DOUGLAS, sir CHARLES, officier de marine ; il épousa Lydia Schimmelpinck (ils eurent deux fils et une fille), en secondes noces Sarah Wood (ils eurent un fils et une fille) et en troisièmes noces Jane Baillie ; décédé le 16 mars 1789 à Édimbourg.

On connaît peu les premières années de Charles Douglas, si ce n’est qu’il servit comme midshipman au siège de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1745. Avec quelque retard, il fut promu lieutenant en 1753. Pendant la guerre de Sept Ans, il se fit remarquer par l’Amirauté qui le nomma capitaine de frégate en 1759 ; cette année-là, commandant un navire armé en guerre, le Boscawen, il rendit d’utiles services à la flotte du vice-amiral Saunders pendant la campagne de Québec. Promu capitaine de vaisseau en mars 1761, il commandait, l’année suivante, un bâtiment de sixième classe, le Siren (24 canons), à la station navale de Terre-Neuve. Quand une force française, sous le commandement de Charles-Henri-Louis d’Arsac de Ternay, attaqua l’île, cet été-là, Douglas aida à contenir les envahisseurs avec ses troupes de marine et fut le premier à informer de la situation le commodore ‘ord Alexander Colvill*. Il commanda aussi la force navale chargée de couvrir le débarquement du lieutenant-colonel William Amherst à Torbay, le 13 septembre ; en reconnaissance de ses services, il eut l’honneur de porter à Londres les dépêches de Colvill, en octobre. Il resta à la même station en 1763, au commandement de la frégate Tweed (32 canons), et permit à Cook, en ménageant ingénieusement des retards, de terminer les levés topographiques des îles Saint-Pierre et Miquelon avant qu’elles fussent remises au nouveau gouverneur français, François-Gabriel d’Angeac.

En 1764 et en 1765, apparemment grâce à des appuis à la cour britannique, Douglas servit comme officier supérieur dans la marine russe. Pendant les dix années qui suivirent, il commanda plusieurs navires. En 1776, sur l’Isis (50 canons), il joua de nouveau un rôle essentiel quand, le 6 mai, il vint secourir Québec, alors assiégée par Benedict Arnold*. Son arrivée hâtive n’avait pu être réussie qu’en frayant un chemin à l’Isis dans les glaces épaisses du golfe du Saint-Laurent, un tour de force dans le domaine de la manœuvre, que Douglas décrivit à l’Amirauté en termes extravagants. Douglas resta au Canada pendant le temps de la campagne de 1776, et, en improvisant habilement pour surmonter les difficultés de transport à partir du Saint-Laurent aussi bien qu’en innovant dans les méthodes de construction navale, ses subordonnés et lui créèrent, sur le lac Champlain, une flotte de petits navires qui infligèrent la défaite à la flottille d’Arnold à la bataille de l’île de Valcour (New York) qui eut lieu du 11 au 13 octobre. Cet exploit n’avait pas besoin d’être enjolivé ; il proclamait assez la grande maîtrise de son auteur – que l’opération, au reste, ait été tout à fait nécessaire ou pas.

En reconnaissance des services qu’il avait rendus en aidant à repousser l’envahisseur américain, Douglas fut créé baronnet en janvier 1777. Par la suite, il commanda le Stirling Castle (70 canons) en 1777 et en 1778, et le Duke (90 canons) de 1778 à 1781 ; de 1781 à 1783, il servit comme capitaine de pavillon sous les amiraux sir George Brydges Rodney et Hugh Pigot, dans les Antilles. On se souvient surtout de Douglas pour ses innovations dans l’artillerie navale, en particulier alors qu’il avait le commandement du Duke et qu’il était capitaine de pavillon sous Rodney. Il est généralement admis, aussi, que c’est lui qui persuada Rodney de lancer ses navires à travers la ligne française, à la bataille des îles des Saintes le 12 avril 1782.

Nommé au « commandement naval de la Nouvelle-Écosse et des mers adjacentes » après la Révolution américaine, Douglas arriva à Halifax le 30 mai 1784. Son rôle y fut important : il aida la région à s’adapter à la situation de l’après-guerre, interpréta les obligations du traité avec les États-Unis et y donna suite, et mit à la disposition du gouverneur John Parr les transports nécessaires à l’approvisionnement des établissements loyalistes. En novembre, toutefois, il demanda son rappel quand l’Amirauté refusa d’endosser les mesures qu’il croyait nécessaires à la réforme administrative de l’arsenal de Halifax, dont le commissaire, Henry Duncan*, ne dépendait pas de lui, mais du Navy Board. Douglas fut promu contre-amiral de l’escadre bleue en septembre 1787. Deux ans plus tard, il fut de nouveau nommé au commandement de Halifax, mais mourut avant d’assumer ses fonctions. Son fils cadet, Howard*, devint gouverneur du Nouveau-Brunswick.

W. A. B. Douglas

Une gravure du portrait de sir Charles Douglas peint par Henry Singleton se trouve au National Maritime Museum à Londres.

APC, MG 18, L4, liasse 20.— National Maritime Museum, SAN/1–5 ;SAN/T/1–8.— PRO, Adm. 1/482, ff.413, 429–435, 441 ; 1/487 ; 1/491 ; 1/1 704 ; 1/1 706 ; 1/1 709 ; Prob. 11/1 176, ff.143–144.— Burke’s peerage (1953).— Charnock, Biographia navalis, VI : 427ss.— DNB.— G.-B., Adm., Commissioned sea officers.— William Playfair, British family antiquity ; illustrative of the origin and progress of the rank, honours and personal merit of the nobility of the United Kingdom [...] (9 vol., Londres, 1809–1811), VII, 1re partie, app. : lxxxix.— W. L. Clowes, The Royal Navy ; a history from the earliest times to the present (7 vol., Londres, 1897–1903), III.— John Creswell, British admirals of the eighteenth century ; tactics in battle (Londres, 1972).— Howard Douglas, Naval evolutions [...] (Londres, 1832).— S. W. Fullom, The life of General Sir Howard Douglas [...] (Londres, 1863).— A. T. Mahan, The influence of sea power upon history, 1660–1783 (Boston, 1890).— [W. C.] B. Tunstall, Flights of naval genius (Londres, 1930).

S. W. Fullom utilise les archives privées de Douglas, maintenant introuvables. Il semble plausible que Playfair se soit appuyé sur ces mêmes documents. Malheureusement, l’accession de Douglas au baronnage semble avoir jeté un voile discret sur la première période de sa vie, et une attention injustifiée a été accordée à sa descendance linéaire à partir de James, 4e comte de Morton. Cet état de fait est déplorable puisque la connaissance de ses premières années pourrait nous éclairer sur ses capacités d’innovateur.  [w. a. b. d.]

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W. A. B. Douglas, « DOUGLAS, sir CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/douglas_charles_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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