MURDOCH, WILLIAM, négociant, banquier et philanthrope, né en 1800 à Perth, Écosse, fils de William Murdoch, décédé célibataire le 21 juin 1866 à Londres.

Après avoir étudié à Édimbourg, William Murdoch commença en 1820 à travailler dans le commerce des « marchandises sèches » dont s’occupait son frère James. L’année suivante, William fut chargé d’accompagner un petit envoi de marchandises à Halifax. Déçu par ses premières expériences dans le commerce, il résolut de retourner en Écosse, mais un négociant de l’endroit le convainquit de rester. Il ouvrit son propre commerce de marchandises sèches près des édifices de l’Intendance militaire ; son frère vint le rejoindre et devint son associé en décembre 1831. Un autre de ses frères, Charles, se joignit également à l’affaire et, en février 1845, après la mort de James, il le prit comme associé.

William Murdoch faisait venir ses marchandises de Greenock, en Écosse (où son père tint un commerce jusqu’à sa mort, en 1839), et s’approvisionnait à Glasgow, à Liverpool et à Londres. Il achetait également de la marchandise sur le quai et, occasionnellement, chez d’autres négociants de Halifax. Au cours des années 1830, il offrait à ses clients du drap, de la ficelle, de la poudre, des barres métalliques, de l’huile de lin, du poivre, du beurre, du the du Congo et des spiritueux. Murdoch sentit rapidement le besoin de services bancaires à Halifax et il appuya la fondation de la Halifax Banking Company, en 1825. Mécontent de cette compagnie ou désirant peut-être participer de façon plus personnelle, il aida à la fondation de la Bank of Nova Scotia en 1832 et fit partie du conseil d’administration de cette banque jusqu’en 1849. Durant plus de 25 ans, William Murdoch consacra son énergie et ses talents, qui étaient grands, à son entreprise. Il devint un important négociant en gros de la province, et ce fut peut-être à cause de son commerce que sa compagnie finança, en 1845, la construction du brigantin Perseverance, qui faisait du cabotage le long des côtes de l’île du Cap-Breton.

Petit à petit, Murdoch entra dans diverses associations civiques et sociales. Il fut reçu à la North British Society en 1829, en assuma la présidence en 1847 et il occupa en plusieurs occasions le poste de directeur de la Highland Society. Il fit partie du comité de la Halifax Reading Room en 1837 et 1838 et fut garde-feu de 1837 à 1841. Habitué à combiner ses affaires et ses activités civiques, Murdoch fut également président de la Sun Fire Insurance Company en 1839. Il fut mêlé à la Halifax Hotel Company de 1841 à 1845 et fit partie d’un comité, créé en 1845, pour encourager la construction d’un chemin de fer entre Halifax et Québec [V. William Scarth Moorsom]. À partir de 1847, il occupa les fonctions de vérificateur des comptes municipaux, de vérificateur des comptes des quartiers, de commissaire du domaine public, de commissaire du cimetière public, et, de 1853 à 1856, il fut membre du bureau provincial des Travaux publics.

Au cours des années 1850, Murdoch participa à de nombreuses activités qui influencèrent le développement d’une communauté urbaine. Faisant le lien entre l’expansion urbaine et l’amélioration des communications et des transports, d’une part, et l’industrialisation d’autre part, il entra en 1850 au conseil d’administration de la Halifax-Dartmouth Steamboat Company et participa à la fondation de l’Inland Navigation Company. En 1851, il remplit les fonctions de commissaire de la Nova Scotia Electric Telegraph Company et, en 1854, il organisa une exposition provinciale de produits manufacturés.

Murdoch s’intéressa également à l’amélioration du climat social et intellectuel de Halifax. Il participa à la création de jardins botaniques et parraina un club de curling ainsi que le Halifax Club. Il s’occupa de plusieurs institutions religieuses et charitables, comme le Protestant Orphanage et la Young Men’s Christian Association.

Murdoch s’intéressa également aux problèmes d’hygiène publique et aux services de santé communautaires, ce qui le distingue des réformistes moralisateurs qui préféraient appuyer des institutions charitables privées comme la House of Refuge for Fallen Women. En plus de faire partie du conseil d’administration de la Halifax Water Company, de 1849 à 1860, il commença en 1849 à recueillir des fonds pour l’établissement d’un hôpital général. Mais en 1855, n’ayant pas réussi à réunir les fonds suffisants, il devint président du Halifax Visiting Dispensary, qui venait d’être fondé et qui dispensait des soins médicaux aux pauvres, sous la direction du docteur Frederick William Morris. La demande d’une subvention de £100, adressée à l’Assemblée législative, par le conseil d’administration du dispensaire, fut d’abord rejetée, mais, en 1857, ne pouvant ignorer la réussite du dispensaire, l’Assemblée accepta finalement de voter une modeste subvention. Ce n’est qu’en 1867 qu’eut lieu l’ouverture officielle du Provincial and City Hospital.

Les activités de Murdoch dans le domaine des affaires publiques – il ne semble pas avoir pris part à la vie politique-lui prenaient beaucoup de son temps et cela l’obligea à faire certains changements dans son entreprise ; c’est ainsi qu’en janvier 1853, William M. Campbell devint son associé. D’autre part, Charles Murdoch mit fin à son association avec John Doull, un ancien commis des Murdoch, et consacra davantage de son temps à l’entreprise familiale. Sous une direction revivifiée, l’entreprise W. and C. Murdoch and Company développa son commerce de gros dans la province. Malgré cela, en 1856, William Murdoch se retira de l’affaire pour s’établir comme financier à son compte. Il fit d’importants investissements dans des banques d’Amérique du Nord britannique, des États-Unis et de Grande-Bretagne, il acheta des actions de chemins de fer américains et il acquit la réputation d’appuyer les hommes jeunes qui désiraient se lancer dans les affaires.

Ce fut, semble-t-il, à cause du caractère limité des possibilités économiques et sociales de Halifax qu’en 1860 il déménagea à Londres, où il acheta une demeure élégante. Il ne tarda pas à fonder une nouvelle société commerciale, Murdoch, Nephews and Slater, et recommença à investir à titre privé. En 1862, il participa à la fondation de l’Imperial Bank, une affaire modeste au départ, qui se spécialisa dans le financement des opérations commerciales liées aux colonies. On peut juger du succès de ces nombreuses activités commerciales du fait qu’en juin 1866 sa fortune fut évaluée à £480 000.

Bien qu’il soit impossible de le calculer de façon exacte, une bonne partie de cet avoir provenait certainement de la Nouvelle-Écosse et son transfert en Angleterre avait représenté une perte de capital disponible pour les hommes d’affaires de Halifax. Ses contemporains ne jugèrent pas ce départ surprenant et trouvaient normal qu’un homme riche comme Murdoch aille s’installer en Angleterre. Au lieu de cela, ce furent ses legs qui retinrent l’attention. Il fit des dons non seulement à divers parents, mais également à la North British Society, à l’église presbytérienne St Matthew et à l’hôpital de la ville. Il fit également don de £5 000 à la Halifax Institution for the Deaf and Dumb, ainsi qu’à l’Asylum for the Blind. La nature-de ses dons, et leur valeur, justifient pleinement sa réputation de « père de la philanthropie » à Halifax.

K. G. Pryke

Halifax County Court of Probate (Halifax), no 1 396, will of William Murdoch (mfm aux PANS).— Acadian Recorder, 1867–1873.— Halifax Herald, 4 juill. 1896.— Novascotian, 1825–1866.— Annals, North British Society, Halifax, Nova Scotia, with portraits and biographical notes, 1768–1903, J. S. Macdonald, compil. (3e éd., Halifax, 1905).— Belcher’s farmer’s almanack, 1824–1860.— W. J. Stairs, Family history, Stairs, Morrow ; including letters, diaries, essays, poems, etc. (Halifax, 1906).

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K. G. Pryke, « MURDOCH, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/murdoch_william_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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