POWER, MICHAEL JOSEPH, homme d’affaires, officier de milice et homme politique, né le 23 février 1834 à Halifax, fils de Michael Power et d’Anne Lonergan ; le 20 novembre 1860, il épousa dans cette ville Ann Sophia Kent, et ils eurent trois fils et trois filles ; décédé le 11 janvier 1895 au même endroit.

Michael Joseph Power, fils d’immigrants irlandais catholiques, fit ses études à la Union Academy de Halifax, puis apprit le métier d’imprimeur auprès de John English et de Hugh William Blackadar*, de l’Acadian Recorder. Par la suite, il habita Boston, où il travailla peut-être dans l’imprimerie ou le commerce d’alimentation. En 1858, il vivait de nouveau à Halifax et tenait un débit de boissons alcooliques ; plus tard, il est inscrit comme épicier, métier qu’il exerça durant un certain nombre d’années. Dans les années 1860 et 1870, il milita dans plusieurs associations irlandaises et catholiques, notamment la Charitable Irish Society, dont il fut président en 1875, et la Société Saint-Vincent-de-Paul. Il s’enrôla dans la milice le 4 juillet 1865 et devint capitaine de la compagnie E du 63rd (Halifax Volunteer) Battalion of Rifles le 20 juillet 1877. En 1891, il remplissait le contrat de transport par terre qu’il avait conclu avec la garnison britannique et exploitait des écuries de louage dans sa propriété de la rue Buckingham.

On se souvient surtout de Power à cause de sa participation à la politique municipale et provinciale. Le 1er octobre 1872, il fut élu échevin du quartier 4, habité par une forte majorité d’ouvriers irlandais, et réélu sans opposition trois ans plus tard pour un second mandat. Durant ses six années au conseil municipal, il participa à plusieurs réformes. En 1874–1875, il fut président du bureau des travaux publics, qui exécuta notamment, sous sa direction, des travaux de voirie et d’égout. Il fut aussi président du bureau de protection contre l’incendie, du bureau des commissaires d’écoles, de la commission des biens publics, du comité de police, du comité du télégraphe d’alarme d’incendie et du comité des chariots et chevaux de louage. En 1879, dans son rapport à titre de président du bureau de protection contre l’incendie, il souligna avec fierté l’acquisition de dispositifs nouveaux et plus efficaces, la diminution du nombre de sinistres et le très bon état du système télégraphique d’alarme.

En 1878, Power tenta une première fois, sans succès, d’entrer en politique provinciale ; il était l’un des trois candidats libéraux de la circonscription de Halifax. Cependant, il remporta un siège au moment de la victoire décisive des libéraux en 1882. Réélu en 1886 et 1890, il fut battu aux élections de 1894 et ne se représenta plus par la suite. Bien qu’il n’ait pas brillé à l’Assemblée, c’était un homme populaire et on l’élut président de la chambre en 1887 et 1891. Dans l’ensemble, il appuyait les projets de loi gouvernementaux, surtout s’ils étaient avantageux pour la ville ou la circonscription de Halifax. Ses années d’échevinat avaient fait de lui un promoteur de l’efficacité de la gestion financière municipale et de l’amélioration des services municipaux. En 1884, il présenta une proposition en faveur de l’installation d’escaliers de secours en cas d’incendie à Halifax. Dans le débat le plus controversé de l’époque, Power se joignit au groupe dont faisaient partie notamment William Stevens Fielding* et Otto Schwartz Weeks et qui souhaitait faire sortir la Nouvelle-Écosse de la Confédération. Une fois élu président de la chambre, il adopta une position plus neutre et se prononça rarement sur les questions controversées.

Michael Joseph Power mourut le 11 janvier 1895, après avoir longtemps souffert du mal de Bright. Son décès donna lieu à un concert d’éloges. La Catholic Mutual Benefit Association, par exemple, déclara qu’il avait été « un défenseur intègre et infatigable des intérêts des catholiques ». Sa carrière est celle d’un Irlandais industrieux de la deuxième génération qui s’était intégré facilement à la société haligonienne. À l’instar de ses coreligionnaires sir John Sparrow David Thompson et Lawrence Geoffrey Power, il exerça en politique une influence qui fut à la fois bénéfique au catholicisme néo-écossais et source de réformes dans l’administration municipale et le gouvernement provincial.

Wendy L. Thorpe

PANS, Cemeteries, Holy Cross Cemetery (Halifax), burials, 1895 (mfm) ; Churches, St Mary’s Roman Catholic Church (Halifax), baptisms, 1830–1870 (mfm) ; Halifax City Council, minutes, 1870–1878 (mfm).— Halifax, Annual reports of the several departments of the city government [...] (Halifax), 1872–1879.— A. G. Jones et al., Reasons why electors should vote against the candidates of the dominion government (tiré à part, Halifax, 1882 ; copie aux PANS).— N.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1883–1895.— Acadian Recorder, 24 nov. 1860, 6 sept. 1871, 2 oct. 1875, 1er–25 sept. 1878, 22 oct. 1879, 1er–30 juin 1886, 11–17 janv. 1895.— Halifax Evening Reporter and Daily and Tri-weekly Times, 1er oct. 1872.— Halifax Herald, 1er–25 sept. 1878, 1er–30 juin 1882, 1er–30 mai 1890, 1er–30 mars 1894, 12 janv. 1895.— Morning Chronicle (Halifax), 1er–30 juin 1882, 12 janv. 1895.— CPC, 1891.— Halifax directory, 1871–1895.— J. M. Beck, Politics of Nova Scotia (2 vol., Tantallon, N.-É., 1985–1989).— C. D. Howell, « Repeal, reciprocity and commercial union in Nova Scotia politics, 1886–1887 » (thèse de m.a., Dalhousie Univ., Halifax, 1968).— T. M. Punch, « The Irish in Halifax, 1836–1871 : a study in ethnic assimilation » (thèse de m.a., Dalhousie Univ., 1977).— P. R. Blakeley, « The repeal election of 1886 », N.S. Hist. Soc., Coll., 26 (1945) : 131–152.— « Hon. M. J. Power », Nova Scotia Pictorial (Halifax), mars 1936 : 29 (copie aux PANS, Vertical file, 183, n° 16).— C. D. Howell, « W. S. Fielding and the repeal elections of 1886 and 1887 in Nova Scotia », Acadiensis (Fredericton), 8 (1978–1979), n° 2 : 28–46.

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Wendy L. Thorpe, « POWER, MICHAEL JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/power_michael_joseph_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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