Titre original :  Josette Work, of Hillside Farm, wife of John Work, Hudson's Bay Company.

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LEGACÉ, JOSETTE (Work), née vers 1809 près des chutes Kettle (état de Washington), fille de Pierre Legacé et d’une Indienne spokane ; en 1825, elle épousa à la façon du pays John Work*, et de cette union qui fut bénie le 6 novembre 1849 naquirent 11 enfants ; décédée le 30 janvier 1896 à Victoria.

Josette Legacé passa vraisemblablement son enfance dans les environs des postes de traite du cours supérieur du fleuve Columbia. En 1825, à l’âge de 16 ans environ, elle devint l’épouse à la façon du pays de John Work, un fonctionnaire de la Hudson’s Bay Company qui venait de prendre la direction du fort Colvile (Colville, Washington). Comme bien d’autres épouses indiennes, elle s’avéra rapidement une compagne utile et courageuse. Elle accompagna son mari dans la plupart de ses expéditions de traite, y compris celles qu’il fit dans la difficile région de la rivière Snake au début des années 1830. En juin 1831, au moment où le groupe traversait ce qui est maintenant l’Idaho, elle donna naissance à une troisième fille ; les deux premières étaient nées au fort Colvile en 1827 et 1829. Plus tard, Josette et ses enfants survécurent aux périls d’un voyage vers le sud qui les avait amenés aussi loin que la Californie, mais ne purent échapper à la fièvre qui frappa le groupe sur le chemin du retour. Work se sentit soulagé quand sa famille fut installée bien à l’abri au fort Vancouver (Vancouver, Washington). C’est là que Josette et ses enfants continuèrent à vivre après que Work eut accepté la direction de la traite côtière au fort Simpson (Port Simpson, Colombie-Britannique) en 1834.

Josette Work put enfin rejoindre son mari à leur nouveau foyer du fort Simpson en décembre 1836. Elle cultiva de bonnes relations avec les femmes tsimshianes de la région – à qui elle aurait d’ailleurs enseigné à tenir maison à la manière des Blanches – et, avec Work, elle chercha à adoucir les conditions de l’esclavage dans les tribus côtières du nord. Les Work allaient demeurer à cet endroit durant 12 ans, période pendant laquelle ils eurent encore trois filles et trois fils. À l’été de 1841, Josette Work retourna dans la région du Columbia voir ses deux filles aînées, qui étaient restées là pour fréquenter l’école. La correspondance personnelle de son mari révèle son attachement à sa famille et contient une foule d’hommages à Josette. Ainsi écrivait-il à son ami Edward Ermatinger* : « [Ma] petite femme et moi nous nous entendons très bien. Simple et sans instruction, elle est néanmoins une partenaire affectueuse et prend bien soin des enfants et de moi-même. »

Au cours des années 1840, Work avait entrepris de faire lui-même l’éducation des enfants mais, en 1849, la famille voulut profiter des avantages que laissait entrevoir en matière d’enseignement l’arrivée de missionnaires anglicans dans la colonie. Elle alla donc s’installer au fort Victoria (Victoria). Le 6 novembre 1849, John Work et Josette Legacé régularisèrent leur union devant le révérend Robert John Staines*. Peu après août 1852, Work acheta une grande propriété aux abords du fort Victoria et y construisit une belle résidence, Hillside, où leur dernier enfant naquit en 1854. Femme de l’un des premiers et des plus importants propriétaires terriens de la colonie, Josette Work apprit à diriger sa maison comme une mère de famille de l’ère victorienne et fit preuve d’une grande hospitalité. Un visiteur dit d’ailleurs des Work qu’ils étaient « à peu près les gens les plus aimables [qu’il ait] rencontrés ».

Josette Work vécut encore 35 ans après la mort de son mari en 1861 et devint chef d’un large clan. Six de ses filles épousèrent des fonctionnaires de la Hudson’s Bay Company ou d’autres personnalités de Victoria. Elle qui voyait cette ville se développer rapidement savait aider avec bienveillance les pionnières qui y arrivaient. Quand elle mourut en 1896, à l’âge de 87 ans, elle était la plus ancienne résidente connue de la province ; l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique lui rendit un hommage spécial pour son « utilité dans le travail de pionnière et [pour ses] nombreuses bonnes actions ».

Sylvia M. Van Kirk

PABC, A B 40 Er 62.4, particulièrement John Work à Ermatinger, 15 févr. 1841 ; Vert. file, Josette Work.— C. [W.] Wilson, Mapping the frontier : Charles Wilson’s diary of the survey of the 49th parallel, 1858–1862, while secretary of the British boundary commission, G. F. G. Stanley, édit. (Toronto, 1970).— Daily Colonist (Victoria), 31 janv. 1896.— N. de B. Lugrin, The pioneer women of Vancouver Island, 1843–1866, John Hosie, édit. (Victoria, 1928).— Helen Meilleur, A pour of rain : stories from a west coast fort (Victoria, 1980).— Sylvia Van Kirk, « Many tender ties » : women in fur-trade society in western Canada, 1670–1870 (Winnipeg, [1980]).

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Sylvia M. Van Kirk, « LEGACÉ, JOSETTE (Work) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/legace_josette_12F.html.

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Auteur de l'article:    Sylvia M. Van Kirk
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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