LA FAYE, LOUIS-FRANÇOIS DE (à son arrivée au Canada il signe Delafaye mais, en 1704, il adopte de La Faye), prêtre, sulpicien, fondateur de la première école de garçons à Montréal, né à Paris en 1657, décédé à Montréal le 6 juillet 1729.

Entré chez les Sulpiciens le 9 novembre 1684, M. de La Faye se trouvait en Nouvelle-France en 1685, alors qu’il n’était que sous-diacre. Il y reçut l’onction sacerdotale le 26 septembre 1688. De 1691 à 1728, il fut curé de plusieurs paroisses de la région de Montréal. Il se retira au séminaire de Montréal en 1728 et mourut l’année suivante, à l’âge de 72 ans. Dans son ministère paroissial, on peut dire qu’il fut soucieux du bien-être de ses paroissiens et généreux envers les déshérités.

É.-Z. Massicotte prétend que l’abbé Gabriel Souart*, sulpicien, et M. de La Faye, alors ecclésistique, « ont voulu, vers la fin du dix-septième siècle, fonder à Ville-Marie une école d’une certaine importance et très probablement une communauté de Frères instituteurs à l’instar de celle de Jean-Baptiste de La Salle [...], séminariste à Saint-Sulpice, [fondée] à Paris, six ou sept ans auparavant ». Dans cette intention, selon Massicotte, ils cédèrent une maison qui leur appartenait, rue Notre-Dame, à un groupe de laïcs, dirigés par Mathurin Rouillé, le 15 septembre 1686. « Par l’engagement que prend Rouillé en son nom et celui de ses compagnons et successeurs, il est évident que l’on veut, sans le mentionner expressément, cette fois, fonder une communauté ». La situation financière de la communauté se détériore en 1690 et elle se voit forcée de céder ses biens le 27 septembre 1693 au curé et aux marguilliers de Ville-Marie. Cette faillite, prévisible dès 1690, expliquerait la nomination de l’abbé de La Faye à Sainte-Anne-de-Bellevue l’année suivante.

Quoi qu’il en soit, M. de La Faye a certainement contribué à l’érection de la première école de garçons à Montréal en 1686. Qu’il y ait enseigné est fort probable, puisqu’on ne lui connaît pas d’autre fonction avant 1691 ; également le fait d’être à la fois séminariste et professeur, de 1686 à 1688, était normal à cette époque ; cela est d’autant plus vraisemblable que M. Tronson voyait déjà en lui un maître : « Il n’a pas grands talens, mais il a une très grande obéissance et je crois qu’il pourra être maître d’école à Montréal ». Nous ignorons tout cependant de son rôle pédagogique ainsi que de sa participation active à la communauté naissante des frères instituteurs. Il fut sans doute un modeste fondateur, qui garda soigneusement le secret d’une communauté naissante qu’il jugeait utile et nécessaire pour parfaire l’œuvre de ses prédécesseurs.

Jean-Marc Paradis

AN, Col., C11A, 45.— APC, FM 17, A, 7–2, 1, vol. 2 ; FM 18, H-25, vol. 2, 16.— ASQ, Polygraphie, XXII : 20 ; Séminaire, I : 20.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1939–40 : 269.— [Louis Tronson], Correspondance de M. de Tronson, troisième Supérieur de la Compagnie de Saint-Sulpice : Lettres choisies, [16 juillet 1676–15 janv. 1700], A.-L. Bertrand, édit. (3 vol., Paris, 1904).— Henri Gauthier, La Compagnie de Saint-Sulpice au Canada (Montréal, 1912) ; Sulpitiana (Montréal, 1926).— É.-Z. Massicotte, Fondation d’une communauté de frères instituteurs à Montréal en 1686, BRH, XXVIII (1922) : 37–42.

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Jean-Marc Paradis, « LA FAYE (Delafaye), LOUIS-FRANÇOIS DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/la_faye_louis_francois_de_2F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Marc Paradis
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    2 déc. 2024