SHORTT, JONATHAN, ministre de l’Église d’Angleterre et journaliste, né le 15 septembre 1809 à Saint-Hélier, sur l’île de Jersey, fils du docteur John Shortt et de Harriet McCausland ; il épousa en premières noces Lucy Hartshorne qui donna naissance à deux enfants (elle décéda en 1849) et, en 1850, en secondes noces, Isabel Harper dont il eut trois enfants ; décédé le 24 août 1867 à Port Hope, Ontario.
Après avoir servi au cours de la guerre d’Espagne, le père de Jonathan Shortt vint au Canada, où il séjourna de 1825 à 1835 en qualité de médecin du 79e régiment. On sait peu de chose sur les premières années de la vie de Jonathan Shortt ; il fut pendant quelque temps cadet au Royal Military College de Sandhurst, en Angleterre. Lorsque le régiment dans lequel servait son père partit pour Kingston, en 1829, Jonathan Shortt demeura à Montréal où il commença, sous la direction de deux pasteurs de Montréal, John Bethune* et Abraham Fuller Atkinson, des études en vue de devenir ministre de l’Église d’Angleterre. Vers la même époque, il se lia d’une amitié qui devait se révéler indéfectible avec Henry James Grasett*, plus tard doyen de la cathédrale St James à Toronto, et William Plenderleath* Christie, éminent propriétaire terrien et constructeur d’églises. Le 21 octobre 1832, Shortt était ordonné diacre à York (Toronto) par l’évêque Charles James Stewart*. Il occupa ensuite la charge d’auxiliaire de l’archidiacre George Jehoshaphat Mountain dans la ville de Québec jusqu’à sa désignation à Laprairie (La Prairie), près de Montréal, en août 1833. L’année suivante, il fut ordonné prêtre à Québec puis envoyé à la mission du canton de Beckwith, dans le Haut-Canada. Après trois ans à cet endroit, Shortt fut nommé rector de Port Hope et arriva dans sa nouvelle paroisse en septembre 1837. Il y demeura pendant 30 ans.
Pendant cette période, Port Hope prit de l’importance et sa population s’accrut. Shortt consacra beaucoup de temps aux affaires publiques et il atteignit la notoriété comme apôtre de la tempérance ; il occupa, en 1859, la fonction de grand worthy patriarch des Sons of Temperance du Haut-Canada. À ses maigres émoluments, il ajouta des revenus d’appoint en se livrant à l’enseignement, tout comme son prédécesseur, James Coghlan, l’avait fait avant lui. En novembre 1839, il annonça dans la Church qu’il était disposé à prendre des élèves pendant le jour afin de leur enseigner le français, le latin, l’histoire, la géographie et les mathématiques élémentaires.
Pour le compte d’un groupe d’anglicans évangéliques, Shortt dirigea l’Echo and Protestant Episcopal Recorder de Port Hope, depuis sa première livraison du 14 octobre 1851 jusqu’en 1854 ; à compter de cette année, le journal fut publié à Toronto. L’Echo reflétait fidèlement les antécédents irlandais de Shortt et sa personnalité fortement imbue de protestantisme et de conservatisme. Ce journal n’avait pas la faveur de tous les Canadiens de religion anglicane. En 1853, une plume acidulée écrivait dans la Gazette de Hamilton d’acerbes commentaires au sujet de « la malveillance futile et la sensiblerie jésuitique à l’endroit des doctrines distinctives de la Communion anglicane catholique qui caractérisent [les] confrères plus ou moins dissidents de l’Echo ». Toutefois, à l’intérieur du cadre de ses convictions évangéliques, Shortt était essentiellement un modéré qui sut mériter le respect de ses collègues anglicans d’opinions différentes. La notice nécrologique qui parut à sa mort, en 1867, disait que ses éditoriaux « étaient caractérisés par une grande clarté, une logique pénétrante et une fidélité pleine de hardiesse dans la défense de la vérité » et que ceux qu’il critiquait « n’avaient jamais eu de raisons de taxer ses propos d’acrimonieux ».
En 1857, au moment où Shortt se disposait à se rendre en Irlande, l’évêque John Strachan, de Toronto, écrivit dans une lettre d’introduction à l’adresse de l’archevêque Richard Whately de Dublin que Shortt faisait partie de son « haut clergé reconnu ». La même année, l’archevêque de Cantorbéry, John Bird Sumner, décerna à Shortt le titre de docteur en théologie de Lambeth.
Jonathan Shortt est l’auteur de Peace in believing [...] (Toronto, 1847) ; A sermon preached to the loyal Orange lodges, assembled in St. John’s Church, Port Hope, July 12, 1853 (Montréal, 1853) ; et de Sea air in summer : a lecture (Montréal, 1866).
PAO, Strachan (John) papers, letterbooks, 1839–1843, 1844–1849, 1852–1866.— QDA, 49 (B-3), p.122 ; 107 (G-1), 1, 1832–1834.— St Mark’s Anglican Church (Port Hope, Ont.), Registers and vestry minutes of St John’s Anglican Church, Port Hope.— Church of England, Church Soc. of the Diocese of Toronto, Annual report (Cobourg et Toronto), 1843–1867 ; Diocese of Toronto, Journal of the Synod (Toronto), 1865–1867 ; Proc. of the Synod (Toronto), 1853–1864.— Soc. for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, Report (Londres), 1841.— Church, 1837–1856, plus particulièrement 23 sept., 4 nov. 1837, 23, 30 juin 1838, 5 oct., 16 nov. 1839, 8 mai 1841, 14 juill. 1843, 13 juin 1845, 16 juill. 1847, 22 févr. 1849, 15 août 1850.— Church Chronicle (Toronto), oct. 1867.— Echo and Protestant Episcopal Recorder (Port Hope et Toronto), 1851–1854, 19 janv., 9 mars 1855, 1er mai, 5 juin 1857, 27 juin, 10 nov. 1859.— Historical records of the 79th Queen’s Own Cameron Highlanders, T. A. Mackenzie et al., compil. (Londres, 1887).— W. A. Craick, Port Hope historical sketches (Port Hope, Ont., 1901).— P. C. Moffatt, Time was : the story of St. Mark’s Anglican Church, Port Hope (Cobourg, Ont., 1972).
T. R. Millman, “SHORTT, JONATHAN,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 9, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 4 décembre 2024, https://www.biographi.ca/en/bio/shortt_jonathan_9E.html.
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Author of Article: | T. R. Millman |
Title of Article: | SHORTT, JONATHAN |
Publication Name: | Dictionary of Canadian Biography, vol. 9 |
Publisher: | University of Toronto/Université Laval |
Year of publication: | 1976 |
Year of revision: | 1977 |
Access Date: | 4 décembre 2024 |