Le mouvement pour la tempérance mena une campagne sociale vigoureuse pour prôner l’abstinence de consommation d’alcool et, souvent, pour proclamer son interdiction légale. Dans la seconde moitié du xixe siècle, la prohibition de l’alcool devenait une question prépondérante dans la vie des Canadiens. D’importantes organisations, telles que les Sons of Temperance, la Women’s Christian Temperance Union et la Dominion Alliance for the Total Suppression of the Liquor Traffic, soutinrent activement la cause. Le travail de la Women’s Christian Temperance, par exemple, consistait à persuader les gens de signer des engagements d’abstinence totale et à convaincre les enfants de renoncer sous serment à l’alcool, au tabac et aux écarts de langage. Les membres de l’association distribuaient de la documentation sur la tempérance et faisaient circuler des pétitions. En outre, elles tentaient de restreindre l’usage qu’on faisait de l’alcool dans les églises et à des fins médicales. L’association faisait pression pour que l’on sépare les boissons alcooliques des autres marchandises dans les magasins de détail, pour que l’on punisse légalement les ventes aux mineurs et pour que l’on réduise le nombre des débits de boissons autorisés.