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CHAUSSEGROS DE LÉRY, ALEXANDRE-RENÉ, avocat, conseiller législatif et sénateur, né à Québec le 26 mars 1818 du mariage de l’honorable Charles-Étienne Chaussegros* de Léry, seigneur de Rigaud-Vaudreuil, et de Josephte Fraser, fille du juge John Fraser*, décédé à Québec le 19 décembre 1880 et inhumé à Saint-François-de-la-Beauce (Beauceville) le 23 du même mois.
Après avoir terminé ses études classiques au petit séminaire de Québec, Chaussegros de Léry apprit le droit chez Louis de Gonzague Baillargé*. Le 28 juillet 1842, il était admis au Barreau du Bas-Canada. À peine deux ans plus tard, soit le 12 février 1844, il épousait Catherine-Charlotte-Élise Couillard qui lui donna trois fils dont William-Henri-Brouage. Ceux qui l’ont connu sont d’accord pour dire qu’il s’occupa peu de sa profession. Le droit l’intéressait beaucoup mais uniquement pour l’aider à bien gérer ses affaires.
Alexandre-René Chaussegros de Léry avait des propriétés à Québec, sur les rues d’Auteuil et Sainte-Famille, à Sainte-Marie et Saint-François-de-la-Beauce. Il avait aussi hérité de deux seigneuries, soit celles de Rigaud-Vaudreuil et de Sainte-Barbe-de-la-Famine. Le 10 août 1864, il vendit sa maison de la rue Sainte-Famille au séminaire de Québec : il avait fallu quatre ans de discussions pour que les deux parties en viennent à s’entendre sur le prix. Cette vente fut sans doute provoquée par ses activités à la suite de la découverte de pépites d’or dans le lit de la Chaudière en 1846. À ce moment-là, Chaussegros de Léry espéra s’enrichir en s’occupant activement de l’exploitation de gisements aurifères. Tout le favorisait car, vers le même temps, on trouva de l’or dans sa seigneurie de Rigaud-Vaudreuil. En vertu de lettres patentes datées du 18 septembre 1846, la couronne le reconnaissait depuis cette date comme propriétaire de toutes les « mines d’or et d’argent, minières et minéraux » qui se trouvaient dans cette seigneurie. Gagné par la fièvre de l’or, il participa à la fondation en 1865 de la Compagnie des mines d’or de Léry. Nous ignorons quels gains il fit comme actionnaire de cette entreprise. Il y a lieu de croire cependant que sa situation financière fut alors bonne puisque nous le retrouvons en 1867 au sein des promoteurs du projet d’un chemin de fer pour relier la ville de Lévis à celle de Portland (Maine). À cet effet, une société fut fondée le 24 février 1869, sous le titre de Compagnie de chemin à lisses de Lévis à Kennebec ; on l’appelait aussi la Levis and Kennebec Railway Co. (maintenant Quebec Central Railway Co.). Il en fut le président, mais Joseph-Goderic Blanchet* et Louis-Napoléon Larochelle* semblent avoir fait beaucoup plus que lui pour cette entreprise. Son demi-effacement s’expliquerait peut-être par sa nomination, le 2 novembre 1867, au Conseil législatif pour représenter la circonscription de Lauzon. Quatre ans plus tard, le 13 décembre 1871, il devint sénateur, remplaçant Elzéar-Henri Juchereau Duchesnay, mais il eut peine à bien s’acquitter de toutes ses obligations ; voilà pourquoi il démissionna de ce dernier poste le 11 avril 1876.
Chaussegros de Léry était un homme bienveillant et affable, selon Narcisse-Henri-Édouard Faucher* de Saint-Maurice ; il avait toujours une bonne parole ou une excuse pour autrui. Nous avons l’impression qu’il fut en son temps le type du parfait gentilhomme canadien. C’était un homme charitable et à quelques reprises il fit des dons à la fabrique de Sainte-Marie-de-la-Beauce. En affaires, toutefois, il pouvait se montrer très dur et ne plier que difficilement devant un concurrent. Il vivait bien mais était fort attentif à ne rien perdre de ses biens.
ANQ, Famille Chaussegros de Léry, Alexandre-René.— ASQ, Lettres, X, 39, 119 ; Seigneuries, LXVIII–LXX ; Séminaire, XXXIV : 32–38 ; Séminaire, LXXII : 19a ; Séminaire, LXXXI : 71–71c ; Séminaire, CCII : 123s. ; S.M.E., 12 juill. 1864 ; Université, LXXV : 102.— L’Écho de Lévis, 1869–1876.— L’Opinion publique (Montréal), 27 janv. 1881.— P.-G. Roy, Fils de Québec, IV : 22s.— Pierre Fontanel, Minéraux et roches du Canada (Montréal, 1924).— Honorius Provost, Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce ; histoire religieuse (Québec, 1967), 391s.— P.-G. Roy, La famille Chaussegros de Léry (Lévis, 1934), 33–36.
Claude Lessard, « CHAUSSEGROS DE LÉRY, ALEXANDRE-RENÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/chaussegros_de_lery_alexandre_rene_10F.html.
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Auteur de l'article: | Claude Lessard |
Titre de l'article: | CHAUSSEGROS DE LÉRY, ALEXANDRE-RENÉ |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 11 déc. 2024 |