CALDICOTT, THOMAS FORD, ministre baptiste, né probablement le 21 mars 1803 à Long Buckby, Northamptonshire, Angleterre, fils de Joseph et de Nancy Caldicott, décédé le 9 juillet 1869 à Toronto, Ontario.

Le père de Thomas Ford Caldicott était prédicateur laïque et diacre de l’église baptiste de Long Buckby. Au sortir de l’école, Thomas apprit le métier de cordonnier, mais l’intérêt qu’il portait à la prédication l’amena à poursuivre ses études. Comme il n’y avait pas de place pour lui au collège baptiste, il entra dans un externat à Leicester et continua d’étudier tout en remplissant la tâche de prédicateur laïque.

En 1827 Caldicott avait immigré au Canada, et était associé au 79e régiment d’infanterie de Québec, tout d’abord en tant que précepteur de la famille du commandant, puis comme maître de l’école régimentaire. Il accompagna successivement le régiment à Montréal, Kingston et York (Toronto), où il fut accueilli le 22 mai 1831 comme membre de la nouvelle église baptiste March Street où le révérend Alexander Stewart exerçait son ministère. Caldicott fut nommé diacre le 3 juillet 1832, et fut reconnu officiellement comme prédicateur laïque le 2 octobre 1832 ; on l’appelait le « soldat prédicateur ».

En 1833, avec l’aide de son frère Samuel, Caldicott ouvrit la York Commercial and Classical Academy, école privée dispensant « un enseignement secondaire pratique contrairement à l’enseignement classique de l’Upper Canada College ». Caldicott fut également propriétaire d’une librairie-papeterie. Il accomplit un travail remarquable au Mechanics’ Institute d’York, fondé en décembre 1830. Il fut secrétaire de la Young Men’s Society, constituée en 1831, et donna « une conférence des plus remarquables et des plus impressionnantes sur les valeurs spirituelles » à l’une des premières réunions. Caldicott participa à l’assemblée de fondation de l’Upper Canada Religious Tract and Book Society qui se tint à York en janvier 1832, et dont il fut membre du comité en 1833 et 1834 ; il fut également membre du conseil d’administration de la York Auxiliary Bible Society de 1833 à 1835. Son ambition restait cependant de devenir ministre prédicateur et il fut ordonné ministre baptiste en 1834 dans le canton de Chinguacousy, Haut-Canada. À l’époque, on le disait un « esprit solide, un orateur éloquent et un bon chanteur ».

Dans le but d’élargir son champ d’activité, Caldicott partit en 1835 aux États-Unis où il exerça son ministère pendant les 25 années qui suivirent dans les églises baptistes de Lockport, état de New York, de Boston et de ses environs (notamment l’église Baldwin Place), et de Williamsburg (ville de New York). Il s’intéressait à tant de choses qu’il fut amené à prendre une part active à différentes organisations religieuses. On lui fit l’honneur de l’élire à de nombreuses charges, et la Madison (Colgate) University, Hamilton, état de New York, lui décerna un doctorat en théologie en 1852 ; d’autre part il était constamment demandé comme prédicateur. Il insistait sur l’importance d’avoir des ministres bien instruits, et c’est dans cet esprit qu’il appuya les travaux de la Northern Baptist Éducation Society, dont il fut membre du conseil d’administration et où il occupa différentes fonctions, dont celle de secrétaire à plein temps de 1848 à 1850.

En novembre 1860, Caldicott retourna à l’église de Toronto, appelée alors église baptiste Bond Street. Les neuf années qu’il y passa furent décrites comme « les fondations solides comme le roc sur lesquelles repose la prospérité actuelle de l’église baptiste de Toronto ». Comme il l’avait fait pendant ses années de ministère aux États-Unis, il préconisa fermement « la bienfaisance systématique » ; le système de la quête hebdomadaire fut adopté, ce qui permit à l’église de régler ses dettes, de mettre fin au système de location des bancs et d’augmenter ses dons aux missions. Pendant une courte période en 1861 et 1862, il aida Robert Alexander Fyfe* à la rédaction du Canadian Baptist, mais il avait peu d’inclination pour les travaux littéraires. Il n’avait le feu sacré que pour la chaire et ses devoirs de pasteur.

William Stewart*, ami et biographe de Caldicott, qualifia ses sermons d’ « essentiellement bibliques, méthodiques et pratiques ». Deux sermons qu’il prononça lors de réunions baptistes furent particulièrement remarqués : le premier sur « la bienfaisance systématique », à l’assemblée tenue à Hamilton en 1863, et l’autre à l’importante réunion d’Ingersoll en 1867, où son discours d’ouverture fut un facteur décisif du lancement en Inde de l’entreprise missionnaire baptiste canadienne à l’étranger. Bon nombre d’organisations et de comités bénéficièrent de ses qualités de chef durant les années 1860, notamment l’Upper Canada Bible Society dont il fut un des administrateurs, l’Upper Canada Tract Society, et la succursale torontoise de l’Evangelical Alliance. Par contre, il ne semble pas avoir été mêlé aux polémiques de son époque, qu’elles fussent d’ordre religieux ou civil. C’était un hôte parfait et plein d’esprit qui racontait toutes sortes d’anecdotes intéressantes, « un homme de valeur et d’une grande culture », au port majestueux et imposant, que ses contemporains considéraient avec estime et affection.

Marget H. C. Meikleham

T. F. Caldicott, A concise history of the Baldwin Place Baptist Church [...] (Boston, 1854) ; The convention sermon : O Lord, revive thy work, Habakkuk 3 : 2, Canadian Baptist (Toronto), 31 oct. 1867 ; Hannah Corcoran : an authentic narrative of her conversion from Romanism, her abduction from Charlestown, and the treatment she received during her absence (Boston, 1853) ; Systematic beneficence : a sermon preached before the annual meeting of the Baptist Missionary Convention of Canada West, in the city of Hamilton, October 21, 1863 (Toronto, 1863).

Canadian Baptist Archives, McMaster Divinity College (Hamilton, Ont.), Caldicott papers.— Canadian Baptist (Toronto), 15, 22 juill., 19 août 1869.— The Baptist encyclopædia [...], William Cathcart, édit. (2 vol., Philadelphie, 1881).— Directory of the Jarvis St. Baptist Church, Toronto, August, 1897 (Toronto, 1897), 4964 ; app., pp.51, 53, 56s., 61, 63.— Robertson’s landmarks of Toronto, I : 464 ; II : 756 ; IV : 424.— William Stewart, Thomas Ford Caldicott, D.D., McMaster University Monthly (Toronto), IV (1894–1895) : 145–154.

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Marget H. C. Meikleham, « CALDICOTT, THOMAS FORD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/caldicott_thomas_ford_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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