ROUILLARD, AMBROISE (baptisé Louis-Joseph), récollet, missionnaire, né à Québec le 28 mars 1693, fils de Jean Rouillard et de Jeanne Levasseur, mort accidentellement en 1768.

Louis-Joseph Rouillard entre chez les récollets en 1718 et il est ordonné prêtre dans la chapelle de l’Hôpital Général de Québec, le 18 décembre 1723. Par la suite, son ministère le conduit un peu partout sur la rive sud du Saint-Laurent. Il dessert en premier lieu Rimouski jusqu’en 1735, alors qu’il est nommé missionnaire à Ristigouche, sur la baie des Chaleurs. À partir de 1741, on le retrouve dans différentes paroisses entre Sorel et Sainte-Croix, et en 1745 le récollet s’installe de nouveau à Rimouski et dessert la région jusqu’en 1759 ; il est alors nommé aumônier militaire à Ristigouche et s’intitule lui-même « aumonier du Machaud ». Il y demeure jusqu’en mai 1761, date à laquelle il revient définitivement à Rimouski. En janvier 1767, il assiste sur son lit de mort l’ermite de Saint-Barnabé, Toussaint Cartier.

La légende raconte que le père Ambroise logeait régulièrement chez le seigneur de Trois-Pistoles, Nicolas Rioux, lors de ses voyages dans la région. La dernière fois qu’il y vint, le récollet accepta, à la demande du seigneur et d’autres paroissiens, de laisser peindre son portrait par un artiste ambulant. Le portrait terminé, le père Ambroise n’aurait eu qu’un commentaire : « je ressemble à un noyé ».

À la veille de son départ pour Rimouski, Rouillard demanda à Rioux de lui prêter un gobelet de fer blanc parce qu’il avait perdu le sien. Le seigneur choisit un gobelet d’argent et le présenta au récollet qui ne voulut pas accepter un si précieux cadeau. Le maître de maison insista et, finalement, le père Ambroise accepta mais en disant au seigneur que si lui-même venait à mourir durant l’un de ses voyages le gobelet serait rendu au donateur. Le lendemain matin, la maîtresse de maison retrouva le fameux gobelet, à l’endroit même où son mari l’avait pris la veille. Le père Ambroise s’était noyé en retournant à Rimouski. Cela se passait, nous dit la légende, en l’année 1768.

La carrière du père Ambroise Rouillard ressemble à celle de tous les récollets de la Nouvelle-France, sauf qu’elle se termine par une mort tragique, à laquelle se rattache la légende du gobelet d’argent.

Michel Paquin

Archives des Franciscains (Montréal), Dossier Ambroise Rouillard.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1941–1942, 223.— Jouve, Les Franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières, 220.— Trudel, L’Église canadienne. J.-C. Taché, Le gobelet d’argent du père Ambroise, BRH, IV (1898) : 52–54.

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Michel Paquin, « ROUILLARD, AMBROISE (baptisé Louis-Joseph) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/rouillard_ambroise_3F.html.

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Auteur de l'article:    Michel Paquin
Titre de l'article:    ROUILLARD, AMBROISE (baptisé Louis-Joseph)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    2 oct. 2024