DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

ALLARD (Alard, Dalard) DE SAINTE-MARIE, PHILIPPE-JOSEPH D’, officier dans les troupes de la Marine, né entre 1704 et 1708 à Plaisance (Placentia, Terre-Neuve), fils de Jean-Joseph d’Allard* de Sainte-Marie et de Marie-Anne de Tour de Sourdeval ; il épousa le 9 mars 1739 Jeanne Jacau, sœur de Louis-Thomas Jacau de Fiedmont, à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), et de ce mariage naquirent deux filles ; en secondes noces, il épousa, le 31 janvier 1751, Angélique, fille de Philippe Carrerot* et de Marie-Thérèse Gaultier (Gauthier), à Louisbourg, et ils eurent huit enfants ; décédé en 1778, à Tonnay-Boutonne (dép. de la Charente-Maritime, France).

La carrière de Philippe-Joseph d’Allard de Sainte-Marie fut typique de celle des fils d’officiers de Louisbourg : tout jeune encore, en 1720, il entra dans les troupes de la Marine et ne quitta Louisbourg que forcé par les défaites de 1745 et de 1758. Promu enseigne en pied en 1730, il fit le service de routine dans la compagnie de Michel de Gannes* de Falaise jusqu’en 1733, année où il se vit confier « les fonctions d’ ingenieur » sous les ordres d’Étienne Verrier*. En 1734, à la demande de ce dernier, il fut stationné à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) pour y servir en qualité d’ingénieur. Il retourna à Louisbourg la même année et, à la fin de 1736, fut de nouveau envoyé à l’île Saint-Jean en compagnie de Robert Tarride* Duhaget, qui devait y relever Jacques d’Espiet* de Pensens, malade. De retour à Louisbourg en 1738, Sainte-Marie commença, d’une façon guère spectaculaire, sa longue association avec l’artillerie, quand le gouverneur intérimaire, François Le Coutre* de Bourville, lui demanda de prendre le commandement, l’officier habituellement en charge étant en congé. En 1739, Sainte-Marie, promu lieutenant, continua de servir dans l’artillerie parce qu’il avait amélioré l’état des batteries.

Sainte-Marie avait un jeune frère, dit le chevalier de Sainte-Marie, et la similitude des débuts de leur carrière respective a causé une certaine confusion. Le chevalier suivit Philippe-Joseph dans l’armée comme cadet en 1725, reçut une expectative d’enseigne en second en 1728 et, en 1730, combla la vacance créée par la promotion de son frère au grade d’enseigne en pied. Bien qu’il eût été envoyé à Québec en 1736 afin d’y être traité pour folie – plusieurs remèdes s’étant révélés sans effet à Louisbourg – il fut promu enseigne en 1737. Cette année-là, le gouverneur Saint-Ovide [Monbeton*] demanda que le chevalier fût placé dans un hôpital de France qui « a des chambres pour les fols ». À cause de sa pauvreté, la couronne versa, pour son entretien, une pension de 300#.

L’association de Sainte-Marie avec l’artillerie coïncida avec le souci qu’on avait en France de la réformer et avec les efforts d’Isaac-Louis de Forant* en vue d’organiser une compagnie d’artillerie à Louisbourg. Antérieurement, des soldats des troupes de la Marine avaient travaillé avec quelques canonniers d’expérience, recrutés à Rochefort pour armer les batteries de la forteresse. Forant envoya son projet d’une compagnie d’artillerie à Versailles en octobre 1739 et donna l’ordre de procéder immédiatement à la sélection de recrues à l’instruction. Bien que le projet n’eût été approuvé qu’en 1742 et qu’il n’entrât en vigueur que le 1er janvier 1743, Sainte-Marie fut choisi en novembre 1739 pour commander la compagnie. En octobre 1741, la nouvelle unité et une école d’artillerie avaient été mises sur pied. Les artilleurs constituaient un corps d’élite. Non seulement avaient-ils des quartiers spéciaux, mais ils étaient aussi mieux payés (touchant des primes pour leur habileté au tir) et étaient exemptés de plusieurs tâches de la garnison. Il convient de noter particulièrement leur refus de participer à la mutinerie de la garnison, en 1744. Les tâches de Sainte-Marie au sein de la compagnie et de l’école occupaient beaucoup de son temps. Parce qu’il lui était impossible d’arrondir son salaire en exploitant une cantine d’officier, la couronne approuva le versement d’une gratification de 300#, pour compenser le manque à gagner. En mai 1743, il fut promu capitaine.

Sainte-Marie servit au cours du premier siège de Louisbourg, mais ni lui ni sa compagnie n’y jouèrent un rôle de premier plan. Le peu d’effet de leur tir de contrebatterie n’eut pas grand-chose à voir avec la défaite française [V. Louis Du Pont Duchambon] et n’apporta aucun discrédit sur les capacités réelles de Sainte-Marie. Les fortifications de Louisbourg, conçues pour résister à une attaque par mer, étaient peu élevées. Or, l’élévation était d’une souveraine importance dans les échanges d’artillerie, et une fois que les troupes de William Pepperrell* eurent assis leurs batteries de siège sur un lieu éminent, les meilleurs canonniers n’eussent pu venir à bout de ce désavantage. Le rapport de Sainte-Marie, du 26 juin 1745, sur l’état des munitions à l’intérieur de la forteresse, combiné à celui de Verrier sur les fortifications, joua un rôle déterminant dans la décision de Du Pont Duchambon et du conseil de guerre, dont Sainte-Marie était membre, de capituler. Sainte-Marie avait laissé entrevoir peu d’espoir de résister davantage. La plupart des pièces étaient hors d’état, il ne restait que 47 barils de poudre et la réserve d’amorces à canon était épuisée.

Après la capitulation, Sainte-Marie et sa compagnie furent affectés à Rochefort. En 1747, Sainte-Marie commandait une batterie sur le navire amiral du gouverneur La Jonquière [Taffanel*], le Sérieux, de 64 canons. Dans un furieux engagement, qui dura huit heures, avec des navires de l’escadre du vice-amiral George Anson, le 14 mai 1747, Sainte-Marie fut blessé et fait prisonnier. En février 1749, il était de nouveau à Rochefort, tenant sa compagnie prête pour le retour à Louisbourg. Au mois de mars de cette même année, il reçut la croix de Saint-Louis, avec la citation suivante : « Il a toujour servi avec beaucoup de zele, surtout depuis [...] la formation de la Compagnie des Canoniers. » Il retourna à Louisbourg en 1749 à titre de capitaine de la première des deux compagnies d’artillerie qu’on y faisait passer. Il fut blessé au cours du second siège, en 1758, mais cette fois encore les compagnies d’artillerie ne s’y mirent pas en vedette. Ses allées et venues immédiatement après le siège sont incertaines. En 1762, il fut placé en garnison à Saint-Domingue (île d’Haïti) avec 120 hommes pour renforcer les deux compagnies d’artillerie qui s’y trouvaient. L’année suivante, la maladie le força à retourner en France, et, en 1765, il était en garnison à Rochefort. Cette année-là, il reçut une commission de lieutenant-colonel et prit sa retraite, lui qui avait une grande famille et était sans fortune, avec une pension de 1 800#. Au moins deux de ses fils devinrent officiers d’artillerie.

Sainte-Marie ne fut pas un officier brillant, mais il était dévoué et gros travailleur. Contrairement à son père et à plusieurs de ses contemporains du corps des officiers de Louisbourg, il évita de faire du commerce, ce qui est une indication de la fierté qu’il avait de son métier d’artilleur dans une forteresse où les canons étaient toujours plus nombreux que les hommes pour les armer.

Terrence MacLean

AN, Col., B, 57, ff.643, 763 ; 65, f.482v. ; 68, f.10 ; 72, f.15v. ; 76, f.24v. ; 90, f.49 ; 114, f.1 ; 152, f.267 ; 174, f.246v. ; C11B, 18, ff.20, 57 ; 19, f.28 ; 21, ff.9–12, 38, 44, 51, 59, 63–64, 68 ; 22, ff.43, 114–115 ; 24, f.33 ; 27, ff.73, 87 ; D2C, 1, f.21 ; 2, ff.71, 79,117 ; 3, ff.113–117, 121, 131 ; 4, ff.6–7, 21, 42, 106–158 ; 47/4, pp.238, 260, 340, 376, 379 ; 48/1, pp.9s., 28, 43 ; 48/3, p.582 ; 60, pp.17s. (les références en pages sont des copies aux APC) ; E, 3 (dossier Allard de Sainte-Marie) ; F3, 50, f.319v. ; Section Outre-mer, G1, 407, pièce 16 ; 408/1, ff.31, 97 ; 408/2, ff.16v.–17 ; 409/2, ff.4v., 26v. ; 466, f.76. Æ. Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 122. Frégault, François Bigot, I : 224226. Francis Parkman, A half-century of conflict (5e éd., 2 vol., Boston, 1893), II : 317. Rawlyk, Yankees at Louisbourg, 145. R. J. Morgan et T. D. MacLean, Social structure and life in Louisbourg, Canada, an Hist. Magazine (Toronto), 1 (juin 1974) : 6769.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Terrence MacLean, « ALLARD DE SAINTE-MARIE, PHILIPPE-JOSEPH D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/allard_de_sainte_marie_philippe_joseph_d_4F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/allard_de_sainte_marie_philippe_joseph_d_4F.html
Auteur de l'article:    Terrence MacLean
Titre de l'article:    ALLARD DE SAINTE-MARIE, PHILIPPE-JOSEPH D’
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024