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GARDNER, LINDSAY CANN, pharmacien, homme d’affaires et homme politique, né le 27 décembre 1875 à Milton (Yarmouth, Nouvelle-Écosse), fils de George Hunter Gardner et de Henrietta Frances Smith ; le 17 octobre 1900, il épousa à Yarmouth Eudora Adelaide Munro, et ils eurent deux enfants, dont un atteignit l’âge adulte ; décédé le 23 août 1938 à Deerfield, Nouvelle-Écosse.
Lindsay Cann Gardner était le fils d’un constructeur de bateaux de Chebogue et de la fille d’un cultivateur de l’endroit. Il fit ses études primaires et secondaires à Yarmouth, puis, comme de nombreux autres jeunes hommes ambitieux de cette collectivité affairée du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, alla aux États-Unis pour recevoir une formation professionnelle qu’on ne pouvait suivre dans les Maritimes. En 1896, avec son nom inscrit au tableau d’honneur, il obtint son diplôme du Brooklyn College of Pharmacy de New York. De retour chez lui, il fut engagé par Charles Churchill Richards, fabricant, grossiste et détaillant de produits pharmaceutiques. Gardner entreprit un assistanat de trois ans à la C. C. Richards and Company et fut bientôt nommé gérant de l’entreprise. Déjà membre en règle de la Nova Scotia Pharmaceutical Society en 1899, il devint actif au sein de cet organisme de réglementation et le demeurerait pendant toute sa carrière : à titre d’examinateur à partir de 1911, de vice-président en 1917 et de président en 1918. En juin 1938, deux mois avant sa mort, il serait élu président honoraire. Peu de pharmaciens néo-écossais de la génération de Gardner avaient intégré la profession munis de titres universitaires comparables au sien.
Depuis 1885, la C. C. Richards and Company détenait un brevet pour le liniment Minard’s, pommade populaire pour soulager la douleur. Au mois d’août 1905, la Royal Securities Corporation Limited, soutenue par un syndicat de financiers de Halifax et dirigée par William Maxwell Aitken*, acquit le brevet et constitua en société la Minard’s Liniment Company Limited. La même année, Richards vendit le reste de son entreprise de Yarmouth à Gardner, qui en poursuivit l’exploitation sous la raison sociale de L. C. Gardner and Company. Après qu’Aitken eut transféré la Royal Securities Corporation Limited à Montréal, en 1908, la Minard’s Liniment Company Limited passa aux mains d’un consortium d’hommes d’affaires de Yarmouth ; Gardner et Richards en étaient tous deux administrateurs. Gardner fut nommé vice-président en 1918, puis président et directeur général en 1929. Il occuperait ces deux dernières fonctions jusqu’à sa mort. En 1934, il fermerait la L. C. Gardner and Company et, par la suite, partagerait son temps et son énergie entre la Minard’s Liniment Company Limited et la politique. À un moment donné, il se lança dans la spéculation et l’investissement immobiliers en partenariat avec son frère cadet, Arthur Wellesley ; leur entreprise, la Lyndsart, construisit des propriétés commerciales le long de la rue Main à Yarmouth.
Au déclenchement des élections provinciales de 1925, Gardner décida de se présenter pour les libéraux dans la circonscription de Yarmouth County, probablement à la demande d’Ernest Howard Armstrong*, ex-député provincial de la même circonscription qui avait succédé à George Henry Murray* comme premier ministre en 1923. La vague conservatrice déferla et Gardner recueillit le plus petit nombre de votes. Trois ans plus tard, cependant, il remporta la victoire en défaisant le ministre sortant John Flint Cahan, du cabinet conservateur. Gardner fut nommé whip en chef du parti. Après que les libéraux eurent repris le pouvoir en 1933 sous la direction d’Angus Lewis Macdonald*, Gardner fut choisi comme président de la Chambre d’assemblée. Réélu en 1937, il fut renommé au même poste ; il mourut en fonction quatre mois après la clôture de la session parlementaire de 1938. Il avait été hospitalisé pendant plusieurs semaines et le médecin lui avait donné son congé avec la directive de se reposer sans être dérangé. Il se retira dans sa maison d’été de Deerfield, où il sembla reprendre des forces, mais son état s’aggrava brusquement.
Lindsay Cann Gardner fut une importante figure de transition entre la dominance libérale de Murray et de Macdonald ; ce dernier dépendit fortement des anciens du parti. Seule sa mort soudaine empêcha Gardner de gravir les échelons du gouvernement. Son prestige était tel – il avait remporté en 1933 et en 1937 la plus grande majorité dans la province – qu’à l’élection partielle de novembre pour combler le siège laissé vacant à sa disparition, le candidat libéral Henry Arthur Waterman fut élu sans opposition. Gardner, qui avait bâti sa propre réussite, possédait des intérêts d’affaires en dehors de sa pharmacie : il devint, par exemple, vice-président de la Yarmouth Shipbuilding Company Limited et administrateur de la Cranberry Head Fish Trap Company. Il avait adhéré à plusieurs associations, dont celle des francs-maçons et le Rotary Club. Il était de toute évidence passionné de sport et d’activités de plein air : il était membre des clubs locaux de curling et de golf, ainsi que de la Western Nova Scotia Forest, Fish, and Game Association. Comme membre à la fois du Bureau de commerce de Yarmouth et de la Nova Scotia Motor League, il fit la promotion du tourisme dans la province. Conscient de ses racines, Gardner s’intéressait particulièrement aux industries de l’agriculture et de la pêche. À la Chambre d’assemblée, il défendit la cause des cultivateurs et des pêcheurs, sur les épaules desquels reposait l’économie de sa circonscription, largement rurale et située en bordure de mer. Jusqu’à la fin de sa vie, il fut membre du conseil d’administration de la Yarmouth County Farmers Association et assistait fidèlement à ses réunions régulières.
Les documents législatifs de Lindsay Cann Gardner, du temps où il exerçait la fonction de whip en chef du Parti libéral de la Nouvelle-Écosse (1929–1933), sont vraisemblablement les seuls à avoir survécu. Les dossiers de la L. C. Gardner and Company, qui a cessé ses activités en 1934, sont perdus, tout comme, apparemment, ceux de la Minard’s Liniment Company Limited, vendue à la Beechman Products Limited, puis fermée en 1960. Des dossiers de la Nova Scotia Pharmaceutical Soc. (devenue le Nova Scotia College of Pharmacists en 2001) de l’époque contemporaine de Gardner sont accessibles sur microfilm et dans leur format imprimé original aux NSA (mfm 14752–56 et MG 20, vol. 643). Le J. Gordon Duff Pharmacy Museum, College of Pharmacy, Dalhousie Univ. (Halifax), conserve le diplôme que le Brooklyn College of Pharmacy lui a décerné.
NSA, mfm 10893 (fonds pour A. S. Macmillan) ; MG 2, vol. 1–62A (E. H. Armstrong fonds), vol. 1297, 1478–1537 (Angus L. Macdonald fonds), et vol. 1863–1866 (Lindsay Cann Gardner papers) ; MG 3, vol. 350-51 (E. H. Armstrong fonds) ; « Nova Scotia hist. vital statistics », Lindsay Cann Gardner, death certificate, 1938 : www.novascotiagenealogy.com (consulté le 11 oct. 2016).— Yarmouth County Court of Probate (Yarmouth, N.-É.), Estate papers, no 2190.— Halifax Chronicle, 1925–1938.— Halifax Herald, 1925–1938.— Yarmouth Herald, 1925–1938.— Leaders of Nova Scotia, 1936 : a « who’s who » of the political, professional, commercial and moral leaders of the province, R. B. Blauveldt, édit. (Yarmouth, 1936).— N.-É., House of Assembly, Journals and proc., 1906, app. 12 : 114–115.
Barry Cahill, « GARDNER, LINDSAY CANN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gardner_lindsay_cann_16F.html.
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Auteur de l'article: | Barry Cahill |
Titre de l'article: | GARDNER, LINDSAY CANN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2018 |
Année de la révision: | 2018 |
Date de consultation: | 11 oct. 2024 |