BANCROFT, JAMES FREDERICK, éducateur et fonctionnaire, baptisé le 5 août 1855 à Chester, Angleterre, fils de James Bancroft et de Susannah Fleetcroft ; en août 1880, il épousa à St John’s Mary Jane Metcalfe (décédée en 1930), de Chamberlains, Terre-Neuve, et ils eurent trois fils et trois filles ; décédé le 3 septembre 1929 à St John’s.

Éduqué à Chester, James Frederick Bancroft s’installa à Terre-Neuve. Il commença à enseigner à l’école méthodiste de Little Bay Islands en 1877, puis fit la classe dans des écoles de l’Église d’Angleterre à Pass Island, à English Harbour, à Chance Cove et (durant six ans) à Bay Roberts. En 1890, il détenait un brevet d’enseignement de première classe et gagnait un salaire annuel de 382 $. Bien que le surintendant des écoles de l’Église d’Angleterre, le révérend William Pilot*, ait régulièrement remis des rapports élogieux à son sujet, son brevet fut ramené au niveau de deuxième classe en 1891 et son salaire tomba à 332 $.

Le 18 octobre 1890 s’était tenue, à l’école de Bancroft à Bay Roberts, une rencontre d’enseignants au cours de laquelle les participants avaient décidé de préparer la création d’une association vouée à l’« action commune ». Bancroft présidait l’assemblée et c’était probablement lui qui l’avait convoquée. D’autres rencontres suivirent et le 22 novembre, encore une fois sous la présidence de Bancroft, eut lieu à Spaniard’s Bay la fondation de la Newfoundland Teachers’ Association. En janvier, au moment de la ratification de la constitution et de l’élection du premier conseil d’administration, Bancroft obtint la présidence. En travaillant à établir une organisation dont la mission principale était « la protection des enseignants », il avait coupé l’herbe sous le pied de Pilot, qui avait tenté d’organiser le même groupe en un institut d’enseignants voué surtout à l’amélioration des méthodes pédagogiques et à la promotion du professionnalisme. Selon Bancroft, les instituts de ce genre, alors en plein essor en Angleterre et au Canada, étaient destinés à tenir les enseignants en bride. D’ailleurs, au Canada, où ils portaient souvent le nom d’associations éducatives, ils comprenaient généralement des représentants gouvernementaux et étaient placés sous l’égide des départements provinciaux de l’Éducation. En fait, parmi toutes les associations provinciales d’enseignants œuvrant sur le territoire actuel du Canada, seule la Newfoundland and Labrador Teachers’ Association a été fondée d’après des principes syndicaux.

Comme Bancroft avait grandi dans la région de l’Angleterre où la révolution industrielle et les syndicats ouvriers avaient vu le jour, on ne s’étonnera pas qu’il ait suivi les préceptes du syndicalisme et désiré une association dans laquelle seuls les enseignants en exercice seraient membres et administrateurs. Améliorer l’éducation en général figurait parmi les objectifs énumérés dans la constitution de la Newfoundland Teachers’ Association en 1891 comme aujourd’hui, mais dans sa première requête au gouvernement, présentée cette année-là, le tout nouveau groupe réclamait surtout des hausses de salaires, des salaires minimums et des régimes de retraite et d’assurance financés en partie par l’État. Le gouvernement libéral de sir William Vallance Whiteway* prêta une oreille attentive à cette demande. Selon Alfred Bishop Morine*, député à la Chambre d’assemblée, Bancroft avait bien aidé le parti aux élections de 1889 et méritait quelque chose en retour. En 1892, le gouvernement instaura un régime de retraite et l’Assemblée augmenta les crédits affectés aux salaires des enseignants.

Treize mois après la fondation de la Newfoundland Teachers’ Association, Bancroft n’enseignait plus. En décembre 1891, il quitta Bay Roberts pour la baie Bonne, où il avait obtenu un poste de sous-receveur des douanes. À son salaire de 600 $ s’ajoutait 21 % des droits perçus (le total ne devait pas dépasser 1 000 $). Après son départ, l’association sombra dans la léthargie. On essaya de la relancer sous la forme d’un institut d’enseignants en 1898–1899, mais cette tentative échoua et l’association demeura inactive jusqu’en 1908.

En 1904, Bancroft avait été muté au service des douanes à St John’s. Il y travailla jusqu’en 1912 et prit sa retraite pour raisons de santé. Sa pension était de 667 $, soit beaucoup plus que ce qu’il aurait reçu du régime de retraite des enseignants. Par la suite, il fut arpenteur et, après le début de la Première Guerre mondiale, officier de recrutement. Il finit par se retirer dans sa propriété de Topsail, The Hermitage, où il se consacra à l’agriculture expérimentale jusqu’à sa mort, survenue en 1929 au General Hospital de St John’s. Il repose au cimetière anglican de Topsail.

Le nom de James Frederick Bancroft est encore bien connu dans les cercles de la Newfoundland and Labrador Teachers’ Association. Chaque année depuis 1980, cet organisme décerne des prix Bancroft à des membres particulièrement méritants.

Harry Cuff

Cheshire Record Office (Chester, Angleterre), Vital statistics for the Bancroft family.— Newfoundland and Labrador Teachers’ Assoc. (St John’s), NTA minute-books.— Evening Telegram (St John’s), 28 août 1880, 1899–1929.— Harbor Grace Standard (Harbour Grace, T.-N.), 1890–1900.— H. A. Cuff, A history of the Newfoundland Teachers’ Association, 1890–1930 (St John’s, 1985) ; « The Newfoundland Teachers’ Association, 1890–1930 : its founding ; and its establishment as a stable, influential, and permanent professional organization » (mémoire de m.a., Memorial Univ. of Nfld, St John’s, 1971) ; « Prominent figures from our recent past : James Frederick Bancroft », Newfoundland Quarterly (St John’s), 86 (1990–1991), nº 2 : 27s. ; « Recently-discovered information on the family of James Frederick Bancroft, 1855–1927, founder of the Newfoundland Teachers’ Association », Newfoundland Quarterly, 73 (1977), nº 4 : 39–44.— Christopher English, « A history of the Newfoundland Teachers’ Association, 1890–1930 » [compte rendu de livre], Newfoundland Quarterly, 82 (1986–1987), nº 4 : 43s.— Newfoundland Teachers’ Association, NTA Journal (St John’s), 1909–1980.

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Harry Cuff, « BANCROFT, JAMES FREDERICK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bancroft_james_frederick_15F.html.

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Auteur de l'article:    Harry Cuff
Titre de l'article:    BANCROFT, JAMES FREDERICK
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
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