McKEAGNEY, JAMES CHARLES, avocat, homme politique et juge, né dans le comté de Tyrone, en Irlande, en 1815, décédé le 14 septembre 1879 à St Andrews, N.-B.

La famille de James Charles McKeagney émigra en Nouvelle-Écosse en 1822. James Charles fit ses études à Baddeck, dans l’île du Cap-Breton, et à McQueen’s Academy à Halifax. Le 20 octobre 1842, il épousa Eliza Henry, originaire d’Antigonish ; celle-ci mourut en 1851 et, six ans plus tard, il épousa en secondes noces Eliza Hearne, de Sydney.

Admis au Barreau de la Nouvelle-Écosse en octobre 1838, McKeagney fut nommé conseiller de la reine en 1866. Il fut élu à l’Assemblée pour représenter le comté de Richmond, sous l’étiquette réformiste, en 1840, mais son élection fut annulée pour un vice de procédure. En 1843, il se fit élire dans le comté d’Inverness. Comme il ne résidait pas dans le comté, Peter Smyth, qui était aussi un réformiste, se servit de cet argument et réussit à le battre aux élections du 10 août 1847. McKeagney l’emporta dans le canton de Sydney lors d’une élection partielle en 1848. Nommé ministre sans portefeuille dans le gouvernement libéral de 1851, il le demeura jusqu’à sa défaite, six mois plus tard. Réélu en 1855, il était au nombre des catholiques qui, en changeant d’allégeance politique en 1857, se trouvèrent à aider les conservateurs à accéder au pouvoir. [V. Howe et James William Johnston]. En décembre 1857, McKeagney fut nommé inspecteur des mines, poste qui venait d’être créé ; sa tâche principale consistait à faire respecter l’entente que le gouvernement avait conclue avec la General Mining Association concernant les ressources minières de la province. Il déclara en 1859 que ses lourdes responsabilités ne lui permettaient pas de se porter de nouveau candidat aux élections mais des commentaires parus dans le Casket, journal d’Antigonish qui l’appuyait, laissent supposer qu’il était déçu de ne pas avoir eu de promotion.

Le comté du Cap-Breton porta McKeagney à la législature fédérale en 1867 comme adversaire de la Confédération, même si avant l’élection McKeagney avait promis à Colin Francis MacKinnon, évêque d’Arichat, d’accepter la Confédération. Cependant, en 1861, les sentiments des électeurs de son comté opposés à la Confédération le forcèrent à soutenir le mouvement qui en demandait la révocation. Néanmoins, il assura John A. Macdonald* qu’en cas de crise il voterait avec le gouvernement. Cette tactique politique ne lui réussit pas : il fut battu aux élections générales de 1872.

Toutefois, avant les élections, Charles Tupper* avait confidentiellement promis à McKeagney un poste dans la magistrature du Manitoba s’il se portait candidat, ceci dans le but de diviser le vote catholique en Nouvelle-Écosse. Macdonald craignait que McKeagney ne fût trop âgé mais l’archevêque de Halifax, Thomas Louis Connolly, appuyait fortement sa candidature. En plus d’avoir exercé le droit, McKeagney avait acquis de l’expérience dans la magistrature comme juge à la Cour d’enregistrement et d’examen des testaments du Cap-Breton, où il avait siégé de 1848 à 1867, et comme juge suppléant à la Cour de la vice-amirauté. Il fut nommé juge puîné à la Cour du banc de la reine du Manitoba, le 7 octobre 1872. Pendant qu’il occupait cette fonction, il fut administrateur du Manitoba du 10 janvier 1873 au 7 septembre 1874 et, de nouveau, du 28 février 1876 jusqu’à sa nomination au poste de lieutenant-gouverneur intérimaire du Manitoba et des Territoires du Nord-Ouest, le 25 août 1876. De 1873 à 1875, il eut aussi pour fonction d’étudier les réclamations qui firent suite à la rébellion de Louis Riel*. Les causes le plus pénibles que McKeagney eut à entendre furent, en 1874, les procès d’Ambroise-Dydime Lépine* [V. Bétournay] et d’André Nault*, accusés du meurtre de Thomas Scott* ; le procès de Nault se termina sans verdict, le jury n’ayant pu s’entendre.

Si l’on en juge par la carrière politique de McKeagney en Nouvelle-Écosse, carrière qui fut influencée par le fait qu’il prit souvent la défense de l’Église catholique, les questions religieuses compliquaient beaucoup l’organisation des partis mais n’obligeaient pas un homme à renoncer à ses principes politiques. De nos jours, McKeagney est si peu connu au Manitoba que l’on peut croire qu’il ne brilla ni comme avocat ni comme juge au cours de cette période de sa vie.

K. G. Pryke

APC, FM 26, A (Papiers Macdonald), pp.47 030–47 040, 47 069–47 072, 47 124–47 126, 47 357s., 47 401–47 403, 157 564–157 567 ; FM 26, A, recueil de lettres, 12, 20.— The Canadian legal directory : a guide to the bar and bench of the dominion of Canada, H. J. Morgan, édit. (Toronto, 1878), 238s.— Directory of N.S. MLAs (Fergusson), 223s.— D. G. Whidden, The history of the town of Antigonish (Wolfville, N.-É., 1934), 101–103.— F. J. Wilson, The most reverend Thomas L. Connolly, archbishop of Halifax, CCHA Report, 19431944, 55108.

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K. G. Pryke, « McKEAGNEY, JAMES CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckeagney_james_charles_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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