant un quart de siècle.

Sous l’administration de Warburton, l’association récolta un vaste appui de la part des principales sociétés ferroviaires de l’Amérique sans jamais passer « sous la tutelle des compagnies ». Warburton créa la Railroad Building and Loan Association et aida les employés du chemin de fer de bien d’autres façons. À titre de directeur en chef du mensuel new-yorkais Railroad Men de 1887 à 1908, il étendit son influence bien au delà des frontières de l’État.

En 1909, le conseil du YMCA de Toronto, qui comprenait bon nombre des plus éminents financiers et hommes d’affaires de la ville, cherchait un homme capable d’orchestrer un ambitieux programme d’expansion des activités. Warburton était un candidat idéal : il avait montré sa capacité de recueillir des fonds, de bien s’entendre avec les dirigeants des grandes entreprises et de recruter des laïques dynamiques pour les initiatives du YMCA. Même s’il était sur le point d’avoir 50 ans, il se laissa convaincre de s’établir à Toronto, à la condition que les projets d’expansion soient mis en œuvre.

Moins d’un an après avoir assumé le poste de secrétaire général du Central YMCA à Toronto, Warburton avait aidé les administrateurs à récolter plus de 685 000 $, somme qui dépassait leur objectif et qui permit de construire trois nouveaux immeubles pour l’association. En 1911, il fut placé à la tête de l’instance métropolitaine dont la création avait été rendue nécessaire par l’élargissement du champ d’activité du YMCA à Toronto. La même année, les YMCA du Canada décidèrent de se déclarer indépendants de l’organisation nord-américaine et d’établir leur propre organisation nationale. Warburton appuya cette décision. En 1913, en qualité de représentant de l’instance du Toronto métropolitain, il fit partie des délégués du Canada à la Conférence universelle des unions chrétiennes de jeunes gens à Édimbourg. Pendant la période où il fut secrétaire général du Metropolitan Toronto YMCA, le nombre de membres connut une augmentation bien supérieure à 60 % tandis que la population de la ville s’accrut d’environ 40 %. L’essor rapide du YMCA découlait en grande partie de l’aptitude de Warburton à collecter des fonds, de ses initiatives en matière de programmes éducatifs et de son appui à la création d’une agence de placement.

Dès le début de la Première Guerre mondiale, Warburton se porta volontaire pour aider notamment le Fonds patriotique canadien et la vente des emprunts de la Victoire. En 1918, il fut nommé directeur général de la campagne du Red Triangle Fund, lancée par l’organisation nationale du YMCA. Cette collecte de fonds, la plus vaste jamais entreprise par le YMCA au Canada, eut lieu dans tout le pays. Elle dura trois jours, en mai, et permit d’amasser près de trois millions et demi de dollars. Quelques mois plus tard, le YMCA de Toronto accorda un congé de quatre semaines à Warburton afin qu’il puisse participer, au nom du gouvernement canadien, à la campagne menée par le YMCA américain en vue de récolter 175 millions de dollars pour l’effort de guerre. Moins de dix ans après son arrivée à Toronto, Warburton se voyait donc confier, par le gouvernement fédéral, la mission de contribuer à « renforcer les bonnes relations […] entre le Canada et les États-Unis ».

En 20 ans de vie au Canada, Warburton ne contribua pas au bien commun uniquement par l’entremise du YMCA. Il œuvra aussi dans divers organismes religieux, associations de réforme et organisations caritatives. En 1915–1916, il avait pris un congé de six mois du YMCA pour occuper le poste d’organisateur en chef de la campagne menée par le Citizens’ Committee of One Hundred en vue de convaincre le gouvernement de l’Ontario, alors dirigé par William Howard Hearst*, d’interdire la vente d’alcool dans la province, objectif atteint en 1916. Par la suite, il fut invité à diriger la campagne nationale du Dominion Prohibition Committee, mais, bien que le YMCA de Toronto lui ait donné son assentiment, des contraintes d’horaire et l’« inopportunité de se mêler à des controverses politiques » l’amenèrent à abandonner ce dossier au début de 1917.

En 1922, des raisons de santé obligèrent George Augustus Warburton à démissionner du YMCA. Il ne cessa pas pour autant d’influer sur les normes sociales au Canada. Sa participation au mouvement prohibitionniste s’intensifia, sur la scène tant nationale que provinciale. En plus, il assuma des responsabilités dans la lutte pour la préservation des richesses naturelles du pays et mit au service de cette cause ses talents de lobbyiste et sa capacité d’établir des réseaux de relations. Grand amateur de pêche à la ligne, il soutenait depuis longtemps les programmes de rempoissonnement. En 1925, il prit part à la fondation de la Toronto Anglers’ Association, qui inaugura ses activités en parrainant une enquête sur les effets néfastes de la pêche excessive. Dès 1927, année où il devint président de l’association – alors forte de 2 500 membres –, Warburton était certain que seule une fédération provinciale de pêcheurs aurait assez de poids pour convaincre le gouvernement d’agir. Il s’employa donc à mettre sur pied un tel organisme. Ses efforts portèrent fruit au début de l’année suivante, et les délégués au congrès de fondation de l’Ontario Federation of Anglers le récompensèrent en l’élisant à la présidence. Sous sa direction, la fédération demanda au gouvernement de confier à des experts le mandat d’évaluer l’état de la faune (y compris les populations de poissons) dans la province et de recommander des mesures de préservation. Au moment de sa mort en février 1929, Warburton avait réussi à faire comprendre aux Ontariens la nécessité de protéger ces richesses et à mobiliser l’opinion publique en faveur de cette cause.

Patricia Dirks

George Augustus Warburton était un correspondant prolifique et il écrivit de la poésie pour la famille et des amis. Il a publié deux livres : George Alonzo Hall ; a tribute to consecrated personality (New York, 1905) et A typical general secretary : the life of Edwin F. See (New York, 1908).

BAC, MG 28, I 95.— Y.M.C.A. of Greater Toronto, Minute-book nº 3, 1906–1918.— Globe, 22 févr. 1929.— W. [W.] Adair, Memories of George Warburton ([New York], s.d.).— C. W. Bishop, The Canadian Y.M.C.A. in the Great War [...] ([Toronto], 1924).— Canadian annual rev., 1910, 1916, 1918.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— J. F. Moore, The story of the Railroad « Y » (New York, 1930).— M. G. Ross, « The Toronto Y.M.C.A. in a changing community, 1864–1940 » (mémoire de m.a., Univ. of Toronto, 1947) ; The Y.M.C.A. in Canada : the chronicles of a century (Toronto, 1951).

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Patricia Dirks, « WARBURTON, GEORGE AUGUSTUS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/warburton_george_augustus_15F.html.

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Auteur de l'article:    Patricia Dirks
Titre de l'article:    WARBURTON, GEORGE AUGUSTUS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
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