Titre original :  Photograph Anson McKim's office, Montreal, QC, 1903 Wm. Notman & Son 1903, 20th century Silver salts on glass - Gelatin dry plate process 20 x 25 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. II-145305 © McCord Museum Description Keywords:  A. McKim (1) , architecture (335) , card file (1) , clerical (1) , commercial (84) , figure (1849) , group (644) , interior (40) , Montreal (404) , Occupation (1110) , office (7) , Photograph (77678) , roll-top desk (1) , typewriter (1) , work (389) , work (126)

Provenance : Lien

McKIM, ANSON, publiciste, éditeur et homme d’affaires, né le 2 mai 1855 dans le canton d’Ernestown, Haut-Canada, fils de John Nelson McKim et de Jane Shibley ; le 1er octobre 1884, il épousa Bessie True, fille de George W. True, de Portland, Maine, et ils eurent une fille ; décédé accidentellement le 26 janvier 1917 à la gare de Coteau Jonction (Coteau-Station, Québec).

Anson McKim grandit dans la ferme familiale dans le canton d’Ernestown. Ses études durent être brèves puisqu’on le retrouve, jeune homme, parmi les membres du personnel du journal conservateur de Toronto, le Mail. Quelles tâches y exerça-t-il ? Eut-il l’occasion de tâter du journalisme comme on le laisse entendre parfois ? Peut-être fut-il affecté à diverses tâches de bureau avant de s’occuper de la vente des abonnements et des annonces.

C’est dans cette fonction que l’on retrouve McKim le 22 mai 1879. En effet, ce jour-là, le Mail annonce qu’il vient d’être nommé responsable du bureau de Montréal à titre de personne autorisée à recevoir les annonces et les abonnements pour les éditions quotidienne et hebdomadaire du Mail. Les bureaux du journal sont situés dans l’édifice du Star, rue Saint-Jacques. Le journal torontois publie, quasi quotidiennement, une chronique intitulée « Montreal News », puis « Montreal Affairs ». Celle-ci se limite à une sorte de carnet mondain auquel s’ajoute la mention d’événements politiques, commerciaux et financiers. Le journal cite en outre des extraits de la Gazette publiée à Montréal.

McKim se rend compte peu à peu du potentiel commercial qu’offre la publicité dans les journaux [V. Thomas Winning Dyas*]. S’il pouvait placer la même annonce dans un grand nombre de quotidiens dans tout le Canada, l’impact économique serait exponentiel. L’idée lui vient donc, à l’exemple des publicistes américains, de créer une banque de renseignements sur les journaux canadiens : leur titre, la ville où ils sont publiés, la population desservie, les tarifs exigés. Toutefois, cette compilation est ardue, puisque McKim est identifié au Mail et apparaît donc pour plusieurs comme un concurrent. En 1884, paraît le Canadian Newspaper directory, publié par le Mail à Toronto, mais on ignore quel rôle McKim a joué dans la compilation de ce répertoire. Cette initiative s’avéra sans doute un échec puisqu’elle fut abandonnée par le journal torontois. On se contenta de se reporter à nouveau à la publication de N. W. Ayer and Son, l’American newspaper annual and directory, publié à Philadelphie depuis 1868.

Après dix ans à Montréal au service du Mail, McKim fonde, en janvier 1889, sa propre agence de publicité, la A. McKim and Company. Son objectif est de mettre au point les outils essentiels qui permettront à l’agence de connaître non seulement les journaux mais aussi les marchés qui s’y rattachent. Il publie à cet effet en 1892 The Canadian newspaper directory. Cet ouvrage de référence contient la liste de plus de 1 000 périodiques regroupés par province et, pour chacune d’elles, classés par cité, ville et village. Il donne des renseignements sur leur population, leurs activités commerciales et industrielles, les moyens de communication – téléphone, télégraphe – et de transport par chemins de fer, les postes et les tarifs douaniers. L’effet espéré se fait toutefois attendre, et la deuxième édition du répertoire ne paraîtra pas avant sept ans, soit en 1899. Le répertoire connaîtra 32 éditions jusqu’à sa disparition en 1941.

Au cours de la première décennie du xxe siècle, l’agence publicitaire dirigée par McKim est reconnue comme l’entreprise majeure parmi les 19 établies à Montréal. Elle sert de modèle tout autant pour ses normes et méthodes de travail que pour sa rigueur et sa diligence. McKim sait désormais comment réunir les acheteurs et les annonceurs ; il a définitivement convaincu les uns et les autres que la marque d’un produit a primauté sur le produit lui-même. Une campagne de publicité passe par une série d’étapes qui conjuguent, d’une part, une connaissance parfaite des caractéristiques d’un produit avec, d’autre part, une maîtrise totale des aires de diffusion des journaux, des clientèles desservies et des habitudes de consommation. Sur le plan technique, l’entreprise regroupe entre autres des services de graphisme, de composition typographique, de correction d’épreuves, de contrôle de la qualité et de comptabilité.

En 1905, la A. McKim and Company dessert 150 grandes entreprises au Canada et aux États-Unis, dont la Banque de Montréal, Henry Birks and Sons (Montréal), Chase and Sanborn (Boston), T. Eaton Company Limited (Toronto), International Stock Food Company (Minneapolis), Labatt and Company (London, Ottawa, Montréal), et Henry Morgan and Company (Montréal). En 1907, conscient de la concurrence qui s’accroît d’année en année, McKim s’associe avec trois investisseurs – son frère John Nelson, W. B. Somerset et Henry Edward Stephenson, qui forment la A. McKim Advertising Agency Limited – afin d’élargir la capitalisation de l’entreprise et de maintenir ainsi sa prédominance sur le marché de la publicité. En 1911, l’agence emploie 65 personnes à Montréal, une dizaine à Toronto et elle a des correspondants à New York, à Boston et à Londres. Son capital-actions, qui était de 200 000 $ en 1907, passe à 500 000 $ en 1912.

Au matin du 26 janvier 1917, McKim quitte son domicile du 25, avenue McGregor (avenue du Docteur-Penfield) pour se rendre par train à Ottawa. Il s’installe dans un wagon à la gare Bonaventure mais, une fois le train en marche, il constate qu’il a pris par mégarde le train pour Toronto. À Coteau Jonction, il descend en trombe pour rejoindre le train d’Ottawa, mais il est heurté par un autre train en mouvement pour Chicago. Pas plus le conducteur que le serre-frein n’ont vu qui que ce soit sur la voie ferrée.

Courtois, minutieux, diplomate et grand travailleur, Anson McKim appartenait à la bourgeoisie d’affaires de Montréal. Il était considéré comme un citoyen exemplaire soucieux de la croissance économique et du développement social. Il appartenait à de nombreux clubs philantropiques et sportifs, dont le Club Mont-Royal, le Club des joueurs de paume à Montréal (Montréal Racquet Club) et le Royal Montreal Golf Club. En 1915, au moment de la fondation de la Canadian Association of Advertising Agencies, qui regroupait les agences de publicité, McKim avait été choisi comme président. En 1916, il avait été deuxième vice-président du Bureau de commerce de Montréal.

André Beaulieu

Intéressé par les arts et la littérature, Anson McKim avait réuni pour publication éventuelle des contes et des légendes qui circulaient dans le district de Johnstown, en Ontario ; cette collection est conservée aux AN sous la cote MG 30, C50.

AN, RG 31, C1, 1871, Ernestown Township, Ontario, div. 3 : 22.— Globe, 27 janv. 1917 : 4.— Mail (Toronto), 22 mai 1879–mai 1880.— Montreal Daily Star, 26 janv. 1917 : 3.— Napanee Star (Napanee, Ontario), 6 mars 1901.— Jean de Bonville, la Presse québécoise de 1884 à 1914 ; genèse d’un média de masse (Québec, 1988), 317–320.— The Canadian newspaper directory (Montréal), 1892, 1899, 1901, 1905, 1907, 1909, 1911, 1915 ; on y consultera les préfaces et certains articles concernant l’évolution de l’agence de publicité A. McKim and Company, plus particulièrement l’annuaire de 1905 : 17–21 (« The system and equipment of the modem newspaper advertising »), et celui de 1909 : xxi-xxiii (« A word about ourselves »)  [a. b.].— Encyclopedia Canadiana, K. H. Pearson et al., édit. ([éd. rév.], 10 vol., Toronto, 1975), 6 : 282.— Obituaries from Ontario’s Christian Guardian, 1861–1870, D. A. McKenzie, compil. (Lambertville, N.J., 1988), 239.— Printer and Publisher (Montréal), 26 (1917), n° 2.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnnell).— H. E. Stephenson et Carlton McNaught, The story of advertising in Canada ; a chronicle of fifty years (Toronto, [1940]).— The storied province of Quebec : past and present, William Wood et al., edit. (5 vol., Toronto, 1931–1932), 3 :184.— Wallace, Macmillan dict.

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André Beaulieu, « McKIM, ANSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckim_anson_14F.html.

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Auteur de l'article:    André Beaulieu
Titre de l'article:    McKIM, ANSON
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    7 déc. 2024