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EDSON, ALLAN AARON, peintre, né le 18 décembre 1846 dans le canton de Stanbridge, Bas-Canada, fils de Hiram Edson et d’Elvira Gilmore ; en 1871, il épousa à Montréal Mary Stewart, et ils eurent quatre fils ; décédé le 1er mai 1888 à Glen Sutton, Québec, et inhumé le 3 mai au cimetière du Mont-Royal, à Montréal.
Tout jeune, Allan Aaron Edson déménagea avec sa famille dans le village de Stanbridge. Son père tenait un hôtel situé près de la banque de John Carpenter Baker, mécène qui aida plus tard à financer les études d’Edson à l’étranger et devint un acheteur important de ses œuvres. Vers 1861, un second déménagement conduisit la famille à Montréal. Edson, qui avait reçu une formation commerciale, y travailla dans plusieurs maisons d’affaires, notamment, dit-on, dans celle d’Augustus J. Pell, fabricant bien connu de cadres et marchand d’œuvres d’art, où il aurait rencontré des artistes professionnels.
Durant ces années, selon les notices nécrologiques, Edson aurait été quelque temps l’élève de Robert Stuart Duncanson* ; en 1864, il avait abandonné son emploi régulier et se préparait à se rendre à l’étranger afin de parfaire sa formation artistique. Dès son retour à Montréal, environ deux ans plus tard, il commença à s’illustrer. Un de ses tableaux se trouvait parmi les prix offerts en 1866 an cours d’une tombola artistique parrainée par l’Association des beaux-arts de Montréal. Son nom figura à cette occasion avec ceux d’artistes établis, dont Otto Jacobi et James D. Duncan. Suivirent d’autres études en Grande-Bretagne et sur le continent européen. En tout, Edson fit au moins quatre voyages outre-mer. Il s’y rendit la dernière fois dans les années 1880 et demeura alors cinq ans en France ; durant une partie de ce séjour, il fut l’élève de Léon-Germain Pelouse, qui fut de tous ses professeurs celui qui exerça la plus grande influence sur lui. Bien qu’Edson eût beaucoup de succès au cours des années 1880, il ne fut jamais à l’abri des contraintes financières. Dans une lettre à sa femme, écrite de Paris en 1881, il parle des difficultés à peindre avec des doigts raidis par le froid (il n’avait pas les moyens de chauffer sa chambre) et des soupes « à l’eau de vaisselle » dont il dînait dans les cafés minables.
Ses contemporains décrivent Edson comme un homme exceptionnellement modeste. Il se fit néanmoins remarquer dans des associations artistiques : il fut membre fondateur de la Société des artistes canadiens en 1867, un des premiers membres de l’Ontario Society of Artists, fondée en 1872, et, en 1880, membre fondateur de l’Académie royale canadienne des arts. Lors de la première exposition de l’académie, en mars 1880, la princesse Louise*, marquise de Lorne, acheta des œuvres d’Edson pour sa mère, la reine Victoria, et pour elle-même. En 1886, la reine prêta à la Colonial and Indian Exhibition un paysage des Cantons de l’Est peint par lui.
Des années 1860 jusqu’à sa mort, Edson exposa régulièrement au Canada. Ses œuvres furent aussi présentées à la Royal Academy of Arts, à Londres, et au Salon de Paris ; elles furent montrées à des expositions universelles, à Philadelphie, en 1876, et à Anvers, en 1885. Edson enseigna la composition et le paysage à l’Association des beaux-arts de Montréal et fournit des illustrations à des publications telles que le Canadian Illustrated News et l’Opinion publique.
Pendant la première période de sa carrière, Edson eut des traits communs avec la Hudson River School, une école de peinture ; plus tard, son style laissa voir clairement le fruit de ses années d’études en France. Il ne fut toutefois pas qu’un simple élève de l’école européenne revenant chez lui en vue de peindre le Canada avec les yeux d’un étranger. Edson s’avéra capable d’adapter ce qu’il avait appris à l’étranger à la rudesse caractéristique du paysage canadien. Ses premiers tableaux, comme Sheep in landscape (Galerie nationale, Ottawa), The coming storm over Lake Memphremagog (musée du Québec), A trout brook (exposé à Philadelphie en 1876 et appartenant à cette époque à Augustus J. Pell), Cow-patte in the woods et In the mountains, Glen Sutton (tous deux dans son studio au moment de sa mort), sont typiques des sujets qu’il affectionnait. Il trouvait ses sujets préférés dans les Cantons de l’Est où il était né. Toute sa vie, il s’efforça de rendre les effets de la lumière du soleil filtrant à travers les feuilles dans les sous-bois. Ce thème apparut très tôt dans ses peintures ainsi qu’en témoigne un compte rendu d’une exposition tenue à Montréal en 1868 : « La dernière œuvre d’Edson [...] et sa meilleure [...] représente un bois où les rayons du soleil filtrent à travers les branches vertes des clairières. »
Edson réussissait aussi bien ses peintures à l’huile que ses aquarelles, mais celles-ci lui attirèrent généralement les plus grands éloges. J. E. Hodgson, de la Royal Academy, un des professeurs des Royal Academy Schools, que le gouvernement du Canada avait chargé de rendre compte des œuvres canadiennes présentées à la Colonial and Indian Exhibition à Londres, déclara que « sous le rapport de la couleur » il n’y avait rien de plus beau dans toute la collection que le paysage à l’aquarelle d’Edson. Au moment de sa mort, Edson ne commençait qu’à donner la pleine mesure de son talent, mais il était considéré comme le meilleur peintre de paysages qu’ait produit le Canada à ce jour.
On retrouve les œuvres d’Allan Aaron Edson dans plusieurs collections publiques, incluant la Galerie nationale du Canada (Ottawa), le musée du Québec, le musée des Beaux-Arts de Montréal, l’Art Gallery of Ontario (Toronto), et l’Edmonton Art Gallery.
Certaines informations concernant Edson nous ont été fournies par T. A. Knowlton, de Montréal, aujourd’hui décédé. [e. c.]
Arch. privées, Mme Ruby Moore (Stanbridge East, Québec), Papiers de la famille Gilmore.— La Galerie nationale du Canada, A. A. Edson, Acc. : nos 131, 1398, 9 648, 15 379, 17 556, 18 161.— McGill Univ. Libraries (Montréal), Blackader Library, H. G. Jones et Edmond Dyonnet, « History of the Royal Academy of Arts » (texte dactylographié, 1934), c.5.— Musée des Beaux-Arts de Montréal, Bibliothèque de référence, Album de coupures, 1863–1882 ; Classeur canadien, Dossier A. A. Edson ;
Elizabeth Collard, « EDSON, ALLAN AARON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/edson_allan_aaron_11F.html.
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Auteur de l'article: | Elizabeth Collard |
Titre de l'article: | EDSON, ALLAN AARON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 6 nov. 2024 |