PHILIPPON, JOSEPH-ANTOINE, instituteur, officier de milice et marchand, né le 19 mars 1789 à Québec, fils d’Yves Philippon, dit Picard, charpentier de navires, et de Marie-Louise Faucher ; le 11 août 1817, il épousa à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce (Sainte-Marie, Québec) Claire Taschereau, fille illégitime de Thomas-Pierre-Joseph Taschereau ; inhumé le 4 juin 1832 à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce.

Le 8 avril 1801, le lieutenant-gouverneur du Bas-Canada, sir Robert Shore Milnes*, sanctionnait la loi qui établissait l’Institution royale pour l’avancement des sciences. Cette loi, qui donnait de vastes pouvoirs au gouverneur dans le domaine de l’éducation, fut accueillie froidement par le clergé catholique. À Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce, le curé Antoine Villade n’aurait probablement pas accepté la création d’une école royale, n’eût été l’intervention des notables. De fait, Jean-Thomas Taschereau et Olivier Perrault présentèrent, le 4 mars 1814, une requête au gouverneur sir George Prévost* pour obtenir une telle école. La demande fut agréée d’emblée quatre jours plus tard ; le 11 mars, Joseph-Antoine Philippon aurait commencé à enseigner.

Philippon touchait un salaire annuel de £54. Jusqu’à son mariage, il aurait habité au presbytère et dispensé ses cours dans une maison appartenant au curé Villade, puis dans sa propre maison, située près de l’église paroissiale. En 1820, il enseignait l’anglais, le français, l’écriture et l’arithmétique à 25 écoliers. Il n’y avait alors que quelques familles dans le village et, à l’instar du clergé, elles n’étaient pas toutes favorables aux écoles royales. Ce fait peut expliquer en partie le petit nombre d’élèves. Toutefois, le secrétaire de l’Institution royale, Joseph Langley Mills, exigea qu’une école soit bâtie ; elle le fut en 1823. Trois ans plus tard, le salaire de Philippon fut réduit à £30 par année sous prétexte que l’école était « irrégulièrement tenue ». Philippon voulut défendre sa cause en invoquant les rigueurs de l’hiver, l’éloignement et la topographie de la paroisse pour expliquer l’absentéisme scolaire. Mais quelques mois plus tard, Mills annonça la fermeture prochaine de l’établissement et offrit à Philippon un poste d’instituteur à Terrebonne, qu’il refusa. Finalement, l’école ferma ses portes le 12 janvier 1828.

À cause de son instruction et de son esprit d’initiative, Philippon était devenu un notable estimé dans la paroisse. Après son mariage, son beau-père lui avait donné une maison. Par la suite, Philippon acquit une terre de 120 arpents. Tout en enseignant, il était marchand et il servit dans la milice. Il fut d’abord nommé capitaine du bataillon de milice de Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce le 2 janvier 1818. Dix ans plus tard, il détenait le grade de major. En 1821, il devint secrétaire de la Société d’agriculture de la Nouvelle-Beauce, créée cette année-là. À ce titre, il eut à fournir des rapports d’expositions et de concours d’agriculture qui se tinrent à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce.

Joseph-Antoine Philippon se noya dans la rivière Chaudière et les circonstances de la tragédie ne furent pas spécifiées. Après une enquête, son corps fut inhumé à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce le 4 juin 1832. À la suite de ce décès tragique, la famille de Philippon, qui comprenait plusieurs enfants, alla s’établir dans d’autres paroisses des environs.

Honorius Provost

ANQ-Q, CE1-1, 19 mars 1789 ; ZQ6-45, 11 août 1817, 4 juin 1832.— Boulianne, « Royal Instit. for the Advancement of Learning ».— Provost, Sainte-Marie ; hist. civile ; Sainte-Marie ; hist. religieuse.— L.-P. Audet, le Système scolaire ; « Deux Écoles royales, 1814–36 : Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce et Cap-Santé », SRC Mémoires, 3e sér., 50 (1956), sect. i : 7–24.

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Honorius Provost, « PHILIPPON, JOSEPH-ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/philippon_joseph_antoine_6F.html.

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Auteur de l'article:    Honorius Provost
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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