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COTTER, JAMES LAURENCE, trafiquant de fourrures de la Hudson’s Bay Company et photographe, né le 24 décembre 1839 à Jaulna (Jalna), Inde, fils du colonel George Sackville Cotter et d’Agnes Kilgour ; le 13 septembre 1868, il épousa à Sault-Sainte-Marie, Ontario, Frances Symington Ironside, fille de George Ironside*, ét ils eurent 11 enfants ; décédé à Sault-Sainte-Marie le 6 août 1889.
James Laurence Cotter, descendant d’un baronnet irlandais, fut élevé par sa grand-mère en Écosse, près d’Édimbourg, où il fréquenta la Loretto School. Il arriva au Canada en 1857 et, à l’automne, devint apprenti commis à la Hudson’s Bay Company. Le gouverneur George Simpson*, qui le considérait comme « un jeune homme doué d’une bonne formation », l’envoya au fort La Cloche (Ontario), sur le lac Huron, afin qu’il joue un « rôle actif » et qu’il apprenne « le français et l’indien ». Cotter passa deux saisons de traite au poste de Bersimis (Betsiamites, Québec), et une autre au fort Chicoutimi (Chicoutimi, Québec), en qualité de commis, puis il fut muté à Moose Factory (Ontario), siège administratif du département de Southern de la Hudson’s Bay Company. À Moose Factory, où il arriva en octobre 1867, Cotter s’initia aux divers secteurs d’activité d’un vaste centre de commerce des fourrures. En 1872, il reçut une affectation au district d’Eastmain et, l’année suivante, une nomination à titre de chef de poste suppléant. Il recommanda à George Simpson McTavish, commandant de Moose Factory, de déplacer au fort George (Fort-George, Québec) le quartier général du district, qui se trouvait dans la région de la Petite rivière de la Baleine (Québec). McTavish accepta et le déménagement s’effectua à l’été de 1874. Cotter accéda au rang de chef de poste en 1875, et, après une autre année passée au fort George, se rendit à Rupert’s House (Fort-Rupert, Québec) prendre charge du district de la rivière Rupert.
En 1879, Cotter revint à Moose Factory afin de prendre la direction du département de Southern, lequel comprenait les districts suivants : Albany, rivière Rupert, Eastmain, Moose Factory, New Post (sur la rivière Abitibi) et Kenogamissi (sur la rivière Moose). Au cours des années 1880, des changements importants marquèrent le développement du nord de l’Ontario : la construction du chemin de fer canadien du Pacifique et la colonisation du secteur nord-ouest « commencèrent d’avoir pour effet, disait Cotter, de déranger l’esprit des gens ». Cette période d’instabilité générale se manifesta dans le fait que Cotter eut du mal à garder un personnel compétent et, en particulier, des ouvriers spécialisés en mécanique et en construction de bateaux. Il parvint, cependant, à obtenir des salaires plus élevés et des pensions plus généreuses pour les employés. Même si l’espace disponible sur les navires de la compagnie était limité, il obtint aussi que les épouses et les familles de ces derniers fussent amenées sur place et logées. À mesure que la colonisation progressait au nord et à l’ouest, les Indiens s’en trouvèrent affectés. Ils étaient exposés à des épidémies de coqueluche et de grippe qui entraînaient invariablement des souffrances et des décès, une diminution dans la cueillette des fourrures et l’augmentation de leurs dettes. Pour les protéger, Cotter les dissuada de parcourir les régions dans lesquelles sévissaient des maladies contagieuses. Nommé agent principal de la traite en 1883, il put, durant cette période troublée, maintenir un approvisionnement en fourrures raisonnablement stable dans le département de Southern. Mais il avait d’autres intérêts que le commerce des fourrures. Il mit sur pied, au bénéfice de la Hudson’s Bay Company, une scierie à Moose Factory ; il fit venir du bétail afin d’améliorer le troupeau de la compagnie et cultiva avec succès plusieurs potagers.
C’est peut-être en qualité de photographe, toutefois, et non comme fonctionnaire de la compagnie que Cotter laissa le meilleur souvenir. Il fabriqua son propre appareil et prit quelques-unes des premières photographies de la région avoisinant la baie d’Hudson. Le Harper’s Weekly de New York, dans son numéro du 7 juin 1879, par exemple, publia neuf dessins exécutés d’après des photographies de Cotter. Composées avec art, nettes et claires, ses photographies de personnes, de bâtiments et de moyens de transport intéressent particulièrement les historiens et les anthropologues. L’une d’elles, prise en 1871 à Moose Factory, montre un bâtiment à toit plat, datant probablement de 1762. D’autres font voir le clocher de Moose Factory, des navires côtiers à deux mâts, le canon du fort pointé vers la baie de James, ainsi que des Indiens et des canots. Les photographies de Cotter sont le reflet fidèle d’une vie qui n’avait guère changé depuis l’érection du fort en 1673. Celles qui montrent les Inuit du district d’Eastmain à la Petite rivière de la Baleine, avec leurs tentes de peau et leurs kayaks, sont vraisemblablement les premières photographies prises dans cette région.
Pendant l’hiver de 1888–1889, Cotter fut trop malade pour accomplir son travail. Il quitta Moose Factory avec sa famille et se rendit à Sault-Sainte-Marie, où il mourut le 6 août 1889.
Quelques-unes des photographies de James Laurence Cotter sont reproduites dans « The Eskimos of Eastmain », Beaver, outfit 260 (1929–1930) : 301–306, 362–365, et dans l’essai photographique de C. P. Wilson, « Moose Factory today and yesterday », Beaver, outfit 277 (juin 1946) : 22–29.
PAM, HBCA, James Cotter file ; George Simpson McTavish file ; George Simpson genealogical table ; A.1/71 : 74 ; A.1/149 : 204 ; A.6/13 : ff.72d–73d ; A.6/52 : 320–321 ; A.6/53 : 93, 523 ; A.6/55 : 259 ; A.11/43 : f. 128d ; A.11/47 : ff.217, 229d, 234, 262b, 266b, 272, 280, 280d, 281, 289d, 291, 292, 293d, 294, 294b, 294d, 303, 408, 414 ; A.11/149 : 104 ; A.44/8 :212 ; B.17/a/1 : f.9d ; B.77/a/39 : ff.20d, 21 ; B.77/a/40 : f. 6d ; B.134/g/39 : f.13d ; B.134/g/40 : f. 14d ; B.135/a/181 : f.18d ; B.186/a/99 : ff.13, 25d, 26, 31d, 72d ; B.373/a/5 : ff.56d, 70, 72 ; B.373/a/6 : f.6d ; B.373/c/2 f.44d ; D.4/53 : ff.65d, 88, 88d ; D.14/2 : f.510 ; D.14/5 f.262 ; D.14/8 : f.79 ; D.20/15 : f.275d ; D.20/29 : f.326d.— H. M. S. Cotter, « Chief factor and photographer », Beaver, outfit 264 (déc. 1933) : 23–26, 66.
Shirlee Anne Smith, « COTTER, JAMES LAURENCE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cotter_james_laurence_11F.html.
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Auteur de l'article: | Shirlee Anne Smith |
Titre de l'article: | COTTER, JAMES LAURENCE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 9 déc. 2024 |