DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

ANGWIN, MARIA LOUISA, éducatrice et médecin, née le 21 septembre 1849 à Blackhead, dans la baie Conception, Terre-Neuve, fille du révérend Thomas Angwin et de Louisa Emma Gill ; décédée le 25 avril 1898 à Ashland, Massachusetts.

Issue d’une famille méthodiste aux principes solides, Maria Louisa Angwin raconterait plus tard qu’elle « avai[t] toujours eu l’intention de faire quelque chose, d’être quelqu’un ». On ne sait rien de son enfance, si ce n’est que son père fut muté en Nouvelle-Écosse au milieu des années 1850, et qu’en 1865 il était établi de façon permanente à Dartmouth. En 1866, on envoya Maria Louisa à l’école de jeunes filles de la Mount Allison Wesleyan Academy, à Sackville, au Nouveau-Brunswick, où trois ans plus tard elle obtint une licence en arts libéraux.

Maria Louisa Angwin envisagea d’abord de devenir avocate puis changea peu à peu d’idée : « J’ai acquis la conviction qu’on a besoin de femmes médecins et j’ai vu qu’en gagnant ma vie de cette façon-là je pourrais aider [les personnes de] mon sexe. » À l’époque, les écoles de médecine du Canada n’admettaient pas les femmes, mais plusieurs établissements américains leur ouvraient leurs portes, notamment le Woman’s Medical College de la New York Infirmary for Women and Children, fondé en 1868 par les docteurs Elizabeth et Emily Blackwell.

De telles études coûtaient cher, particulièrement pour un pasteur méthodiste qui avait quatre fils à faire instruire. Maria Louisa résolut le problème en amassant elle-même la somme nécessaire : après ses études à la Normal School de Truro, elle enseigna à Dartmouth pendant cinq ans. En 1879, elle partit pour le Woman’s Medical College où, en juin 1882, elle obtint son doctorat en médecine. Elle fit ensuite un an d’internat comme médecin adjoint au New England Hospital for Women and Children de Boston. Dans une entrevue qu’elle accordait en août 1883 à un journaliste de l’Evening Mail de Halifax, elle faisait remarquer : « Plus je sais de choses, plus je veux en savoir, et plus le champ de la science médicale m’apparaît vaste. » Elle s’apprêtait alors à partir pour l’Angleterre afin de suivre des cours et d’assister à des cliniques au Royal Free Hospital de Londres.

Le 20 septembre 1884, Maria Louisa Angwin devint la première femme autorisée à pratiquer la médecine en Nouvelle-Écosse, même si d’autres femmes de cette province avaient déjà fait des études de médecine aux États-Unis. Elle exerça d’abord à Halifax et à Dartmouth mais, après 1886, elle travailla essentiellement à son cabinet, à sa résidence située dans le centre de Halifax. Elle fut parmi les premiers abonnés du téléphone, et les patients qui sonnaient à sa porte étaient annoncés par un perroquet qui criait : « Quelqu’un veut voir le docteur. » Un contemporain la décrivit ainsi : « une femme courageuse prête à toute urgence, aux talents variés, que rien n’effraie, qui répond à tous les appels d’où qu’ils proviennent dans la ville, le jour ou la nuit », et elle-même ajoutait : armée d’une épingle à chapeau.

Il était inévitable qu’à titre de première femme médecin de la province, dotée en outre d’une grande conscience sociale, Maria Louisa Angwin attire l’attention. Dès 1875, dans une allocution devant la Nova Scotia Teachers’ Association, elle défendit le droit des femmes aux études supérieures. Plus tard, elle subit largement l’influence de la philosophie sociale des sœurs Blackwell, qui préconisaient la médecine préventive et s’employaient à enseigner l’hygiène physique et morale aux jeunes, et particulièrement aux femmes. De telles idées n’étaient peut-être plus nouvelles dans le Halifax de la fin du xixe siècle, mais elles suscitaient encore la controverse.

Maria Louisa Angwin se fit rapidement remarquer par ses cheveux courts et la fermeté de son opposition à l’alcool et à la cigarette. Membre de la Woman’s Christian Temperance Union, elle fut surintendante de « l’enseignement scientifique de la tempérance » en 1889 puis de « l’hygiène et [de] l’hérédité » en 1890. Quatre ans plus tard, elle parla du suffrage féminin et ; en 1895, donna tous les quinze jours des conférences sur l’hygiène, dont certaines avec Annie Isabel Hamilton qui, l’année précédente, avait été la première femme titulaire d’un diplôme de médecine de la Dalhousie University. Elle publia en 1895, dans le Halifax Herald, un article qui dénonçait les difficultés à surmonter par les femmes qui cherchent à entrer sur un marché du travail dominé par les hommes.

Malgré sa santé qui s’était détériorée, Maria Louisa Angwin retourna à la New York Infirmary vers la fin de l’année 1897 pour y faire des recherches postuniversitaires. On s’attendait à ce qu’elle retourne à son cabinet de Halifax lorsque, de passage à Ashland, au Massachusetts, elle mourut subitement des suites d’une opération bénigne. Son testament traduit bien sa philosophie personnelle : elle laissa de modestes sommes à la Woman’s Christian Temperance Union, au collège de jeunes cilles de Sackville et au Woman’s Medical College de New York. Elle n’oublia pas non plus ses neveux, à la condition qu’ils « demeurent sobres et honnêtes ». Le docteur Jane Lambert Heartz, une Néo-Écossaise qui avait aussi étudié au Woman’s Medical College, prit la relève auprès de ses patients.

Dans la notice nécrologique qu’il consacra à Maria Louisa Angwin, le Wesleyan fit état de l’« opposition lourde et tenace à laquelle se heurtent toujours les pionniers », mais conclut que, « loyale, attentive, consciencieuse, elle [s’était] dévouée à sa profession bien au delà de ses forces, tandis que sa compassion féminine et ses connaissances médicales lui [avaient] valu l’amitié tout comme la confiance de ses patients ». Même le Maritime Medical News dut admettre qu’elle était « très respectée, non seulement dans ses devoirs de médecin, mais aussi dans chaque tâche qui tendait à relever l’humanité déchue ».

Lois K. Kernaghan

Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers, n5036.— PANL, Vital statistics, vol. 52A, 17 janv. 1850.— PANS, MG 20, 356–357 ; 506, n20 ; RG 25, C, 10, no 4.— Maritime Medical News (Halifax), 10 (1898) : 132, 175.— Halifax Herald, 10 août 1895.— Morning Herald (Halifax), 13 août 1883, 9 sept. 1884.— Wesleyan (Halifax), 27 avril 1898.— R. B. Nichols, « Early women doctors of Nova Scotia », Nova Scotia Medical Bull. (Halifax), 29 (1950) : 14–21.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Lois K. Kernaghan, « ANGWIN, MARIA LOUISA », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/angwin_maria_louisa_12F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/angwin_maria_louisa_12F.html
Auteur de l'article:    Lois K. Kernaghan
Titre de l'article:    ANGWIN, MARIA LOUISA
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024