AILLEBOUST DE PÉRIGNY, PAUL D’, seigneur, officier dans les troupes de la Marine, baptisé à Montréal le 31 mars 1661, cinquième enfant de Charles-Joseph d’Ailleboust* Des Muceaux et de Catherine Legardeur de Repentigny, décédé à Montréal le 25 janvier 1746.
Encore au début de la vingtaine, Paul d’Ailleboust de Périgny orienta ses activités vers l’Ouest. Pendant plusieurs années, il investit des capitaux dans le commerce des fourrures avec les Outaouais et, dans une circonstance, il avança des fonds pour les fortifications de Détroit et de Michillimakinac. En 1690, le gouverneur Frontenac [Buade*] l’envoya patrouiller les environs du fort Frontenac (Kingston), à la recherche d’Iroquois, dans l’espoir d’obtenir d’eux des renseignements touchant les projets de cette nation et l’endroit où pouvait se trouver un prisonnier, le chevalier d’Au [Jean-Pierre Jolliet]. À l’âge de 30 ans, Périgny reçut une commission de lieutenant avec demi-solde et, l’année suivante, en 1692, à l’époque où son frère, Pierre d’Ailleboust* d’Argenteuil était dans l’Ouest, il servit en Acadie sous les ordres de Joseph Robinau* de Villebon. Il était en Acadie depuis seulement quelques mois lorsqu’on l’accusa de troquer des fourrures avec un Anglais, vraisemblablement John Alden*, contre des marchandises de Boston, mais le bien-fondé de l’accusation ne fut jamais établi. Le 16 avril 1693, Frontenac et Champigny [Bochart*] concédèrent à Périgny l’île du Grand Menane (Grand-Manan) en Acadie à titre de seigneurie.
Le 11 décembre 1698, deux ans après sa promotion au grade de lieutenant, Périgny épousa à Montréal Madeleine-Louise, fille de Séraphin Margane de Lavaltrie. Périgny et sa femme vécurent vraisemblablement sur sa terre clé Montréal (près de la Place d’Armes) de 1699 jusqu’à 1704, date à laquelle il fut nommé commandant de Chambly. Il résigna ce poste de son plein gré en 1709 et, grâce à une recommandation de la marquise de Vaudreuil [Joybert*], il fut nommé capitaine en 1713. Il reçut la croix de Saint-Louis en 1734. À sa mort, 12 ans plus tard, à l’âge de 85 ans, il était « premier capitaine », c’est-à-dire celui qui avait le plus d’ancienneté.
Sa femme mourut quelque temps après s’être retirée chez les sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal, en 1761. Il semble que les Périgny n’eurent que trois enfants : deux moururent en bas âge et Thérèse épousa Pierre Hertel de Moncours, militaire, fils de Joseph-François Hertel* de La Fresnière et de Marguerite de Thavenet*.
AN, Col., C11A, 10, ff.238–241 ; 11, f.29 ; 12, 1911. ; 33, f.290 ; Col., D2C, 57, ff.20, 60, 991. ; 222/1, p. 6 (copies aux APC).— ANQ-M, Greffe d’Antoine Adhémar, 15 mai, 3 août 1688, 1er oct. 1689, 29 mars 1699 ; Greffe d’Hilaire Bourgine, 7 août 1685 ; Greffe (de Claude Maugue, 7 avril 1683.— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., I : 619.— Estat des employs vaquans ausquels Monsieur le comte de Frontenac [...] a pourvue en l’année 1691 en attendant les commissions de sa majesté, BRH, XIII (1907) : 341.— Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 129.— P.-G. Roy, Inv. concessions, IV : 75.— Tanguay, Dictionnaire.— Ægidius Fauteux, La famille d’Ailleboust (Montréal, 1917), 116–120.— P.-G. Roy, Ce que le gouverneur de Callières pensait de nos officiers militaires en 1701, BRH, XXVI (1920) : 329 ; La famille Margane de Lavaltrie, BRH, XXIII (1917) : 42.
C. J. Russ, « AILLEBOUST DE PÉRIGNY, PAUL D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ailleboust_de_perigny_paul_d_3F.html.
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Auteur de l'article: | C. J. Russ |
Titre de l'article: | AILLEBOUST DE PÉRIGNY, PAUL D’ |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 3 déc. 2024 |