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LESSLIE, JAMES, marchand, éditeur de journal et homme politique, né le 22 novembre 1802 à Dundee, Écosse, troisième des 12 enfants d’Edward Lesslie et de Grace Watson, décédé le 19 avril 1885 à Eglinton (maintenant partie de Toronto).
Le père de James Lesslie, qui exerçait avec succès les occupations de papetier, de relieur et de libraire à Dundee, fit faire de bonnes études à ses enfants. Lorsqu’en 1819 il résolut d’immigrer au Canada, afin de fonder une nouvelle entreprise capable d’assurer un avenir meilleur à sa nombreuse famille, il possédait assez d’argent pour envisager d’affréter un brick pouvant transporter les siens et ses marchandises. Mais auparavant, il confia un approvisionnement de marchandises à son deuxième fils, John, en le chargeant d’aller mettre l’entreprise sur pied. Arrivant au pays en 1820, ce dernier estima que la ville d’York (Toronto), dans un Haut-Canada en plein essor, constituait l’endroit le plus propice aux affaires. Il avait fait la traversée sur le même bateau que William Lyon Mackenzie*, qui venait lui aussi de Dundee et connaissait son père, et les deux jeunes gens ouvrirent en commun un « magasin général » dans un immeuble situé en face de l’église St James ; ils innovèrent à York en vendant des livres et des produits pharmaceutiques, le profit de ceux-là allant à Lesslie, et de ceux-ci à Mackenzie. L’année suivante, sous la raison sociale de Mackenzie and Lesslie, ils établirent un autre magasin à Dundas, prospère village de meuniers, où ils exercèrent encore le commerce de produits pharmaceutiques, de livres, d’articles de quincaillerie et de marchandises générales.
Pendant ce temps, la maladie retardait la venue des autres membres de la famille Lesslie. James, âgé de 19 ans à cette époque, se vit alors confier les marchandises et les approvisionnements de la famille, et, en compagnie de sa sœur de 17 ans et de son frère de 11 ans, Charles, il fit le voyage à bord du brick qui avait été affrété. À l’automne de 1822, les voyageurs débarquèrent à Québec après 70 jours d’une traversée par gros vents. Comme on n’avait pas besoin à York du stock qu’il avait apporté, Lesslie reçut le conseil d’aller plutôt ouvrir un magasin à Kingston. Il suivit cet avis et exploitera cet établissement durant quatre ans. Dans l’intervalle, ses parents et le reste de la famille étaient arrivés et s’étaient installés à Dundas, où l’association entre Mackenzie et John Lesslie avait été dissoute au début de 1823, à la suite de quoi Mackenzie, prenant sa part des marchandises, avait déménagé à Queenston pour y ouvrir un magasin. L’établissement de Dundas fut alors dirigé en grande partie par un autre des frères Lesslie, William, qui était un peu plus jeune que James. Mais les trois magasins – celui de John à York, celui de James à Kingston et celui de William à Dundas – avaient la même raison sociale : Lesslie and Sons.
Cette entreprise comprenant trois succursales faisait frapper sa propre « monnaie » à Birmingham, en Angleterre, sous forme de jetons en cuivre équivalant à des pièces d’un demi-penny et de deux pence ; c’était là une pratique courante dans la colonie, car, à cette époque, la monnaie s’avérait inadéquate et des pièces suspectes ou fausses étaient en circulation. La société Lesslie and Sons profita du grand mouvement de colonisation qui se produisit dans les années 1820, et, à York, elle déménagea dans des locaux plus vastes dans la rue King. Des changements se produisirent aussi à la direction des magasins. John prit en charge celui de Dundas et William celui de Kingston, tandis que James, à partir de 1826, dirigea celui d’York (qui demeurait sans aucun doute le plus gros magasin) avec l’aide de son père et de Joseph, le cadet des frères Lesslie. Seul l’aîné, Edward, ne se mêla pas de près, semble-t-il, à l’entreprise familiale, étant probablement devenu fermier. En 1828, Edward, le père, mourut, mais la raison sociale ne fut pas modifiée. À York, ville où le commerce, en se développant, devint plus spécialisé, la maison Lesslie and Sons fut connue comme un établissement de « papetiers et pharmaciens » ; un côté du vaste magasin en brique était principalement consacré aux livres et aux articles de papeterie, et l’autre côté aux produits pharmaceutiques.
Âme dirigeante de cette importante entreprise, James Lesslie devenait un homme à l’aise et en vue. À partir de 1829, il fit peu à peu l’acquisition de biens immeubles dont la valeur était très grande, en particulier au centre de la ville, secteur qui commençait à se développer ; certains de ces biens demeurèrent la propriété de ses héritiers jusque dans les années 1950. De plus, il prit part aux affaires de la communauté. En 1831, il joua un rôle de premier plan dans la fondation d’un institut des artisans. Joseph Bates, horloger anglais qui avait fait partie du premier institut à Londres et qui était un locataire de la maison Lesslie and Sons, désirait implanter au Canada cet organisme voué à l’instruction et à l’avancement des classes laborieuses. Lesslie lui donna volontiers son appui, distribua des circulaires annonçant l’assemblée de fondation et s’efforça par la suite de promouvoir l’organisme et d’obtenir de la législature la subvention dont il avait besoin. Lorsqu’en 1834 la ville d’York fut érigée en municipalité sous le nom de cité de Toronto, Lesslie brigua les suffrages aux premières élections municipales et fut élu échevin du quartier St David en même temps que William Lyon Mackenzie. En 1836, il faisait partie d’un petit groupe d’éminents réformistes de Toronto qui réclamèrent et obtinrent la création d’une House of Industry afin de s’occuper du problème de la pauvreté qui devenait de plus en plus grave à mesure que la ville grandissait.
Réformiste, Lesslie l’était sans aucun doute et presque par définition. Fervent baptiste écossais qui considérait toute « religion d’État » comme une « abominable illusion », il était un protagoniste ambitieux de l’effort personnel et du progrès, un libraire érudit et progressiste qui comptait sur une population démocratique et éclairée pour donner « à [son] pays une liberté fondée sur la raison », et, par surcroît, un membre d’une famille liée d’amitié avec Mackenzie. Au milieu des luttes politiques qui se faisaient de plus en plus vives dans le Haut-Canada pendant les années 1830, il défendit tout naturellement les libertés des citoyens et l’égalité des religions, et il combattit ce qui lui semblait être les pouvoirs despotiques d’un torysme étroit et les prétentions injustes d’une Église d’Angleterre privilégiée. Fidèle partisan de Mackenzie, il appuya sa nomination en 1834 au poste de maire, dans le premier conseil municipal de Toronto. En outre, il devint président de la Canadian Alliance ; cette association, fondée à la fin de 1834 et dont Mackenzie était le secrétaire correspondant, visait à propager des idées réformistes plus avancées, telles qu’une constitution écrite et fondée sur des élections, semblable à celle des États-Unis, ainsi que le scrutin secret, l’abolition de tous les monopoles et la séparation complète de l’Église et de l’État.
En 1835, Lesslie joua un rôle prépondérant dans la fondation de la Bank of the People que les réformistes mirent sur pied pour concurrencer la Bank of Upper Canada, laquelle était associée au gouvernement ; il devint le premier caissier (gérant) de la banque, et, un peu plus tard, il remplaça le premier président, John Rolph*, tandis que Francis Hincks était nommé caissier. Bien administrée, la banque traversa les crises financières de 1836 sans être obligée de suspendre ses paiements comme les autres banques de Toronto, et ce, en dépit du fait qu’elle n’était pas un établissement à responsabilité limitée. Toutefois, désavantagée par son capital restreint et son risque illimité, elle fut finalement vendue à la Banque de Montréal en 1840, mais tous ses actionnaires avaient été remboursés, comme Lesslie pouvait l’affirmer avec fierté.
Cependant, les dissensions politiques dans le Haut-Canada avaient fait éclater la courte rébellion de 1837, à laquelle Lesslie, par malheur, se trouva mêlé. À cette époque, il était devenu un homme assez en vue (et même, aux yeux des tories, un homme réputé) à titre de membre actif de l’aile radicale du groupe réformiste, laquelle s’associait à Mackenzie et à Peter Perry* plutôt qu’aux modérés liés à William Warren Baldwin* et à son fils Robert*. En 1836, par exemple, Lesslie et un autre réformiste progressiste, Jesse Ketchum*, avaient remis au lieutenant-gouverneur sir Francis Bond Head* une lettre tout à fait « cinglante », qui constituait la réplique des réformistes à la réponse non moins blessante que celui-ci avait faite à une première lettre expédiée par des citoyens de Toronto. Malgré ses tendances radicales, Lesslie ne prit aucunement part à la rébellion elle-même et condamna les appels à la violence. Néanmoins, dans le tumulte qui accompagna la répression du soulèvement de la rue Yonge, une bande de loyalistes en armes, mus par la colère, la suspicion ou un simple désir de vengeance, firent irruption à son domicile le 8 décembre 1837, s’emparèrent de lui et de son frère William, et les jetèrent en prison. Ils furent détenus pendant 13 jours sans mandat ni interrogatoire, ni recours à l’habeas corpus. Lorsqu’ils furent enfin relâchés, sans avoir été accusés, ils durent s’engager sous un cautionnement de £500 chacun à ne pas se livrer à des voies de fait. Ils firent parvenir au parlement impérial et au ministère des Colonies une pétition qui exprimait leur vive indignation, mais ce geste ne servit à rien, si ce n’est à leur décharger le cœur.
Durant la période de tracasseries et de frustrations qui suivit la rébellion, nombreux furent les radicaux qui, cédant au découragement, résolurent de quitter le Canada pour aller s’établir aux États-Unis. C’est pour cette raison que la Mississippi Emigration Society fut créée à Toronto au début de 1838. Trois délégués – deux députés réformistes, Peter Perry et Thomas Parke*, et James Lesslie – furent désignés pour aller choisir des terrains et faire les démarches pour les acquérir. Ils trouvèrent une région à leur convenance près de Davenport, dans l’Iowa ; toutefois, les épreuves subies au cours de ce long voyage à travers les mornes étendues de marais et de prairies rendirent Lesslie malade. Or, à leur retour, ils apprirent la venue au Canada de lord Durham [Lambton*], le nouveau gouverneur général, qui était libéral et paraissait déterminé à réformer le système politique de la colonie. Lesslie décida de rester au pays. En vérité, le mouvement d’émigration vers le Mississippi tourna court, bien que certaines personnes mirent leur projet à exécution, notamment Charles, frère de James, qui alla passer le reste de ses jours à Davenport.
Pendant quelques années, Lesslie collabora étroitement à la campagne faite par un mouvement réformiste revigoré, quoique plus modéré, en faveur du gouvernement responsable, campagne qui trouva un appui solide dans les recommandations du rapport de Durham en 1839 et que dirigea Robert Baldwin avec le soutien énergique du nouvel organe du parti à Toronto, l’Examiner de Francis Hincks. En même temps, l’entreprise des Lesslie continuait de croître et de se modifier. L’ancienne association fut dissoute ; John garda le magasin de Dundas ; William fusionna son commerce de Kingston avec celui de James à Toronto, et, en 1841, la firme torontoise, qui portait alors le nom de Lesslie Brothers, construisit et occupa un bel immeuble de brique. Joseph Lesslie travaillait également à ce magasin, mais celui-ci demeura sous la direction de James, surtout après le décès de William, survenu en 1843.
Dans l’intervalle, Lesslie avait abordé un domaine tout à fait différent. En 1842, Hincks, s’étant joint au gouvernement, avait abandonné l’Examiner. Lesslie avait alors pris le journal en main et s’était mis à le publier en utilisant la partie arrière de son vaste établissement. Cette activité ne lui était pas étrangère. Homme bien au fait des affaires publiques et libraire ayant des rapports avec les milieux de l’édition populaire, il ne faisait que ce que Mackenzie avait fait plus tôt en se lançant dans le journalisme ; et il avait toutes les raisons de vouloir assurer la survie de l’influent journal réformiste. Cependant, il devait aussi diriger son commerce, qui était considérable, de même que l’impression de travaux de ville. Il reçut l’aide de Joseph Lesslie, qui fut adjoint au rédacteur en chef durant un certain temps, mais ce n’est pas avant 1846, au moment où il obtint les services d’un jeune et brillant immigrant anglais, Charles Lindsey*, au poste de rédacteur en chef, que Lesslie put considérer que la gestion de l’Examiner ne constituait plus un fardeau.
À cette époque, le journal de Lesslie fit face à un autre genre de problème : la concurrence de plus en plus vive qui lui était faite par un nouveau journal réformiste à Toronto, le Globe, fondé par George Brown* en 1844. Dirigé avec compétence, ce journal avait l’appui des meneurs du parti de Baldwin. Lorsqu’en 1848 les réformistes prirent le pouvoir avec Baldwin et Louis-Hippolyte La Fontaine*, le Globe devint le porte-parole reconnu du gouvernement dans le Haut-Canada, et l’Examiner, plus ancien, fut tenu à l’écart. Cette décision, prise par les modérés qui, sous la direction de Baldwin, occupaient une place de plus en plus grande dans le parti réformiste, fut peut-être motivée en partie par la réputation de radical que Lesslie s’était faite naguère. Quoi qu’il en soit, il donna de nouveau libre cours à ses idées radicales, mû par l’espoir d’obtenir des réformes plus complètes et par un sentiment de colère à l’égard du parti de Baldwin qui laissait dans l’ombre les « vieux » et authentiques réformistes. L’attitude de Lesslie transparut dans son journal, qui, durant l’année 1849, abandonna peu à peu ses petites querelles avec le Globe et les leaders du gouvernement pour accorder un appui total à la nouvelle gauche qui naissait au sein du groupe réformiste du Haut-Canada et dont les membres allaient bientôt être surnommés les Clear Grits.
À l’automne de 1849, le journal de Lesslie commença de s’opposer avec mépris aux réalisations inadéquates et « aristocratiques » du gouvernement responsable ; il exigeait un régime entièrement démocratique et électif, modelé sur celui des États-Unis, ainsi que l’abolition de tous les liens qui subsistaient entre l’Église et l’État, notamment sous la forme des « réserves » du clergé dans le Haut-Canada. Lesslie participa avec empressement à une campagne de plus en plus vive, dont le but était que toutes les Églises, au lieu d’être subventionnées ou reconnues par l’État, ne fussent plus soutenues que par des contributions volontaires. À cet égard, il joua un rôle de premier plan en fondant l’Anti-Clergy Reserves Association à Toronto en mai 1850. De plus, il collabora étroitement avec le groupe qui, en 1850, avait imprimé une direction au mouvement idéaliste clear grit et dont faisaient partie des vieux associés radicaux du clan réformiste, tels que Peter Perry, Malcolm Cameron* et John Rolph, de même que des démocrates enthousiastes moins âgés, comme William McDougall* et Charles Clarke*.
Mais l’Examiner se fit dépasser sur sa gauche lorsque McDougall, avec le concours de Clarke, fonda en 1851 le North American, journal torontois qui devait être un porte-parole plus efficace des Clear Grits auprès de la population. À Toronto, en 1852, apparut ensuite le Leader ; modéré et financièrement solide, ce journal exerça rapidement une grande influence et parvint à attirer le rédacteur en chef de l’Examiner, Lindsey, qui fut remplacé par Daniel Morrison*. Assailli de tous les côtés par des concurrents vigoureux, le journal de Lesslie connut un déclin au début des années 1850. Aux yeux des membres ordinaires du parti réformiste, l’Examiner était devenu plutôt excentrique et avait une tendance trop marquée à enfourcher le dada de son éditeur, à savoir la séparation de l’Église et de l’État. De toute façon, l’ardeur de Lesslie était probablement amoindrie, en raison du fait, peut-être, que l’aile gauche du mouvement réformiste avait dépensé beaucoup d’énergie sans obtenir l’établissement d’un régime démocratique idéal – en revanche, la lutte pour l’abolition des réserves du clergé devait aboutir à un succès en 1854. Cette année-là, en outre, le gouvernement réformiste de Hincks et d’Augustin-Norbert Morin* perdit le pouvoir. Les Clear Grits ainsi qu’un certain nombre de réformistes du Haut-Canada tendant à se rapprocher du centre, qui tous deux subissaient l’influence grandissante de Brown, commençaient à se regrouper. On pouvait voir un indice de ce mouvement dans l’influence de plus en plus grande qu’exerçait le Globe à l’intérieur du parti réformiste, influence qui s’accentua encore lorsque Lesslie vendit l’Examiner à Brown en 1855, perdant une somme d’environ $8 000 en abonnements non payés.
Au cours des décennies 1840 et même 1850, Lesslie continua de participer aux affaires municipales de Toronto et il s’intéressa en particulier à l’enseignement public non confessionnel, cause qui lui tenait à cœur. En 1843, il fut nommé au sein d’un comité qui, sous l’égide du jury d’examen de la ville, était chargé de mettre au point, dans les écoles publiques de Toronto, un système d’enseignement et de supervision exempt de contenu confessionnel et de liens avec une quelconque Église. En 1851, il fut élu au conseil scolaire comme représentant du quartier St David, et c’est avec ardeur que, lors d’un vigoureux débat public qui eut lieu l’année suivante, il défendit l’école gratuite, régime qui fut adopté plus tard par la ville. Défait en 1853 à l’élection du conseil scolaire (victime du vote des catholiques, écrivit sombrement le Globe), il reprit ensuite son siège qu’il occupa de 1854 à 1857. Après 1842, il fut aussi juge de paix dans le district de Home, et il occupa ce poste dans le comté d’York en 1850–1851 ; il semble qu’il ait exercé cette fonction sans s’illustrer.
Vers l’époque où il se départit de l’Examiner, Lesslie vendit son commerce d’articles de papeterie, de livres et de produits pharmaceutiques. Même s’il n’était qu’au milieu de la cinquantaine, il avait visiblement hâte de prendre sa retraite. Il alla s’établir dans le village d’Eglinton, situé à l’époque au nord de Toronto, dans une ferme de 28 acres qu’il avait achetée d’un vieux compagnon réformiste, James Hervey Price ; curieusement, cette propriété était attenante à l’emplacement de la taverne de Montgomery, quartier général de Mackenzie durant la rébellion. Lesslie resta lié d’amitié avec le leader de cette malheureuse entreprise pendant que Mackenzie était en exil et après qu’il eut regagné le Canada au début des années 1850. C’est ainsi qu’en 1859 il fit partie du comité qui composa la requête en vue d’une cueillette de fonds pour le Mackenzie Homestead, une maison de la rue Bond, à Toronto, qui fut donnée à l’ancien « petit rebelle » pour lui rendre publiquement un témoignage d’estime.
Lesslie demeura la plupart du temps dans sa retraite d’Eglinton où il vivait dans sa ferme et au milieu de ses livres. Mais il ne menait pas une existence recluse. Il resta en étroite relation avec sa famille disséminée entre Dundas et Davenport, dans l’Iowa ; il recevait souvent la visite d’amis qu’il s’était faits parmi les hommes politiques, et, par l’entremise de représentants de commerce, il s’occupait des biens considérables qu’il possédait encore à Toronto. En 1869, par exemple, il conclut avec Brown une affaire avantageuse pour les deux parties lorsqu’il ouvrit la ruelle du Globe entre leurs propriétés contiguës de la rue King. Prenant la parole au congrès réformiste de 1859, Lesslie prôna la dissolution de l’union entre le Haut et le Bas-Canada, point de vue que les radicaux défendaient toujours. D’une manière générale, toutefois, il s’abstint de prendre part à la vie politique et de paraître en public. Il passa ainsi quelque 30 années à Eglinton en compagnie de sa femme Jacqueline, de leur unique enfant, une fille adoptive, et d’un petit nombre d’ouvriers agricoles. Il mourut à cet endroit, laissant deux frères et trois sœurs, les survivants du vaste clan des Lesslie arrivé au Canada plus de 60 ans auparavant.
AO, MU 1 720 ; MU 1 805–1 949 ; MU 2 020, James Lesslie à W. Edwards, 12 janv. 1884.— Dundas Museum (Dundas, Ontario), James Lesslie diaries.— MTL, James Lesslie, Résumé of events and people in Toronto, 1822–1838 (copie dactylographiée, 1880).— Evening Telegram (Toronto), 17 août 1889.— Examiner (Toronto), 19 sept., 10 oct., 14 nov. 1849, 15 sept. 1855.— Globe, 27 avril, 9 mai 1850, 31 juill. 1851, 10 janv. 1852, 13 janv. 1853, 11 nov. 1859, 21, 24 avril 1885.— Weekly Globe, 29 août 1855.— Careless, Brown, I : 41s., 62–65, 77, 107, 123s.
J. M. S. Careless, « LESSLIE, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/lesslie_james_11F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/lesslie_james_11F.html |
Auteur de l'article: | J. M. S. Careless |
Titre de l'article: | LESSLIE, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 7 nov. 2024 |